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Impliquer l'utilisateur final dans le projet de transformation

Si l'état de l'art technologique permet de répondre aux défis actuels des fonctions achats et supply chain, des obstacles subsistent au niveau de l'utilisation des solutions par les intéressés. Seuls 43% des interlocuteurs confient avoir été totalement informés des bénéfices de leur outil. Ils sont 47% à n'avoir été que très peu consultés, voire pas du tout, au moment du choix de la solution. Enfin, une formation totale à l'outil n'a été dispensée que dans 37,5% des cas. "Intégrer toute la chaîne de valeur dans la suite achats est un des grands défis. Souvent, ce sont des briques fonctionnelles déjà existantes qu'il s'agit de rapprocher, d'interconnecter entre elles. L'utilisateur final doit être au coeur des évolutions dans l'organisation. La simplicité, l'agilité, l'intuitivité deviennent dès lors des points cruciaux", estime Yannick Huon. Claude Moins constate que "la facilité d'usage est davantage demandée que des améliorations fonctionnelles. La réduction du nombre de clics, l'ergonomie, la capacité à poser une question au logiciel dans un langage naturel sont des évolutions nécessaires et attendues."

Pour Philippe Harel, "il faut des champions au niveau des métiers qui soient des relais visant à favoriser l'adoption. Mettre l'accent sur les cas où la technologie peut avoir ses limites est une démarche pertinente, car sinon il y aura d'emblée un climat de défiance. Il importe d'expliquer d'emblée que la contextualisation, l'intégration de situations spécifiques sont très difficiles pour un algorithme. C'est là où l'humain, c'est-à-dire le collaborateur, représente une vraie valeur ajoutée."

RSE, pierre angulaire des décisions d'achats

La gestion des informations et indicateurs relatifs au développement durable et aux enjeux RSE gagne du terrain : parmi les acteurs répondants de l'enquête et outillés en solutions e-achats, ils sont 28% à disposer de fonctionnalités logicielles dans ce domaine depuis 3 ans, 44% depuis 1 à 3 ans, et 28% depuis moins d'un an.

Le groupe multinational Elior, spécialisé dans la restauration collective, fait partie des acteurs pour qui la dimension RSE représente un enjeu stratégique central. Ruxandra Ispas, directrice des achats et de la logistique de l'entreprise, illustre comment ces initiatives se traduisent concrètement :

Ruxandra Ispas

"Nous sommes en train d'intégrer le nutriscore pour apporter des garanties nutritionnelles de manière systématique. Nous avons mis en place une offre de fruits et légumes de saison, ce qui implique des circuits plus courts, davantage de produits des marchés locaux. Il en résulte un intérêt écologique et des rentrées d'argent plus rapides. Il s'agit aussi de tenir compte des variations saisonnières. 2020 par exemple est une année à fruits jaunes comme les pêches. Les outils digitaux ont alors vocation à proposer des produits adaptés aux spécificités de chaque année, pour élaborer les menus adaptés." L'impact environnemental, l'impact carbone, l'impact sur le bassin d'emploi de la région concernée sont autant de critères qui demandent des outils logiciels adaptés pour être efficace sur ce plan.

Opération relocalisation

Si les collaborations lointaines sont attractives en termes de coûts, "elles sont fréquemment synonymes de délais d'approvisionnement trop longs, d'une non maîtrise du risque et de la qualité, ainsi que d'un manque de transparence", résume Yannick Huon. "Nous travaillons aux côtés des directions achats sur des plans de relocalisation au niveau européen. Travailler sur un Demand planning plus juste est désormais essentiel. Les EPI (Équipement de protection individuel), le domaine de la santé, le domaine pharmaceutique, chimique, mais aussi le textile, l'automobile figurent parmi les principales activités où l'on cherche des nouveaux points d'amélioration de la chaîne d'approvisionnement. On peut parier que l'on accepte de payer plus cher pour obtenir ces garanties."

Le rapprochement entre But et Conforama, visant à créer un géant du meuble français avec une chaîne de fournisseurs restructurés et relocalisés, est un symbole de cette tendance. Claude Moins cite l'exemple récent d'un fournisseur de draps peu chers pour les hôpitaux, mais de mauvaise qualité, désormais remplacé par un fournisseur local.

Cédric Guillouet

Pour Cédric Guillouet, "la relocalisation peut être pertinente, même économiquement, si on met toutes les notions dans la balance, comme l'exposition au risque."


 
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Mathieu Neu

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