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Publié par Camille George le

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Des disparités qui ralentissent le processus

Dans l'univers public, il faut distinguer l'État, les collectivités territoriales et les organismes publics comme les Epic. Trois entités aux missions, aux fonctionnements et aux structures différents, qui ont donc des niveaux de maturité très disparates. Tout le monde n'avançant pas à la même vitesse, la mue est longue. Ainsi, les hôpitaux et les établissements publics se sont rapidement structurés. Les hôpitaux sont devenus des spécialistes du groupement d'achats. "Les réseaux UniHA et Resah ont permis de créer des passerelles entre privé et public. Les hôpitaux publics ont rapidement gagné en expertise et largement développé la coopération avec les prescripteurs médicaux", souligne Marc Sauvage, directeur de la performance achats de la région Île-de France. Aujourd'hui, les grands établissements publics, surtout s'ils opèrent sur des secteurs d'activité à fort enjeu en termes d'achats, ont tous des filières professionnelles.

Wilfried Boudas

"La RATP, par exemple, a près de 300 acheteurs, l'Ugap compte plus de 100 acheteurs qui ont chacun des spécialités métier", indique Wilfried Boudas, directeur de l'Ugap. Au niveau de l'État, le coup d'accélérateur a été donné il y a quatre ans avec la création de la DAE, qui a largement structuré et professionnalisé la fonction.

Mais au niveau des collectivités territoriales, c'est plus flou. La professionnalisation est indéniable mais reste encore très disparate. Plus isolées, certaines collectivités territoriales manquent parfois d'un porteur de projet. "La DAE peut contraindre au résultat mais ne peut contraindre chaque organisme public à structurer sa fonction achats", souligne Fabien Voisin, responsable national des achats de l'Inria. Tout dépend donc de chaque direction générale et des décisions managériales. "Au niveau des petites collectivités, il ne s'agit pas tant d'un manque d'impulsion que d'un manque de moyens et d'expertise pour développer des structures achats qui leur sont propres", estime Bruno Koebel, chef du service des achats et de la commande publique de Strasbourg Eurométropole. La voie la plus logique serait de développer les achats intercommunaux, de rechercher la mutualisation et l'entraide.

Reste que dans les collectivités locales, la dimension politique de l'achat est importante. Les communes qui ont pu intégrer une intercommunalité ont certes avancé plus vite mais, pour les élus, la pilule est parfois difficile à avaler. Externaliser les achats auprès d'un opérateur leur donne l'impression d'être dépossédés d'une partie de leur liberté d'action et de leur pouvoir décisionnel. Les tensions sont fortes dans certaines collectivités.

Sébastien Taupiac

"La mise en place d'une fonction achats ne se limite pas exclusivement à passer des procédures de marché, la réorganisation que cela implique va obliger les acteurs publics à collaborer davantage et à penser la performance achats en coût complet", estime Sébastien Taupiac, directeur santé de l'Ugap. Bon gré mal gré, le changement est en marche.

Lire la suite en page 4: Des acheteurs de plus en plus pros - en page 5 : Se libérer du carcan du formalisme, utiliser la procédure autrement et en page 6: Interview de Michel Grévoul: "La DAE travaille à faire connaître et reconnaître le métier d'acheteur public"


 
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Camille George

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