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Afterwork du groupement Achats Supply Chain HEC sur le recrutement des acheteurs

Publié par Emmanuelle Serrano le

Le groupement Achats Supply Chain HEC s'est réuni le 16 juin pour un afterwork sur le thème "achats et ressources humaines". Marc-Antoine Selaquet, président du groupement, animait les débats.

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Lors de cet afterwork sont intervenus Dominique Thibault, responsable du développement fournisseurs à la direction des achats groupe de Safran, Olivier Wajnsztok, directeur associé du cabinet AgileBuyer et Pierre-Yves Stintzy de Staff Consultants. Chacun a apporté son éclairage sur le thème : mobilité et formation des acheteurs pour D.Thibault, problématiques posées par le recrutement d'acheteurs pour O. Wajnsztok et critères de choix des managers achats du point de vue d'un chasseur de têtes pour Pierre-Yves Stintzy, Staff consultants.

Le groupe Safran est un équipementier de premier rang dans les secteurs de l'aéronautique, de la défense et de la sécurité. Chez Safran, les achats hors production sont pilotés au sein d'un CSP (Safran Purchasing) et les achats de production sont réalisés par les différentes sociétés du groupe et menés en synergie « quand cela a du sens pour des raisons volumétriques ou technologiques », a rappelé D.Thibault. Les acheteurs se répartissent entre différents emplois : acheteurs programmes (ou projets), acheteurs de commodités (ou familles), acheteurs leader, acheteurs compte-clé. Comme l’a fait remarquer D. Thibault, « la montée en puissance d’un acheteur au sein d’une direction achats tient à sa capacité à capter l’innovation chez les fournisseurs et à la faire remonter vers les prescripteurs. Il doit contribuer à la définition du besoin en amont ». Mais comment gérer les distorsions possibles entre la montée en compétences des acheteurs et la disponibilité des postes dans l’entreprise ? À cette question de la salle, D. Thibault, s’appuyant sur l’exemple du centre de services partagés (CSP) de Safran a répondu que l’acheteur n’était pas qu’un négociateur et que la fonction achats était une fonction perméable appelée à évoluer en s’alimentant des autres fonctions autour de la sienne.

Olivier Wajnsztok, directeur associé du cabinet AgileBuyer, en phase active de recrutement, a balayé le marché de l’emploi Achat avant de passer au crible les étapes du recrutement (sourcing, pré-sélection, entretien et finalisation / contractualisation). Tendance de fonds du marché de l’emploi soulignée par Olivier Wajnsztok, l’acheteur services a une cote égale à celle de l’acheteur industrie. Les profils les plus recherchés sont les acheteurs hors production et les acheteurs IT qui ont le vent en poupe sur le marché du travail, constate O. Wajnsztok, qui souligne au passage un parallèle entre l’acheteur, ce « directeur des ressources externes » et la fonction RH chargée en interne des ressources humaines. De manière générale, les profils les plus recherchés sur le marché ? Des acheteurs ayant au moins 3 ans d’expérience dans la fonction, ayant suivi une formation de type bac + 4 ou 5, titulaire d’une diplôme universitaire, d’une école de management ou d'une école d’ingénieurs et maîtrisant l’anglais et la suite bureautique Office. Qu’est-ce qui motive un acheteur ? Selon les analyses faites par AgileBuyer, le salaire vient en premier puis le pouvoir décisionnel pour les acheteurs aguerris, enfin le volume d’achats à gérer suivi du dynamisme de l’entreprise et des possibilités de formation offertes en interne.

En introduction, Pierre-Yves Stintzy a rappelé brièvement la mission et la structure de Staff Consultants, dont il est l’un des directeurs associés. Staff Consultants fait partie de l’IMSA, association internationale d’entreprises indépendantes et spécialisées dans le recrutement et la sélection des cadres basée à Zürich. Spécialiste depuis 1979 de la recherche et de la sélection de dirigeants, cadres et spécialistes, la société compte 9 collaborateurs et 2 implantations, l’une à Paris et l’autre à Strasbourg. Elle a accompagné le groupe Safran dans la mise en place de son CSP « La crise économique aura été un des meilleurs sponsors de la fonction achats », a observé avec beaucoup de pragmatisme, M. Stintzy. Soulignant la professionnalisation de la fonction, il a rappelé que parmi les critères de choix d’un manager achats, le passage par la case 3ème cycle revêtait une importance indéniable. Car même si l’on constate que nombre d’acheteurs seniors réalisent un beau parcours professionnel sans forcément de troisième cycle à la clé, cette étape est devenue indispensable pour les juniors.

« De façon générale, les exigences des recruteurs sont fortement liées au stade de maturité de la fonction achats dans l’entreprise », a-t-il logiquement déclaré. Les entreprises ayant une bonne maturité de la fonction achats ont une image sociale de l’acheteur très positive. Dans ces entreprises, le manager achats est souvent rattaché hiérarchiquement à la direction générale ou au comité de direction. La fonction achats y est nettement distinguée de la fonction approvisionnements. Certains portefeuilles sont même gérés à l’échelle mondiale et la direction de la qualité fournisseurs est rattachée à la direction achats. Sur ces profils, les attentes des recruteurs portent sur l’efficacité, la technicité et l’aptitude au management et à la conduite de projet du candidat. Autre point caractéristique des ressources humaines « achats », le profil ingénieur est très recherché à la fois pour des raisons objectives (capacité à communiquer avec la R&D, la production et la direction financière) et pour des raisons subjectives (renforcer en interne l’image de la fonction et crédibiliser le poste). En conclusion, P-Y. Stintzy a souligné que l’avenir de la fonction achats est bien réel. Elle doit devenir une force de proposition au sein de l’entreprise mais étant une fonction support, elle demeure au service du métier de l’entreprise.

Les ateliers du groupement Achats Supply Chain HEC sont, dans la mesure du possible, préparés en collaboration avec les autres groupements HEC travaillant sur les thèmes abordés. En conclusion, Marc-Antoine Selaquet a précisé que, sauf changement de programme de dernière minute, les prochains ateliers devraient porter sur les achats dans le luxe, la banque-assurance et la valeur ajoutée des acheteurs dans l'achat de prestations RH (formation, intérim, etc.).

 
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