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De nouveaux outils réinventent la mobilité en entreprise

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De nouveaux outils réinventent la mobilité en entreprise

Mettre des véhicules de fonction à la disposition des salariés ne suffit plus. Contraintes environnementales et réglementaires obligent, les offres de mobilité alternatives se multiplient. Un marché qui n'est plus l'apanage des start-up, sur lequel la concurrence joue désormais à plein.

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Dernière ligne droite avant l'adoption des plans de mobilité dans les entreprises. Pour celles qui comptent plus de 100 salariés par site et qui se situent dans le périmètre d'un plan de déplacement urbain (PDU), la date butoir du 1er janvier 2018, fixée par la loi de transition énergétique du 17 août 2015, se rapproche à grands pas. "Depuis quelques mois, les entreprises nous sollicitent pour anticiper l'échéance des plans de mobilité", confirme Jean-François Codina, directeur des nouvelles mobilités d'Arval France.

Signe que le marché est désormais bien plus qu'une niche ou un emballement éphémère, cet acteur majeur de la location longue durée de véhicules (environ 300 000 véhicules à la route pour 10 000 clients) vient de bousculer son organigramme pour y glisser ce nouveau département. "Nous avons su nous adapter aux évolutions des demandes de nos clients, pour qui la mobilité ne passe pas que par la voiture, en leur proposant des solutions alternatives", résume Jean-François Codina. L'enjeu est stratégique face à la multiplication des offres émanant de start-up innovantes et parfois plus agiles. Pour les acteurs de la location longue durée, pas question que le marché de la mobilité en entreprise soit trusté par quelques jeunes pousses. L'exemple de BlaBlaCar, ayant accaparé le marché du covoiturage pour les particuliers, est dans tous les esprits. Autre constat incitant les loueurs à avancer sur ces enjeux de mobilité, le profil des clients évolue : "Certains fleet managers deviennent des mobility managers, observe Didier Blocus, responsable nouvelles mobilités chez ALD Automotive. Nous devons devancer la tendance."

Des offres intégrées

Pour répondre aux enjeux de la mobilité qui préoccupent les entreprises, les loueurs ont un argument de poids : leur capacité à intégrer différentes solutions dans leur offre pour proposer des réponses à la carte. "Ce qui importe, c'est la qualité du conseil que nous fournissons à nos clients : il s'agit d'un enjeu de fidélité, souligne Jean-François Codina. Nous voulons proposer la meilleure solution de mobilité possible, même si cela implique de réduire sa flotte de quelques voitures." Si les grands loueurs ont développé, depuis quelques années, des services de consulting dédiés à l'optimisation des flottes, le conseil en mobilité leur fait concurrence, du moins en première intention. Les entreprises en quête de méthode pour répondre aux obligations des plans de mobilité peuvent ainsi bénéficier d'une expertise que les loueurs leur proposent dans la perspective de déployer leurs nouveaux services de mobilité.

En l'espace de quelques mois, leur catalogue s'est d'ailleurs considérablement étoffé autour d'une prestation désormais bien rodée, l'autopartage. Chez Alphabet, où elle existe depuis 2010, AlphaCity permet aux collaborateurs de réserver un véhicule en ligne, à n'importe quel moment, et de le déverrouiller seul, sans clé, au moyen d'un badge, tout en restant accompagné par une assistance 24 heures sur 24. L'offre complète l'application dédiée aux conducteurs, AlphaGuide, qui oriente le collaborateur préparant son déplacement vers la solution de mobilité la plus performante : de la voiture aux transports en commun en passant par les VTC, sans oublier les vélos en libre-service.

Chez Arval, l'autopartage, introduit à la même époque, s'est fait une place auprès d'une vingtaine de clients en France, représentant environ 300 véhicules en circulation. L'offre, qui repose sur des modèles électriques, est systématiquement proposée sur l'application mobile des conducteurs, dès lors que leur trajet est inférieur à 30 kilomètres. Illustration à Grenoble, chez Schneider Electric, dont le plan de mobilité intègre la mise à disposition d'une douzaine de Renault Zoe en libre-service, depuis mai dernier. Avant de ­s'engager dans cette voie, l'entreprise a d'abord réalisé une enquête déplacements, destinée à mesurer les flux entre quatre de ses sites. Elle a montré que 60 % des collaborateurs interrogés se déplaçaient de l'un à l'autre au minimum deux à trois fois par mois voire, pour certains, une à deux fois par semaine.

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Combiner les solutions

En région parisienne, à la limite de Clichy et de Saint-Ouen, le groupe L'Oréal est emblématique de l'intégration des nouvelles solutions de mobilité. Avec ses deux bâtiments abritant 2 200 collaborateurs et d'autres implantations tout autour de Paris, le campus Charles Zviak est générateur de déplacements inter-sites. Avant même son inauguration, il y a un an, l'entreprise, qui met en avant le bien-être au travail de ses collaborateurs et le développement durable, a souhaité leur proposer d'autres solutions que la voiture individuelle. "Nous avons lancé une enquête avec les autres campus pour connaître leur intérêt pour l'auto­­­par­tage et les typologies de déplacement", explique Clémence Poinsignon, global category manager travel. Après un appel d'offres, L'Oréal a retenu la solution d'autopartage d'Ubeeqo, qui se compose de huit véhicules électriques (Renault Zoe) et deux hybrides (Toyota Auris). Des bornes de recharge ultra-rapides permettent de refaire le plein des batteries entre deux utilisations. Un effort de pédagogie a été nécessaire au démarrage pour surmonter les réticences liées à l'autonomie ainsi qu'aux boîtes de vitesses automatiques.

Depuis juin dernier, le service a trouvé sa place, d'autant qu'il simplifie la vie des collaborateurs qui n'ont plus à faire de notes de frais. Les détenteurs d'un véhicule de fonction ont pour leur part la possibilité d'opter pour un crédit mobilité (proposé avec Ubeeqo) : ils disposent ainsi d'un budget équivalent pour utiliser les modes de transport de leur choix. Par ailleurs, le campus de L'Oréal fait la part belle au vélo, soutenu depuis 2011 par des animations, des ateliers d'entretien ou des distributions d'accessoires de sécurité. "Nous envisageons la création d'une flotte de vélos à assistance électrique en autopartage", évoque Sylvie Villeroy, directrice RSE du campus. L'entreprise a également été l'une des premières à adopter l'indemnité kilométrique vélo. "Elle est cumulable avec le remboursement de l'abonnement aux transports en commun dès lors que le collaborateur prouve qu'il n'y a pas d'autre moyen de transport à sa disposition", précise-t-elle. Grâce à ses efforts, le campus L'Oréal est en voie de finaliser avec succès son plan de mobilité : près de 10 % des collaborateurs ont délaissé la voiture pour s'y rendre chaque jour à vélo.

Des services innovants

En septembre dernier, Arval a étoffé le panel de ses solutions alternatives à la voiture individuelle en lançant un service de covoiturage en entreprises, opéré avec WayzUp, ainsi qu'une offre de vélopartage fonctionnant avec vélos à assistance électrique (VAE). Proposée avec deux prestataires, Cyclez et SVMS, elle repose sur l'installation d'une station de recharge sur le site avec la possibilité pour les collaborateurs de réserver des vélos à tout moment via une application mobile. ALD Automotive a également travaillé avec WayzUp pour proposer, en janvier 2017, son service de covoiturage baptisé ALD Community.

Avant de proposer ces nouvelles offres, les loueurs ont tiré les leçons des expériences passées, qui ont souvent tourné court, faute de participants. "Notre méthodologie et nos algorithmes nous permettent de bien poser le diagnostic, affirme Didier Blocus. Il faut au moins 500 personnes sur un site, mais il est possible de le déployer en interentreprises." En outre, le système de gestion est désormais capable d'intégrer des particularités telles que l'utilisation des voitures de fonction, pour laquelle le conducteur ne peut pas se faire indemniser (ce qui constituerait une rémunération déguisée). Autre innovation de cette rentrée, destinée cette fois à éviter les déplacements, ALD Office. Élaborée avec la marketplace Base10, elle met en relation les salariés nomades en quête d'un bureau ou d'une salle de réunion avec des prestataires qui proposent ces espaces. Quant à Bemobi, filiale mobilité de La Poste, elle vient de lancer une offre de VAE en partage qui peut se décliner sur des sites de toutes tailles grâce à des stations de six vélos. Coût mensuel : 120 € par VAE incluant l'assurance, la maintenance et la plateforme de gestion/réservation.

 
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