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[RSE] Ecoconception, ou l'histoire de la carotte et du bâton

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[RSE] Ecoconception, ou l'histoire de la carotte et du bâton

Le développement de l'éco-conception implique bien souvent la direction des achats, qui est sollicitée pour sourcer de nouveaux produits et encourager les fournisseurs à adopter des méthodes plus vertueuses.

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Alors que les considérations environnementales prennent de plus en plus d'ampleur dans les entreprises, un certain nombre d'entre elles réfléchissent à des moyens pour limiter les produits jetables. À l'instar de Coca-Cola et Bic, qui sont venus présenter quelques initiatives lors d'une table ronde dans le cadre du salon Produrable. Organisée le 12 septembre dernier, celle-ci s'intitulait : "En finir avec la culture du jetable !".

Coca-Cola veut embarquer ses fournisseurs

Olivier Larose, directeur du développement durable chez Coca-Cola a insisté sur la nécessité d'embarquer les consommateurs, les collaborateurs et les parties prenantes pour changer les mentalités sur la culture du jetable. Un des gros enjeux du groupe est d'engager ses fournisseurs car Coca-Cola représente un grand acheteur. "Les achats s'attachent à embarquer tous nos fournisseurs pour les enjoindre à se mettre sur la trajectoire de neutralité carbone et en leur demandant de développer des solutions techniques", confirme Olivier Larose. Le groupe a pris l'engagement de décarboner l'ensemble de ses activités d'ici 2040, ce qui passe entre autres par les emballages, qui représentent 47 % de ses émissions carbone en France. "Depuis une quinzaine d'années, nous travaillons sur l'écoconception de nos produits ce qui nous a permis de réduire notre tonnage en PET de 20 % par rapport à 2010. Nous avons aussi supprimé tous les films plastiques de regroupement autour des canettes pour les remplacer par une attache en carton, ce qui représente 900 tonnes de plastique en moins, juste pour la France", illustre le directeur du développement durable.

Le groupe axe aussi ses efforts sur l'incorporation de matières premières recyclées dans ses bouteilles et la collecte. "Sur le secteur hôtel café restaurant, nous distribuons nos différentes marques en verre consigné", souligne Olivier Larose. Le groupe souhaite désormais s'attaquer à la grande distribution. Il a lancé des tests de bouteilles consignés dans quelque 70 points de vente en France. "Nous devons encore travailler sur la communication pour faire changer le comportement du consommateur dans les points de vente car le réemploi n'est pas encore une réalité dans les grandes surfaces ", pointe Olivier Larose.

Bic planche sur l'écoconception de ses briquets

De son côté, Bic a lancé un programme visant à favoriser le recyclage et le réemploi de ses briquets. Depuis 2021, le groupe mène une expérimentation de collecte dans îles Baléares. Objectif : mieux comprendre le cycle de vie des briquets et améliorer l'impact de ses produits actuels. "Cela nous a notamment permis de montrer que le métal était plus problématique que le plastique dans nos briquets", informe François Clément-Grandcourt, directeur de la division briquets chez Bic. Pour autant, le groupe se heurte à quelques difficultés pour accélérer sa transition écologique dans ce domaine. "Le développement durable ne peut se faire sans surveillance de marché", estime le directeur, qui regrette le fait qu'il n'y ait pas assez de contrôle sur la qualité et la sécurité des produits dans ce secteur, encourageant, selon lui, une concurrence déloyale. Autre difficulté : l'opacité des chaînes d'approvisionnement. "Nous avons essayé reconstituer notre chaîne de valeur en remontant, selon les produits, entre 4 à 8 niveaux de fournisseurs. En 18 mois, nous n'avons réussi à remonter que d'un cran et demi", déplore François Clément-Grandcourt. Avant d'ajouter : "Les fournisseurs de produits chimiques et de métaux ne sont pas assez ouverts. Il s'agit vraiment d'un point noir dans notre industrie".

 
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