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La France, bonne élève de la parité professionnelle dans une classe mondiale de cancres

Publié par Magdalena Saczawa le - mis à jour à
La France, bonne élève de la parité professionnelle dans une classe mondiale de cancres

Plusieurs études se penchent sur l'évolution des femmes et leur parcours dans le cadre professionnel. Des améliorations en termes de parité sont à pointer, mais la route est encore longue. D'autant que les nouveaux modes de travail dont l'hybride n'augurent pas obligatoirement d'une plus grande parité.

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Dans le rapport de Grant Thornton Women in Business 2023, The push for parity publié à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, en France, 35 % des postes à responsabilité ou de direction sont occupés par des femmes. Une augmentation de 4 % par rapport à 2022. À titre de comparaison, en 2019, seuls 18 % des postes à responsabilités étaient occupés par des femmes. Pour rappel, l'Union européenne compte parmi les hauts postes 33 % de femmes. Et selon l'INSEE, en 2021, les femmes étaient plus diplômées que les hommes mais sont moins nombreuses à être cadres. Elles sont également beaucoup plus nombreuses à occuper des postes à temps partiel, avec 28 % pour les femmes contre 8.3 % des hommes toujours sur l'année 2021.

L'application de la loi Rixain en ligne de mire...

La France impose de nombreux dispositifs réglementaires et législatifs depuis 2010, comme l'index d'égalité salariale, la loi Copé-Zimmermann, le code Afep-Medef et la loi Rixain de 2012. Cette dernière impose aux entreprises de plus de 1 000 salariés une part de 30 % de femmes dans les instances de direction en 2027 et 40 % en 2030. Dans le cas où cette réglementation n'est pas respectée à compter du 1er mars 2031, les entreprises risquent une pénalité financière pouvant monter jusqu'à 1 % de leur masse salariale. Malgré quelques mauvais élèves en matière d'égalité, certaines entreprises mettent déjà en place les objectifs futurs. Nathalie Margraitte, associée et membre du comité de direction à Grant Thornton indique : " Nous sommes 30 % de femmes à des postes à responsabilités. Elles sont présentes dans tous les domaines, même ceux majoritairement masculins. Quand je suis arrivée, peu de femmes avaient un poste important au sein de l'entreprise, et celles qui y accédaient, s'appropriaient les codes masculins, qui aujourd'hui sont incompatibles avec une réelle parité que les femmes souhaitent avoir."

... et un gouvernement qui balance son... !

Le gouvernement affiche depuis quelques années une position forte à ce sujet. En 2020, Muriel Pénicaud, ministre du travail, dévoile le nom de 19 entreprises ayant obtenu un score inférieur à 75 sur 100 sur l'index pour l'égalité hommes/femmes. Les entreprises impliquées dans les questions qui concernent les femmes en entreprises mettent déjà en place des mesures progressistes. " Par exemple, Grand Thornton propose un congé paternité supérieur à celui que propose le gouvernement. Une manière de donner la possibilité au père de s'occuper de l'enfant et à la mère de revenir au travail si elle le souhaite", explique Nathalie Margraitte.

De fortes disparités continentales et régionales

Toujours d'après l'étude Women in Business, en 2023, à l'échelle internationale, 28 % des P-dg. et des directeurs sont des femmes contre 15 % en 2019. Une hausse globale plus importante en Europe. A l'échelle mondiale, les écarts restent importants. En Amérique du Nord, 39 % des femmes qui occupent des postes à responsabilité. Ces chiffres sont en partie expliqués par les pressions liées à aux critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). En Australie, le gouvernement encourage les entreprises à emprunter le chemin de la parité par une loi, actuellement en délibération, qui oblige les entreprises de plus de 100 employés à rendre publics leurs écarts de salaires.

Ailleurs, le continent africain ne compte que 19 % de femmes P-dg., chiffre le plus bas dans le monde. Au sein même du continent les disparités sont vastes. Le Rwanda se distingue avec 61 % de députés femmes en 2020, le record mondial. Le plus mauvais élève en matière d'égalité demeure l'Afghanistan, dans un contexte politique où les femmes sont majoritairement privées d'éducation.

L'hybridation, le retour de la "femme au foyer" ?

Autre fait saillant à souligner, l'effet immédiat de la pandémie sur l'emploi des femmes. Dans un rapport annuel sur l'inégalité entre les hommes et les femmes publié par le Forum économique de Davos en 2021, la pandémie du covid-19 a fait perdre 36 ans à l'égalité de genre. L'étude Women in business 2023, indique que les nombreuses mesures mises en place à la suite de la pandémie n'ont pas permis une évolution dans le nombre de femmes à des postes de direction dans les entreprises de taille intermédiaire. Ajoutons, que d'après l'étude de McKinsey & Compagny publié en 2022, aux États-Unis, 23 % des femmes avec des enfants de moins de 10 ans ont considérés quitter leur emploie contre 13 % des hommes.

En outre, la démocratisation du télétravail à permis à certaines femmes d'obtenir de la flexibilité. Cela dit, cette nouvelle flexibilité reste à double tranchant, la charge mentale des femmes étant susceptible d'augmenter, et leur absence, pouvant leur faire manquer une réunion ou une opportunité imprévue mais importante.

Le sprint à la carrière, autre sujet à travailler

Une étude de 2022 réalisée par la BBC révèle que les femmes doivent atteindre un poste senior dans les dix premières années de leurs carrières afin d'éviter la "pénalité maternelle". Cette même étude relate que nombre de préjugés poussent les entreprises à mettre de côté les femmes peu après leur trentième anniversaire.

 
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