Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine
En ce moment En ce moment

Rénover son éclairage public : quel retour sur investissement?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Rénover son éclairage public : quel retour sur investissement?

Comment rénover son éclairage public? Et quel retour sur investissement peut-on en attendre? Des collectivités témoignent.

Je m'abonne
  • Imprimer

Comment rénover l'éclairage public? Cette question a fait l'objet d'un débat le 1er juin dernier à l'occasion du salon des maires. Suite aux récentes lois*, les collectivités doivent passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne le volet de l'éclairage public.

"La France possède un parc de 9 millions de points lumineux donc 40 à 50% date de plus 25 ans", explique Frédéric Galloo, président de la commission éclairage public Serce, Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique.

Un ROI rapide

Pour Guy Geoffroy, président de l'association Ecomaires et maire de la commune de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) : "Une seule politique de réduction des dépenses n'a pas de sens si ce n'est pas lié à une réflexion d'une baisse des pollutions lumineuses. Et notamment avec une question principale : comment réduire le mode d'éclairage public la nuit tout en continuant à assurer la sécurité des citoyens?" La commune de Combs-la-Ville est une agglomération avec des "dépenses énergétiques très importantes et un manque de pertinence de l'éclairage car les points lumineux éclairaient le ciel et non le sol, détaille le maire, il a donc fallu reprendre 50% de l'éclairage de la commune". Un programme a donc été établi sur 4 ans de la reconstitution des fondamentaux jusqu'à la distribution. Avec au final, "un ROI immédiat et important en proportion du volume des investissements". Un ROI rapide qui a allégé les charges de fonctionnement et dégagé des marges d'autofinancement", poursuit Guy Geoffroy. Enfin, dans ce type de projet, des économies immédiates peuvent être réalisées "en modulant l'éclairage et en utilisant des nouveaux matériaux".

De son côté, la ville de Buc (78) a signé un contrat de performance énergétique en 2014 avec le Serce pour renouveler ses éclairages. La ville a fait le choix d'une gestion d'éclairage public la nuit, avec une baisse d'intensité entre 22h et 6h du matin et des passages cloutés éclairés en bleu. "Une question d'identité nocturne de la ville", glisse Jean-Marc le Rudulier, maire de Buc. Cette ville de 5430 habitants possédait près de 980 points lumineux vapeurs de sodium qui rendaient un éclairage jaune. Le choix a été fait d'un marché d'entreprises de travaux publics (METP) de 25 ans. "Ce contrat n'était pas fait pour réduire la consommation au départ mais pour assurer plus de sécurité et de confort aux citoyens", explique le maire de Buc. Ainsi, 3 groupes scolaires et le théâtre municipal sont passés au led. "Avec un objectif final d'une baisse de consommation de 45% sur 8 à 10 ans", conclut le maire.

L'éclairage public en chiffres

Parmi tous les secteurs consommateurs d'énergie visés par la transition énergétique, l'éclairage est celui qui présente le taux de retour sur investissement le plus rapide : entre 3 et 5 ans pour l'éclairage dans les cas favorables. Au rythme actuel il faudra 30 ans pour renouveler ou rénover le parc d'éclairage français.

Suite à une directive européenne, 3 millions de lampes à vapeur de mercure devaient être remplacées d'ici 2015 dans le domaine de l'éclairage public. La mise à niveau totale du parc d'éclairage public français était évaluée entre 9 et 10 milliards d'euros pour les 9 millions de points lumineux français.

Source : site de l'association française de l'éclairage (AFE)

Lire la suite en page 2

*Loi sur la transition énergétique d'août 2015 (articles 188 et 189), article 173 de la loi Grenelle 2 article 173, etc.






Un investissement coûteux

La ville de Saint-Thibault-des-Vignes (77), ville de 6300 habitants, possède 1100 points lumineux. Un contrat a été signé dès 2009 suite à un appel d'offre pour l'écomaintenance, la sécurité et l'investissement de son éclairage. Un contrat d'importance quand on sait que "38 à 40% du budget de fonctionnement de la ville est dédié à l'éclairage public", explique Sinclair Vouriot, maire de Saint-Thibault-des-Vignes (77). Le résultat? En 2008, moins de 770 000 kwh contre aujourd'hui 416 000 kwh "soit une baisse de consommation de 38%", assure le maire. Soit une baisse de la facture de près de 12 000 euros. La ville n'est pas encore passée au led mais cela est prévu dans le marché pour 2017. Cependant, l'entreprise a changé les lampes au sodium avec notamment un régulateur de lumière la nuit.

Quel investissement représente un tel projet? "La première année, il ne faut pas perdre de vue la baisse des dotations de l'Etat et par conséquent la gestion quotidienne difficile du budget de fonctionnement si la collectivité a besoin d'auto-investissement", détaille le maire de Saint-Thibault-des-Vignes. Pour ce projet spécifique de Saint-Thibault-des-Vignes, le prestataire a investi 27000 euros contre de 23 000 à 29 000 euros pour l'investissement de la commune.

La location, une solution?

Etant donné le prix d'un tel projet, des solutions de leasing sont-elles envisageables pour s'équiper à moindre coût? "Pourquoi pas, estime Guy Geoffroy, président de l'association Ecomaires et maire de la commune de Combs-la-Ville, la location passe sur le budget de fonctionnement et n'a donc pas d'impact sur l'investissement. C'est une solution intéressante pour ce qui concerne les illuminations pour les fêtes de fin d'année. Par contre, la question juridique de la location n'apparaît pas dans le Code des marchés publics. Sans compter que le leasing n'inclus aucun service".

Autre ville, autre projet. A Marmagne dans le Cher, "il a fallu plus de 7 ans pour sensibiliser mes collègues maires de l'importance de l'éclairage public. Car avant quand on refaisait une rue on n'avait pas de vision globale, ni stratégique", raconte Aymar de Germay, maire de Marmagne, vice-président de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), et chargé de mission à la commission d'éclairage public. Dans la ville de Marmagne, 40% des 55 000 points lumineux sont vétustes. "Quand les élus sont sensibilisés le financement suit", assure le maire. Aujourd'hui, 18 communes dans le Cher sont équipées en télédétection, une technologie jugée de pointe dans le domaine de l'éclairage public.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page