Bpi France x DAPI : Des pointillés au trait d'union entre start-up et achats
Après le succès de la première promotion en janvier 2024, Bpifrance Le Hub lance ce 4 mars sa seconde édition du programme DAPI (Directions Achats Pour l'Innovation). À la clé : des solutions disruptives pour répondre aux besoins de compétitivité et de durabilité. Mais qu'en est-il des ambitions pour 2025 ?

Ce mardi 4 mars, Bpifrance donne un nouvel élan à l'innovation avec le lancement de la deuxième promotion du programme DAPI (Directions Achats Pour l'Innovation). L'objectif ? Réconcilier deux mondes souvent séparés dans un contexte économique de plus en plus incertain : les grands groupes et les start-up. En 2025, Bpifrance Le Hub entend accélérer cette coopération pour booster l'innovation et répondre aux défis économiques et environnementaux.
L'innovation, levier essentiel pour l'économie européenne
Investir dans l'innovation est un passage obligé en 2025 pour les entreprises européennes qui souhaitent rester compétitives sur la scène mondiale. Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, rappelle que l'innovation ne doit pas être uniquement l'apanage des start-up. "Il est urgent de reconnecter ces deux univers afin de maximiser le potentiel d'innovation", déclare-t-il. Les grands groupes, souvent freinés par des processus longs, peuvent tirer parti d'un cadre moins contraint et du terrain de jeu que proposent les start-up pour accélérer leur transformation.
Toutefois, cette coopération se heurte à des obstacles liés aux différences de temporalité et à des attentes parfois divergentes. Le DAPI s'envisage d'abord comme un forum permettant à ces acteurs d'apprendre à travailler ensemble pour innover plus rapidement et efficacement. Apprendre à travailler ensemble avec des petites entreprises surendettées via leur(s) levée(s) de fonds en passe souvent de stabiliser produits et services, exige une nouvelle lecture du risque inhérente à la notion même d'innovation. Un mauvais point pour l'Europe au regard des pratiques à l'oeuvre en Chine ou aux États-Unis. Il n'y a qu'à comparer la durée et les montants des campagnes de crowdfunding hors love money. Nicolas Dufourcq insiste : "Nous devons être prêts à embarquer dans des projets plus audacieux".
Les achats, moteur stratégique de l'innovation
"Les directions achats doivent se réinventer pour devenir des moteurs stratégiques de l'innovation." : c'est ce message que Nathalie Leroy, déléguée générale du CNA (Conseil National des Achats), tient à transmettre. Un changement de braquet que les fonctions achats peinent encore à embrasser. Ce faisant, le rôle des achats en tant que trait d'union des relations extérieures est crucial. Un trait d'union qui n'est pas fait seulement de négociations commerciales mais bien de liens solides qui prennent en considération les besoins internes des entreprises avec des solutions adaptables et flexibles proposées par les start-up. "Les directions achats sont au coeur de l'écosystème. Elles permettent d'intégrer des solutions innovantes tout en répondant aux besoins de l'entreprise", insiste Nathalie Leroy.
Par innovation, il n'est pas seulement question d'entendre achats d'innovation ou de solutions innovantes, il faut aussi y entendre innovation de processus. La contrepartie est évidente côté start-up: un accès à de nouveaux marchés qui leur permettront de consolider davantage produits et services. Ces synergies sont d'ailleurs de plus en plus recherchées dans certains métiers comme ceux de la cybersécurité, sujet majeur dans les achats sur la question de la souveraineté des entreprises. Et encore une fois un coup de pouce pour les jeunes pousses qui peinent à s'imposer face aux solutions américaines.
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