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Dématérialisation des titres restaurant : la bataille juridique s'organise

Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le

Alors que de nouveaux opérateurs proposent des titres restaurant dématérialisés, les acteurs historiques du secteur réclament un meilleur encadrement législatif du déploiement de ces dispositifs. Après 18 mois de concertation, ils espèrent une décision du gouvernement d'ici à la fin de l'année.

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"Après 18 mois de concertation avec les pouvoirs publics et les différentes parties prenantes sur l'encadrement législatif de la dématérialisation des titres restaurants, nous sommes dans les starting-block !", affirme Anna Notarianni, directrice générale de Sodexo Services Avantages et Récompenses France, lors d'une conférence de presse à Paris, jeudi 20 juin 2013.

Il faut dire que l'enjeu est de taille. Avec 3,5 millions d'utilisateurs et 180 000 commerçants affiliés le marché français des titres restaurant est estimé à 5 milliards d'euros.

Nouveaux opérateurs VS acteurs historiques

Un secteur juteux qui attire de nouveaux acteurs à l'instar de Resto Flash depuis fin 2012 et Moneo Aplicam (carte Moneo Resto), cette année. Ces deux derniers entrants sur le marché ont directement pris le virage de la dématérialisation, bousculant du même coup les quatre émetteurs historiques de titres restaurants (Edenred, le groupe Chèque Déjeuner, Natixis Intertitres et Sodexo). Ces derniers limitent pour le moment leurs offres aux titres imprimés... et commencent à s'impatienter face au silence du gouvernement sur le sujet.

En cause, ils avancent l'absence de réglementation claire autour de la dématérialisation. L'émission et l'utilisation de titres restaurant en France sont soumises à des règles juridiques très strictes. En revanche, aucun texte ne régit spécifiquement les usages dématérialisés de ces titres.

"La technologie, nous la possédons. Nous commercialisons déjà des titres restaurant dématérialisés dans plusieurs pays comme le Brésil, le Vietnam ou encore la Belgique et l'Espagne. Nous attendons juste un cadre législatif précis détaillant les modalités de déploiement pour adapter au mieux nos services", explique Anna Notarianni.

Ce qui présente, selon elle, un certain nombre de risques pour les commerçants comme les bénéficiaires, ne serait-ce que sur un plan purement technique. Administration des pics de flux financiers à l'heure du déjeuner, garantie et sécurité des paiements, supports autorisés, déploiement éventuels de terminaux pour les cartes auprès des commerçants affiliés, rechargement des comptes, débits autorisés par repas, protection des données personnelles des utilisateurs... "Il ne s'agit pour la plupart du temps que d'arbitrages sur des points de détail mais qui sont importantes dans la phase opérationnelle du processus", souligne Anna Notarianni.

Des avantages compétitifs conséquents

D'autant que si ces solutions supposent un investissement financier conséquent, elles présentent des avantages intéressants pour les utilisateurs et les commerçants. Parmi lesquels, la mise en place de programmes de fidélité intégré et de services ajoutés, ou encore de meilleures garanties en cas de perte ou de vol de la carte et une réduction des frais de logistique et de distribution. Côté émetteur, "cela devrait également réduire nos coûts de production", affirme Anna Notarianni.

Si la directrice générale de Sodexo Services Avantages et Récompenses France assure que "l'arrivée de nouveaux entrants est saine pour le marché", elle insiste néanmoins sur l'importance de définir des critères précis d'habilitation des émetteurs de titres restaurants dématérialisés, notamment sur la question des supports utilisés (carte pré-payée, carte bancaire...), ou de mieux contrôler l'éligibilité des commerçants affiliés.

Après la phase de concertation, les acteurs historiques espèrent désormais que le gouvernement et les législateurs prennent en main le dossier d'ici à la fin de l'année. D'autant que les derniers entrants semblent bien décidés à prendre leur part du gâteau. Depuis le 20 juin, Moneo Aplicam réalise d'ailleurs un nouveau tour de force. L'opérateur propose désormais aux entreprises un taux de commission de 0% sur les cartes de titres restaurant Moneo Resto émises d'ici à la fin 2013. La guerre des titres restaurants dématérialisés ne fait que commencer.

 
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