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Cloud hybride : le meilleur de deux mondes

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Cloud hybride : le meilleur de deux mondes

Entre la nécessité de conserver des données en interne et les gains variés qu'apporte un basculement dans le cloud, inutile de choisir. La stratégie hybride répond à ces 2 besoins, mais pour en tirer tous ses avantages, un travail préparatoire en amont et des points de vigilance s'imposent.

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Le spécialiste américain du conseil en technologies Gartner estime que la croissance des investissements dans le cloud atteindra 50% en 2022. Ainsi, une entreprise française sur deux a d'ores et déjà élaboré une stratégie dans ce domaine, alignée avec ses objectifs business, indique une analyse récente menée conjointement par le fournisseurs des solutions de virtualisation Citrix et le cabinet d'études Censuswide. Au sein des approches multicloud, qui visent à recourir simultanément à plusieurs infrastructures cloud différentes, le cloud hybride a le vent en poupe. Dans le secteur financier par exemple, particulièrement préoccupé par le meilleur compromis entre sécurité et agilité, 39 à 41% des acteurs étudient actuellement les opportunités de ce type de configuration, révèle à son tour une enquête de la Cloud Security Alliance. Mais pourquoi ce choix fait-il toujours plus figure de must have ?

Le cloud hybride combine deux ou plusieurs clouds publics et privés. Le cloud privé peut être réservé à des catégories spécifiques de données et utilisé pour certains services comme la gestion financière et comptable, tandis que le cloud public sera utilisé pour d'autres usages tels que l'archivage documentaire.

L'art du compromis

Prenons l'exemple de la voiture hybride qui dispose de deux moteurs fonctionnant indépendamment (thermique et électrique), ayant des caractéristiques et avantages différents. L'usage de l'un ou l'autre, selon le cas de figure, permet au bout du compte une conduite avec un meilleur compromis entre coût énergétique et distance à parcourir. La logique est la même en matière de cloud hybride. Le cloud public apporte notamment des gains d'agilité au cours de périodes caractérisées par un pic de demande et de l'activité, grâce à un accès modulable aux espaces de stockage et à la possibilité d'adapter les capacités de flux. A l'inverse, les tâches non concernées par ces variations peuvent se faire dans le cloud privé. L'enjeu est de pouvoir profiter de la richesse et des avantages technologiques du cloud tout en conservant au sein de ses murs des informations cruciales, par choix ou par obligation réglementaire.

"Se tourner vers le cloud public implique une élasticité intéressante. On pouvait par le passé avoir des difficultés à assumer des variations fortes. Au-delà des besoins en volumes et des vitesses de transfert auxquels il répond, l'accès rapide et facile à des fonctionnalités technologiques disponible sur catalogue est un argument de poids. Si on se tourne vers une application innovante et qu'on se trompe ou qu'elle s'avère non pertinente, les conséquences n'ont rien de grave, contrairement à un développement de la fonctionnalité recherchée en interne qui coûterait bien plus cher", explique Thierry Loubes, directeur du développement au sein de la société de data management Digora.

Agilité et réduction de coûts

Autre point positif : "Les fonctionnalités innovantes mises à disposition par les gros hébergeurs cloud jouent un rôle majeur en matière de souplesse : les différents métiers dans l'entreprise retrouvent beaucoup plus facilement des applications pour des usages intéressants, et n'ont pas besoin de solliciter leur DSI pour leur demander de développer de nouvelles solutions", toujours selon directeur du développement de Digora.

Un autre avantage de cet accès simple à des briques technologiques innovantes dans un cloud est aussi "une scalabilité nettement facilitée. Pour les entreprises en forte croissance, c'est un configuration intéressante, tant au niveau espace de stockage qu'au niveau de la puissance de calcul, car ces organisations ont besoin d'adapter leurs infrastructures", précise Michaël Benaroch, directeur conseil Cloud & Infrastructure chez Blue Soft Group, société spécialisée dans l'accompagnement des projets de transformation digitale.

Il constate qu'à l'heure actuelle, "de nombreuses sociétés du SBF120 se tournent plus rapidement vers le cloud. A l'image des acteurs de l'énergie, du secteur bancaire qui ont été les premiers à procéder à d'importantes migrations, elles ont des contraintes de données et d'activités critiques et sont soumises à des obligations liées au RGPD. L'hybridation se présente dès lors comme une très bonne option."

De bonnes pratiques pour une bonne migration

"Quels sont les environnements hybrides déjà existants ? Quels sont les besoins en termes de souveraineté ? Quelle est la taille de l'équipe de développeurs en place ? Voici des questions qu'il faut absolument se poser. Si l'effectif IT est composé de 200 salariés, le travail d'homogénéisation et d'adoption ne sera bien sûr pas le même avec 5 ou 6 collaborateurs seulement sont concernés", confie Thibault Aimé, directeur de la stratégie corporate chez Cloudera, fournisseur de solutions big data.

Il s'agit aussi de répartir les workloads, c'est-à-dire les charges de travail de façon cohérente par rapport à son activité : "les workloads relatifs à la détection de fraude par exemple, qui ont besoin de tourner 24 heures sur 24, seront préférable à conserver sur site. Les contraintes de latence, la criticité des données sont bien sûr aussi des critères pour savoir quelles données sont à migrer ou non", ajoute-t-il.

Il importe par ailleurs d'avoir accès à l'offre de connectivité que proposent les acteurs du cloud (Google Connect, Fast Connect, Direct Connect...), qui peut géographiquement se situer à d'autres endroits que les datacenters sur lesquels se trouveront les données à l'issue de la migration. Fabrice Coquio, président du spécialiste de la construction des datacenters Interxion, attire ainsi l'attention sur "l'importance de choisir le bon lieu d'hébergement. Ces portes d'entrée de connexion sur le territoire national n'existent qu'en un, deux ou trois endroits selon les offres. Si un email se télécharge en 40 millisecondes, le débit fait très bien l'affaire. Mais sur des progiciels ou des applicatifs plus complexes, il faut pouvoir obtenir des durées de quatre ou cinq millisecondes. Dans ce cas, le datacenter ne doit pas se trouver à 2 000 kilomètres de là, car le fonctionnement ne sera pas satisfaisant."

L'implantation géographique : un choix crucial

Les questions de souveraineté et de sécurité doivent bien sûr être au coeur des réflexions. "Nous sommes partenaires des grands acteurs cloud, mais sommes avant tout agnostiques et offrons du conseil, sans chercher à privilégier un hébergeur en particulier. Nous remarquons que nos clients veulent plutôt mettre leurs données financières et de R&D chez le Français OVHcloud, et les informations moins cruciales sur AWS. D'autres entreprises, plus méfiantes encore, confient certaines données à OVHcloud et en conserve d'autres au sein de leurs murs", indique Philippe Legrand, directeur avant-vente chez Fujitsu France - Practice Director of Multi-Cloud chez Fujitsu France. Le Cloud Act américain et l'exposition potentielle au risque qu'il implique orientent les décisions, à l'image des recommandations de l'Etat français publiées en septembre 2021, qui demandent à ses administrations de ne pas recourir à l'offre Office 365 proposée par Microsoft sur ses propres infrastructures cloud (Azure).

Changement de cap technologique chez PayEx

Fournir de nouveaux services adossés aux dernières technologies tout en améliorant son efficacité et en diminuant ses coûts d'exploitation. Tel était l'objectif de la société suédoise PayEx, spécialiste des moyens de paiement. La solution retenue a été la création d'une plateforme opérée dans le cloud Microsoft Azure, avec l'accompagnement d'Orange Business Services, tout en maintenant à l'avenir certaines activités et catégories de données au sein de ses murs et dans un cloud privé.

L'architecture déployée dans le cloud Azure permet d'assurer une intégration et une livraison technologique en continu, dans le respect de la norme PCI DSS (Payment Card Industry Data Security Standard) à laquelle l'entreprise est soumise en tant qu'acteur des moyens de paiement. L'évolutivité et les tests relatifs à de nouvelles fonctionnalités deviennent également rapides et peu onéreux grâce à l'accès à de nombreuses briques technologiques proposées par Microsoft Azure. Pour les clients de PayEx, le fait que le service lui soit délivré par la plateforme cloud ou par le biais d'autres infrastructures est totalement transparent. Mais ces derniers profitent grâce à cette évolution d'une meilleure disponibilité, d'une performance accrue de certaines fonctionnalités, et de développements innovants accélérés.

 
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