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DossierAcheter des drones : quelle utilité et... quel coût ?

Publié par José Roda le

2 - Acquérir un drone : pas si simple...

Avant de franchir le pas, il faut mesurer les coûts directs, mais aussi ceux induits. Achat de prestation ou investissement dans un drone sur mesure : pour l'heure, l'arbitrage est encore difficile à effectuer.

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Les opérateurs ne facturent pas leurs prestations uniquement à l'heure de vol. Lorsque vous interrogez un prestataire sur le coût d'une mission, il ne peut répondre qu'une fois le cahier des charges défini. Nature du survol, moyens techniques nécessaires, cession des droits sur les données captées... Aussi, si vous pensez avoir régulièrement recours aux drones, il peut se révéler plus rentable d'acquérir votre propre équipement.

Avant de franchir le pas, il faut mesurer les coûts directs (c'est simple !), mais aussi ceux induits... Et là, tout se complique ! Le coût d'un drone professionnel peut aller de 5 000 euros pour des applications audiovisuelles à 50 000 euros (voire 150 000 à 200 000 euros, pour les plus lourds) dans le cadre d'applications industrielles. Cependant, l'investissement nécessaire pour opérer des drones est bien supérieur.
" Au-delà de l'achat du drone par lui-même, précise Emmanuel de Maistre, il faut ajouter des coûts liés au traitement des données (rétribution des ingénieurs et achat de licences de logiciels), la formation, la maintenance, les assurances obligatoires, beaucoup de travail administratif, etc. " Au bout du compte, cela peut représenter plusieurs centaines de milliers d'euros.

La formation des télépilotes

" Ces investissements importants poussent donc, aujourd'hui, de nombreux clients à acheter uniquement les données en faisant appel à des opérateurs ", conclut Emmanuel de Maistre. Pourtant, ce n'est pas l'entretien technique du drone qui grève le budget. En effet, hormis les batteries, qui sont onéreuses et nécessitent d'être renouvelées, les drones sont fiables. Reste que les accessoires, quant à eux - capteurs multispectraux pour les analyses de sol, dispositifs de prise de vue... -, peuvent être assez coûteux. Et lorsque vous faites le choix d'acquérir un drone, il faut former des télépilotes. Comptez 3 500 à 4 000 euros par pilote pour une formation de qualité et reconnue.

Dernière embûche et non des moindres, selon Gabriel Voisin, du cabinet Bird and Bird : les assurances ! Il faut, en effet, savoir que, sur ce secteur encore émergent, " les garanties proposées par les compagnies d'assurances ne sont pas encore assez ­spécifiques et les exclusions encore trop nombreuses. Et, compte tenu du coût des équipements et des risques en cas de chute, y compris pour des tiers, c'est un aspect à surveiller avec attention... ".
Achat de prestation ou investissement dans un drone sur mesure : pour l'heure, l'arbitrage est encore difficile à effectuer. Toutefois, une chose est sûre : les drones continueront d'investir tous les pans d'activité. Ils devraient créer près de 100 000 emplois entre 2015 et 2025, selon l'Association for unmanned vehicle systems international (Auvsi).

Les drones au service de l'agriculture
Aurélien Deceuninck, chef d'équipe production végétale à la chambre d'agriculture de la Somme, a été à l'origine du projet d'acquisition d'un drone. " Nous voulions développer des outils pour aider les agriculteurs à mesure l'azote dans les terres. Nous nous sommes rapprochés d'Airinov et avons présenté le projet aux élus en septembre 2013. En janvier 2014, nous étions équipés et débutions l'expérimentation. "
Le drone est équipé d'un capteur multispectral. Il détecte les zones qui manquent d'azote. Il est possible de faire des recommandations aux agriculteurs pour enrichir leurs terres de manière raisonnée. " Non seulement le gain de temps est colossal (nous pouvons traiter 280 hectares par jour), mais la précision est très élevée et cette pratique est écoresponsable puisqu'elle permet un traitement des terres très mesuré ", confie Aurélien Deceuninck.
Avec un investissement global de 35 k €, la chambre d'agriculture prévoit de facturer ce service entre 8 et 13 € à l'hectare. Mais, déjà, d'autres applications sont en cours d'évaluation, comme la mesure des dégâts sur les terrains à la suite d'intempéries ou de passages de gibier, en vue d'une indemnisation plus rapide par les assurances, ou encore l'optimisation des plantations (en partenariat avec Bonduelle). " Nous prévoyons d'acquérir un deuxième drone et quatre de nos quatorze ingénieurs ont déjà été formés. "


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José Roda

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