Dessiner les contours d'un nouveau territoire de marque achats
Selon une étude Sia Partners, les directions achats de l'après Covid vont "soutenir l'effort de réduction des coûts par des propositions innovantes" et seront guidées par "une force motrice et mobilisatrice qui donne du sens" : la responsabilité sociétale.
Je m'abonneSia Partners a mené un enquête sur les priorités des directions achats dans le contexte de la crise du Covid-19 en interrogeant plus de 250 directions achats au sein d'une dizaine de secteurs (industrie, service, secteur public, banque & assurance, énergie, transport, aéronautique & défense, tourisme, retail et santé) qui démontre, entre autres éléments, que "des directions achats ont été contraintes d'aller en "fond de cale" pour apporter des solutions". Ce "deepdive" opérationnel", commentent les auteurs de l'étude, "a déclenché une prise de conscience des faiblesses d'un modèle non résilient car non adapté à un environnement porteur d'incertitudes et d'aléas".
Après avoir été aux avant-postes de la gestion de crise pour sécuriser l'activité, "les directions achats regardent déjà vers le futur", commentent les auteurs de l'étude. Lesquels notent aussi que les directions achats "sont investies de la contribution à restaurer ou préserver la compétitivité dans un environnement totalement bouleversé" et que "la combinaison de leurs connaissances des chaînes d'approvisionnement, des risques des fournisseurs et des leviers de transformation de la demande en font des acteurs clés".
Les trois enseignements majeurs de cette étude, selon Sia:
1.Toutes les directions achats sont fortement impactées, tous secteurs confondus. La multiplicité de tâches urgentes et la concomitance des demandes nécessitent une redéfinition des plans de charge et de gouvernance.
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2. Malgré ces chamboulements, les directions achats regardent déjà l'après crise ; sécuriser la reprise à moyen terme et soutenir l'effort de réduction des coûts par des propositions innovantes semblent dessiner les contours d'un nouveau territoire de marque achats.
3. A terme, la gestion des risques fournisseurs devient la préoccupation majeure. Dans cette dynamique, le "Made in France" semble bel et bien enclenché.
Interrogés sur les actions qu'elles vont mener, les directions achats ont ainsi égrainé les priorités:
(à 86%) mise en place du travail à distance - Mettre en place, intensifier les échanges à distance et sécuriser la communication et les prises de décision vis-à-vis des équipes achats, des clients internes et des fournisseurs clés
(à 72%) mise en place d'un pilotage de proximité - Repenser en profondeur la relation fournisseurs, renforcer le pilotage et la communication avec les fournisseurs clés. Mettre en place un programme d'engagement à moyen terme pour sécuriser l'approvisionnement de matières premières sur des marchés fortement capacitaire.
(à 71%), sécurisation des sources approvisionnements - S'affranchir de la forte dépendance à l'Asie. 70 à 80 % de la production d'excipients et de principes actifs dans l'industrie pharmaceutique sont fabriquées dans des pays tiers, principalement l'Inde et la Chine
(à 43%) Reconsidération du "Made in France". Privilégier le "Made in France" dans une dynamique de relocalisation. Les entreprises du luxe vont privilégier les sociétés artisanales "made in France" ayant un savoir-faire rare et précieux