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Les nouveaux défis de l'Uni H.A.

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Les nouveaux défis de l'Uni H.A.

Création d'un portail internet fournisseurs, lancement d'une centrale d'achat ou professionnalisation des acheteurs font partie des thèmes abordés lors de la deuxième convention fournisseurs Uni H.A., le 27 octobre 2011.

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« Le programme Phare (Performance hospitalière pour des achats responsables) est la promesse d’une marge de manœuvre retrouvée pour aider les établissements hospitaliers à retrouver une meilleure qualité de soins. » C’est par ces mots qu’Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins (DGOS) a introduit la deuxième convention fournisseurs d’Uni H.A – réseau coopératif d’achats groupés de 54 hôpitaux publics – le jeudi 27 octobre 2011, à Bercy Village, Paris.

Ce projet de performance hospitalière baptisé Phare est un programme audacieux visant à économiser 5 % sur les achats par an et 910 millions d'euros sur trois ans ; soit l’équivalent de « 700 appareils IRM de 1,5 tesla* », selon Annie Podeur. Pour y parvenir, quatre leviers pour un achat réussi doivent être activés : le groupement de commandes, la négociation, la limitation du référencement (et sa simplification pour éviter les surcoûts) et une meilleure activation du marché fournisseurs. Pour ce faire, un responsable achats uniques sera mis en place dans chaque établissement ou groupe d’établissements. Son rôle : élaborer un plan d’achats annuel sur l’ensemble des dépenses. Le responsable achat va également instaurer un dialogue entre prescripteurs et acheteurs et convaincre le corps médical. Le programme Phare devra permettre l’accès aux marchés groupés, nationaux ou régionaux, à tous les établissements sans « mettre en péril les groupements régionaux », insiste la directrice générale de l’offre de soins.

Dans ce contexte, les Agences régionales de santé (ARS) ont « un rôle de facilitateur et d’animateur de la fonction achats dans la région mais n’ont pas vocation à se substituer aux opérateurs et à passer les marchés », précise Annie Podeur. Confirmation du côté de Jean-Olivier Arnaud, président du GCS Uni H.A. : « Les Agences régionales de santé doivent être seulement pilotes. L’achat reste dans le périmètre de l’hôpital ».

Bruno Carrière, directeur d’Uni H.A. l’affirme : « La dématérialisation est un axe important d’innovation dans une logique de performance hospitalière ». Un débat s’engage sur la dématérialisation de l’émission des consultations des appels d’offres aux catalogues électroniques en passant par la notification des marchés et l’émission des bons de commande.

Si les avantages de la dématérialisation sont nombreux (qualité et rapidité des échanges, pas d’impression papier, traçabilité, etc.), il nécessite des « investissements importants en formation ou en achat de logiciels spécifiques et une prise de risque notamment avec la signature électronique », précise Guillaume Lepeu, responsable offres et marchés chez B. Braun Medical.
En moyenne, ce laboratoire dématérialise 100 % de ses réponses à appel d'offres Uni H.A. et reçoit 51 % des commandes Uni H.A. via l’échange de données informatisées (EDI) bien que ces établissements ne représentent que 17 % des commandes hospitalières dans le groupe. En parallèle, le secteur public affiche une moyenne de 25 % de commandes dématérialisées et le privé de près de 7 %.

Les hôpitaux sont inégaux dans l’acte de dématérialisation. « Deux ou trois marchés sur cinq sont, au final, “rematérialisés”. Les hôpitaux doivent être mieux informés du processus », plaide un responsable du laboratoire Bristol-Myers Squibb France.

L’appel est lancé aux fournisseurs : « Soyez proactifs et innovants », lance la directrice générale de l’offre de soins. « Les fournisseurs ont un vrai rôle à jouer dans la professionnalisation de l’achat grâce à leur capacité d’innovation et de proposition ». Uni H.A. souhaite s’engager dans la professionnalisation des achats. « Nous voulons apporter de la valeur ajoutée à nos acheteurs », détaille le directeur du réseau. Des plans de formation de six mois seront mis en place, soit des cours à un rythme de trois jours par mois. Un premier cercle d’acheteurs sera formé à l’orée 2012 grâce à l’apport du Service des achats de l’État (SAE) et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes. « La fonction achats a quitté le côté caricatural du code des marchés publics pour devenir un enjeu de performance », résume Hervé de Trogoff, responsable des achats hospitaliers DGOS.

Mi-novembre, un site internet fournisseurs sera mis en place (www.uniha.org). Les fournisseurs disposeront de cette plateforme pour se tenir informé en temps réel des marchés en cours du réseau et y faire connaître leurs offres de produits. Parmi les autres axes de réflexion du réseau, si l’essentiel du spectre des achats est couvert (lingerie, restauration, …), Uni H.A. souhaite s’attaquer aux prestations intellectuelles. In fine, ce segment d’achats sera dissocié des achats de services.

Un autre chantier d’Uni H.A. est celui de la création d’une centrale d’achat. « Il ne s’agit pas d’une Ugap hospitalière », insiste Bruno Carrière, directeur d'Uni H.A. La création de cette centrale d’achat « permettra aux hôpitaux de s’inscrire à tout moment dans un processus de commande groupé sans avoir à attendre le lancement d’un nouveau marché. Elle sera une sorte de voiture-balai », ajoute Bruno Carrière. Le pilotage des marchés de cette centrale sera mené par les mêmes acteurs de terrain que dans le réseau Uni H.A. Cette centrale d’achat fonctionnera en parallèle des groupements de commandes du réseau. D’autres centrales d’achats existent dans le domaine comme Cap Oise du conseil général de l’Oise, l’Ugap, le syndicat de la régie des transports publics, etc. De son côté, le réseau des acheteurs hospitaliers d’Île-de-France, le Resah-IDF planche également sur la création d’une centrale d’achat.

*tesla : unité dérivée d'induction magnétique (appelé parfois densité de flux magnétique ou champ magnétique) du Système international d'unités (SI).

 
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