Recherche

DossierDévelopper une politique d'achats durable et responsable

Les achats responsables, composante majeure de la performance économique des entreprises, progressent, que ce soit dans les gestes quotidiens au travers des équipements professionnels, de flotte automobile, ou dans le registre du voyages d'affaires. À la clé, la récompense suprême : le label "Relations fournisseur responsables".

Publié par le
Lecture
20 min
  • Imprimer
Développer une politique d'achats durable et responsable

1 Les achats responsables sont en progression

Avec une augmentation sensible du nombre de répondants : 383 responsables achats (+ 15 %) et un bon équilibre de la provenance des réponses (privé 65 % / public 35 %), le 4ème baromètre de l'Observatoire des Achats Responsables (ObsAR / OpinionWay), présenté en février dernier au Forum des Achats Responsables, montre une double évolution, avec à la fois :
- l'augmentation du constat d'une pression sur les coûts de l'achat,
- la progression de la maturité des politiques d'achat responsable et de leur mise en oeuvre concrète.

On constate en effet la coexistence de l'effet " crise " et d'une volonté encore plus affirmée (62 % des répondants) de prendre en compte les objectifs de développement durable et de responsabilité sociétale. Ainsi, par exemple peut-on noter en parallèle une baisse relative de la motivation " qualité " et, paradoxalement, un progrès dans la recherche d'innovation, attitude favorable aux PME..., ou encore des injonctions contradictoires entre la priorité " prix " (ou coûts) et la volonté des directions générales de rechercher des éléments tangibles de réalisations et d'image de responsabilité sociétale...

Dans le détail on peut relever :

- une meilleure connaissance des réglementations et des normes,
- une nette progression des préoccupations de contrôle des fournisseurs et du reporting RSE,
- une plus forte motivation d'opérationnalité et un choix de critères plus adaptés à la réalité concrète de l'entreprise ou du secteur,
- une nette progression des objectifs sociaux, notamment de l'insertion,
- un vrai progrès dans l'implication des parties prenantes internes (diffusion de la démarche dans l'entreprise et meilleure définition du " porteur " de la politique d'achats responsables),
- une progression parallèle de l'implication des parties prenantes externes (affirmation " différenciante " dans les offres fournisseurs, communication, impact territorial),
- un plus grand réalisme sur les résultats obtenus (baisse pour les objectifs non quantifiables, hausse des résultats inférieurs aux objectifs).

Les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des achats responsables sont persistantes :

  • estimation du coût global et de l'efficacité économique à long terme mal appréciées,
  • hésitations quant aux rapports avec les PME,
  • délais de paiement pratiquement aussi longs (sauf pour les entreprises en difficulté),
  • injonctions contradictoires et manque de soutien de la DG.

Quant aux perspectives annoncées, on note la progression du constat que les achats responsables sont partie intégrante de la performance économique et, parallèlement, de la " bonne pratique " d'appui sur des critères multiples de choix des offres (et pas seulement le prix). On peut donc s'attendre, comme le préconisait l'ObsAR dans ses voeux, à ce que 2013 soit réellement l'année du " mieux-disant ".

Les principales conclusions du baromètre 2013 commentées par Gérard Brunaud, vide-président de l'ObsAR:

Le 4e baromètre des achats responsables réalisé par l'ObsAR avec Opinion Way révèle des résultats encourageants. 62% des entreprises souhaiteraient prendre en compte les objectifs de développement durable et de responsabilité sociétale dans leurs actes d'achat.

2 Des gestes quotidiens au sein de l'entreprise

Le vêtement professionnel est l'un des rares produits qui peut déclencher une grève, met en garde Marc Jacouton, fondateur et président du cabinet RSE Développement. C'est tout sauf un achat facile car, au-delà du produit, on achète un service, un vecteur de communication, une logistique... " Le vêtement n'est pas seulement une affaire d'image. Il intègre de forts enjeux sociaux, économiques et environnementaux, qui peuvent venir écorner la notoriété d'une entreprise, s'ils n'ont pas été bien appréhendés en amont. Son approvisionnement de part et d'autre du globe impose de s'assurer que chacun de ses fournisseurs agit en conformité avec les réglementations en vigueur, notamment le Code du travail, et de façon respectueuse vis-à-vis de son écosystème. Cet achat nécessite de s'interroger sur le cycle de vie du textile, en valorisant au mieux son recyclage. " Toutefois, c'est davantage le choix de son fournisseur qui va faire de l'achat un acte responsable ou non ", soutient Marc Jacouton. Les acteurs du vêtement professionnel suivent cette tendance, imaginant et proposant des matières toujours plus respectueuses. C'est grâce à ses pratiques responsables sur les plans économique et environnemental que Cepovett, qui s'est vue décerner le premier Prix du fournisseur responsable 2013, entend se différencier de la déferlante asiatique depuis 2009. " Certains industriels vont, dans l'avenir, s'orienter vers l'utilisation de matières biosourcées : des polymères à base d'amidon sont ainsi en développement dans le nord de la France chez le groupe Roquette ", confie Jean-François Bracq, secrétaire général de Clubtex.

3 Un achat lourd de sens

Avant tout, le vêtement professionnel reste une ­tenue, qui doit satisfaire à des critères d'esthétisme et de confort et résulter d'un cahier des charges concerté. Il doit aussi inclure des phases-tests pour que les futurs porteurs deviennent acteurs de ce changement, si une nouvelle politique en matière d'images est notamment déployée par ce biais. " Acheter durable, c'est se diriger vers des ­matières responsables, privilégier des processus de fabrication plus respectueux de l'environnement, en évitant par exemple les superpositions inutiles de couches de matières, miser sur les filières de proximité et recycler son textile en fin de vie pour boucler la boucle ", résume Marc Jacouton.

Reste que ces matières éco-responsables, créatrices de valeurs RSE, ont tendance à alourdir la facture. En moyenne, un coton équitable coûte entre 10 % et 30 % plus cher qu'un coton conventionnel. " Une entreprise qui a l'habitude de faire fabriquer ses vêtements professionnels en polyester peut déjà évoluer vers du polyester recyclé et valoriser ce changement de matière ; une autre ayant recours au coton peut s'engager vers du coton bio équitable, suggère Marc Jacouton. Cela peut également s'inscrire dans une démarche transversale : ainsi, si la cafétéria de mon établissement propose du café équitable, je choisirai du coton équitable pour mes uniformes. " Choisir ces matières, dites nouvelles, est aussi " un moyen d'obtenir une garantie quant à la provenance des tissus ", d'après Céline Morel, consultante achats chez Sérénia.

Faire rimer respect des législations en vigueur et qualité du produit implique également d'arbitrer entre une filière de proximité, et notamment les usines de production au Maghreb culturellement assez proches des standards français, et une filière plus lointaine. La première a l'avantage de minimiser les risques en matière sociale, au détriment des coûts de production généralement plus élevés. " Si vous ciblez les pays plus lointains comme le Bangladesh ou la Chine, mettez en place un niveau d'audit suffisant et exigez une totale transparence de la part des industriels locaux ", prévient Marc Jacouton. Si toutes ces conditions sont réunies, le rapport qualité/prix/éthique peut ainsi être optimisé.

4 Autre option : la location

Pour lever quelques-unes de ces contraintes RSE, certaines sociétés font le choix de se tourner vers la location de leurs vêtements professionnels. " C'est un moyen de dédouaner les collaborateurs de l'entretien de leur vêtement professionnel et les entreprises de la collecte et de la gestion de leurs ­déchets, d'autant plus que des prestataires de location et d'entretien d'articles textiles comme Elis réfléchis­sent à des solutions pour offrir une seconde vie au textile ", explique Céline Morel. Rappelons-le, le coût de traitement de ces textiles en fin de vie peut avoisiner les 400 à 500 euros par tonne, selon les régions, montant auquel il faut ajouter la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). L'inconvénient de cette solution alternative : les vêtements sont généralement moins personnalisables en termes de style.

Support de l'image de l'entreprise, le vêtement professionnel symbolise la politique sociale d'un groupe, son éthique et ses valeurs. Son achat est loin d'être un acte anodin...

5 Déployer une politique voyage verte

Des modèles moins énergivores et plus respectueux de l'environnement, comme l'électrique et l'hybride, offrent des solutions alternatives aux moteurs thermiques. Et sont, de surcroît, compétitifs en termes de cycle de vie. " Même si les véhicules thermiques sont aujourd'hui moins polluants et peuvent encore progresser sur le plan technologique grâce aux carburants alternatifs (biocarburants de seconde génération par exemple), l'électrification reste la solution la plus probante pour diminuer l'empreinte carbone des déplacements professionnels ", introduit Dominique Herrier, directeur adjoint du domaine Transports à l'IFP Énergies nouvelles. Le choix de l'électrique est une décision qui doit avant tout satisfaire aux usages de son parc automobile. Et qui peut s'effectuer par étapes.

Un autre moyen de réduire son empreinte carbone consiste à porter son choix sur des véhicules à plus faible teneur en CO2. Joseph Beretta, président de l'Avere-France est plutôt optimiste : " Les ventes de véhicules électriques progressent en France, même si cela représente moins de 1 % du marché. En 2012, 10 000 modèles (tourisme et VUL), dont 85 % à destination des professionnels, ont été vendus, soit deux fois plus qu'en 2011, hissant la France en tête du podium européen devant la Norvège (4 000 véhicules) et l'Allemagne (3 500). En 2013, 20 000 véhicules pourraient trouver preneurs. "

6 Miser sur l'électrique...

Ce récent engouement s'explique en partie par l'évolution positive de son modèle économique. Les constructeurs automobiles ont effectivement eu la judicieuse idée de proposer en location la batterie. De plus, la création d'aides et de dispositifs d'incitation rend la voiture électrique beaucoup plus concurrentielle : le bonus écologique mis en place par le Gouvernement d'une valeur de 7 000 euros depuis 2012, les subventions régionales et l'exonération de taxe sur les véhicules de sociétés. " Le coût total de possession d'un véhicule électrique est équivalent, voire inférieur, à celui du thermique du fait des aides financières et de la consommation ", résume le président d'Avere-France.

Autre contrainte sur le point d'être levée : le nombre insuffisant des bornes de recharge, évalué à 8 500 selon l'Avere-France en 2012. L'objectif, assigné à la France par les propositions de la directive européenne, est de porter ce chiffre à 97 000 d'ici 2020. Reste que ces modèles, silencieux et aussi peu gourmands soient-ils en énergie, ne répondent pas à tous les usages. " Ils sont appropriés aux grandes agglomérations, où les points de recharge sont plus facilement accessibles, et se prêtent aux courts trajets, notamment pour les déplacements intersites en région parisienne ", explique Dominique Herrier. Pour être efficient, l'arbitrage entre l'électrique et le thermique doit donc tenir compte de l'acquisition, de l'exploitation et de l'entretien annuel du véhicule.

7 Ou l'hybride?

Contrairement à l'électrique, " l'hybride est une réponse aux déplacements professionnels du fait de sa double motorisation. Ce modèle devient abordable grâce à l'aide de l'État accordée (maximum 4 000 euros) et permet un gain allant jusqu'à 40 % de la consommation en carburant ", souligne Dominique Herrier. Autres solutions possibles dans les années à venir : l'hybride rechargeable - qui combine l'hybride et le thermique -, voire les piles à combustible. En phase ­expérimentale pour le moment, son développement est conditionné par l'installation d'infrastructures en hydrogène. En parallèle à l'électrification, " les services de libre-service et d'auto-partage vont se développer en entreprise ", prévoit Joseph Beretta.

Vous pouvez consulter l'intégralité de l'article "Rouler plus vert : un objectif et... plusieurs solutions"

8 Et sur le segment des voyages d'affaires

La politique de voyage est une déclinaison de la stratégie d'achats responsables de l'entreprise, qui doit satisfaire à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux sans trop revoir à la baisse le confort des voyageurs. Elle nécessite, en amont, une analyse fine de ses déplacements professionnels. " Avant de faire un déplacement, il faut vérifier qu'il est vraiment nécessaire en calculant son ROI ", rappelle Étienne Penaud, spécialiste en travel management chez Atlans. Cela permet de prioriser les déplacements qui ont une réelle valeur ajoutée...

Restent à définir, ensuite, des règles visant à ­diminuer l'empreinte carbone de ses déplacements professionnels. Pour un déplacement dont l'utilité n'est pas avérée, réfléchir à des moyens de substitution comme les web et vidéo conférences est nécessaire. Pour les autres, il convient de diriger ses équipes vers les moyens de transport les moins polluants. Chez Veolia, le train est ainsi obligatoire pour les trajets n'excédant pas trois heures. Plus globalement, les trajets sans escale et sur des avions neufs, moins polluants, sont à privilégier. Dans la même lignée, les transports en commun sont moins énergivores que la voiture, à moins de porter son choix sur des modèles écologiques. Autre exemple visant à encourager la mobilité durable : B. Braun Medical a proposé, en 2012, à ses collaborateurs du bassin boulonnais de rejoindre la plateforme de Covoiturage.fr.

Côté logements cette fois, on peut choisir de ne cibler que des hôtels se prévalant de l'Écolabel européen. Pour affiner son référencement, Veolia a défini, en 2011, des grilles d'évaluation inté­grant des critères "verts". " Les hôteliers sont interrogés sur l'énergie utilisée au sein de leur établissement, la présence ou non d'un double vitrage, d'ampoules LED, d'une extinction automatique des lumières, ou bien encore sur la possibilité ou non de louer des vélos ", cite en exemple Abdelaziz Bougja, chargé de mission chez Veolia.

Vous pouvez consulter l'intégralité de l'article "Pour une politique de voyage "verte" et économique"

Pour aller plus loin, consulter la tribune de Christophe Drezet :" RSE et travel policy font-elles bon ménage ? "

Réduire son empreinte carbone impose de s'interroger sur les usages de sa flotte automobile. Sur le segment des voyages d'affaires, allier contrôle des dépenses et atteinte d'objectifs environnementaux n'est pas irréalisable.

9 Quid du label relations fournisseurs responsables

Vous connaissiez la Charte des relations inter-entreprises, rebaptisée Charte Relations fournisseur responsables. C'est la Charte en 10 points que les sociétés paraphaient pour dire qu'elles traitaient bien leurs fournisseurs. Les points les plus importants en sont le respect des délais de paiement des fournisseurs, l'application du principe du coût total dans les appels d'offres ou privilégier des relations durables avec les PME s'inscrivant dans une démarche partenariale. Mais les 409 signataires de la charte le savent, signer n'est qu'un engagement de principe.

Fin 2012, le label Relations fournisseur responsables a été créé pour aller plus loin. Et décrocher le label est loin d'être une formalité. Les candidats doivent prouver qu'ils en respectent bien les principes. C'est Vigéo qui mène l'enquête à travers 150 à 200 questions. Décerné par la médiation inter-entreprises, la médiation des Marchés publics et la Cdaf, c'est le premier label d'Etat dans la sphère achats remis par les pouvoirs publics. Olivier Wajnsztok, directeur associé d'Agile Buyer, a accompagné plusieurs grandes entreprises dans la labellisation. " La difficulté de certaines entreprises est de montrer une trace écrite de chaque action. Il ne faut pas uniquement être vertueux, il faut le documenter " précise-t-il. S'il est facile d'affirmer que l'on fait ses choix fournisseurs en se fondant sur le coût total d'acquisition et pas uniquement sur le prix, il est plus difficile de le démontrer.

Les Conditions Générales d'Achat (CGA) des entreprises sont auscultées à la loupe. Un candidat au label, sous couvert d'anonymat, a découvert que si la charte compte 10 points, le label en compte 11. " Le sujet de la lutte contre la corruption a été ajouté discrètement. C'est une découverte du dernier moment pour nous. ".

" Et le questionnaire Vigéo n'interroge pas que les achats mais aussi la comptabilité, le département développement durable, le juridique, la communication, etc. " ajoute Olivier Wajnsztok. C'est un vrai projet d'entreprise d'obtenir la labellisation.

Reste que les sociétés se pressent de plus en plus pour obtenir le précieux sésame. Legrand, Société générale, SNCF, Thalès, Alcatel-Lucent France, Alstom Transport France, France Télécom-Orange, General Cable, Nexter-Systems, Sanofi France et l'Ugap sont passées avec succès à travers les fourches caudines des questionnaires depuis moins d'un an. Plusieurs d'entre elles se sont mêmes félicitées de ce trophée dans leur rapport annuel ou leurs lettres aux actionnaires. En somme une belle visibilité pour les achats !

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'étude de cas suivante :

[Interview] Groupe Legrand : "Le label relations fournisseurs responsables est une reconnaissance de nos actions"

Le label " Relations fournisseur responsables " délivré par le Ministère du redressement productif a provoqué une ruée des directeurs Achats qui s'arrachent cette distinction. Retour sur l'odyssée d'un label pas si facile que ça à décrocher...car être vertueux c'est bien mais cela ne suffit pas !

10 Des entreprises exemplaires en la matière


Le Club Méditerranée a déployé une démarche vertueuse sur l'ensemble de son écosystème, de ses fournisseurs à ses clients. ­Rencontre avec Fabienne Lecuyer, directrice achats et logistique et Marie-Hélène Blanché, Process, Communication & Innovation Manager.

11 Comment la politique d'achat ­écoresponsable s'inscrit-elle dans la stratégie globale du Club Med?

Fabienne Lecuyer : La politique d'achat éco­-responsable reprend les valeurs ­humaines et environnementales qui sont inscrites dans l'ADN du Club Méditerranée. Acheter ­durable, c'est maîtriser l'impact écologique, sociétal et social de nos villages-vacances. Nous servons la stratégie globale en mobilisant les ressources internes et externes. Pour atteindre cet objectif, les acheteurs travaillent en "binôme" avec les clients des directions du Club Méditerranée.


Marie-Hélène Blanché : En 2011, notre p-dg, Henri Giscard d'Estaing, inscrivait l'objectif, ambitieux mais réaliste, d'obtenir l'écolabel Green Globe sur tous nos villages d'ici à 2015 : une certification qui valorise la démarche "responsable" de notre groupe.


12 Quelle méthodologie avez-vous déployée pour la mettre en place ?

F.L. : Une professionnalisation et une structuration de la démarche se sont avérées nécessaires ­dès 2004, les enjeux devenant plus prégnants. Nous avons commencé par définir une clause "Développement durable et responsabilité ­sociale", ­­qui a été progressivement intégrée à l'ensemble des cahiers des charges et aux contrats-types en France, en Amérique et, plus récemment, en Asie. En parallèle, nous avons rédigé deux chartes : l'une sur les produits de la mer, l'autre sur le bois. Elles définissent les guide lines à mettre en oeuvre dans nos villages et visent à lutter contre les risques de déforestation et de surpêche. Elles ont conduit à ne plus référencer certains produits, comme le thon rouge. Depuis 2007, nous établissons notre politique d'achats durables en collaboration avec la direction du développement durable.

M.-H.B. : Pour appliquer les chartes "Achat de poissons" et "Achat de bois", nous avons eu recours à un vaste plan de communication. Nous devions sensibiliser tous les acteurs de la filière, des acheteurs aux opérationnels, et notamment le responsable stock et approvisionnement, ainsi que le chef de cuisine de chaque village. Afin de ne léser ni nos cuisiniers ni nos clients, nous avons encouragé nos fournisseurs et nos acheteurs à réfléchir ensemble à des solutions alternatives.

13 Comment votre politique d'achat éco-responsable se décline-t-elle du point de vue écologique ?

F.L. : Dès que cela est possible, nous achetons des produits certifiés en nous appuyant sur des labels reconnus. Aujourd'hui, une partie des tenues des "gentils organisateurs" (GO) est en coton bio.

M.-H.B. : Il y a bien d'autres exemples : catalogues Imprim'Vert, électricité, actions en faveur du bien-être animal (oeufs servis au petit-déjeuner provenant de poules élevées hors cage).

14 À quoi vos "bonnes" pratiques sociales se résument-elles ?

F.L. : Nos fournisseurs et leurs prestataires s'engagent, via nos contrats-types, sur six points-clés : absence de harcèlement, de recours au travail d'enfants, de discrimination, existence d'un salaire minimum, liberté d'association et d'activité syndicale.

M.-H.B. : En sus, nous faisons ponctuellement appel à des acteurs du secteur adapté et développons les achats de produits ayant obtenu un label équitable, en particulier pour le thé et le café.

15 Qu'avez-vous imaginé pour favoriser le volet sociétal ?

F.L. : Nous tentons d'acheter au plus près de nos sites. C'est dans cette optique que nous avons noué un partenariat innovant avec l'ONG Agrisud ­International, qui est engagée dans la lutte contre la pauvreté et pour la sécurité alimentaire de populations démunies des pays du Sud. C'est une ­"jolie" manière de contribuer au développement économique du pays de proposer à nos clients des produits locaux, de sécuriser nos ­approvisionnements et de diminuer l'impact CO2 de ­­­­leur transport, tout en promouvant l'agroécologie.

M.-H.B. : Par ailleurs, nous voulons servir les intérêts des populations locales en leur transférant notre savoir-faire en matière de systèmes d'épuration écologique des eaux usées, etc. Nous avons ainsi contribué à la mise en place d'une usine de traitement des déchets au Sénégal.

Retrouvez l'intégralité de l'interview en cliquant ici

Mediapost, filiale de La Poste, créée en 2004 a mis en place une véritable politique de réduction de ses gaz à effet de serre. Explications de Laurence Hulin, directrice développement responsable.

16 Décision Achats : Dans quelles actions de développement durable s'est engagée Mediapost ?

Laurence Hulin : Mediapost s'est engagée sur les trois volets du développement responsable. Sur le volet environnemental, la société s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 et à les compenser. Elle a formé plus de 1 000 distributeurs et l'ensemble de ses salariés à l'éco-conduite. Au total, nous avons réduit de 16 % nos émissions de CO² en une année. En parallèle, la direction achats a travaillé dès 2006 sur notre politique de gestion de flotte automobile. Notre parc de véhicule est renouvelé d'un tiers tous les ans. Ainsi, la direction achats a systématiquement privilégié des véhicules moins impactant et moins consommateurs de carburant. Résultat : les émissions de CO2 de notre parc sont passées de 148 g eqCO2 en 2008 à moins de 120g aujourd'hui. En cumul avec l'impact des formations à l'éco-conduite, cela nous a permis d'économiser plus de 250 K€ de carburant sur deux ans.

17 D.A : Vous avez également entrepris une démarche de réduction des gaz à effet de serre, comment avez-vous procédé ?

L.H : Dès 2010, nous avons entrepris une démarche de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre avec l'engagement de réduire de 5 % chaque année notre taux de CO² sur les postes internes et externes. Il faut savoir que depuis 2008, nous mesurons l'intégralité de nos émissions de CO2 via un outil de reporting. Nous avons souhaité en parallèle réaliser un bilan carbone de Mediapost, site par site. Le logiciel d'Enablon permet de cartographier l'ensemble de nos sites et de les segmenter par type d'activité et d'établir des indicateurs de suivi pertinents tels que le ratio Tonne /CO² par employé équivalent temps plein, le ratio Tonne/CO² par imprimé publicitaire distribué ou encore le ratio T/CO² par m². Au final, il permet de réaliser un triple objectif : développer le pilotage de la réduction des émissions de GES sur l'ensemble des sites, élaborer des plans de réductions des émissions de CO2 et sensibiliser et former aux enjeux climatiques l'ensemble de la ligne managériale de Mediapost soit plus de 300 personnes.

Retrouvez l'intégralité de l'interview en cliquant ici

Le Club Méditerranée a reçu le Trophée d'Or des Achats éco-responsables ­lors de la dernière remise des Trophées Décision Achats, pour la démarche vertueuse qu'il a déployé sur son écosystème. ­De son côté, Mediapost a mis en place une véritable politique de réduction de ses gaz à effet de serre.

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs

Vos prochains événements

Voir tous les événements

Voir tous les événements

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page