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[Avis d'expert] Comment développer le mix énergétique pour répondre aux nouvelles obligations réglementaires ?

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[Avis d'expert] Comment développer le mix énergétique pour répondre aux nouvelles obligations réglementaires ?
© Sergey Kelin - stock.adobe.com

Comment réduire le temps de déplacements de ses collaborateurs, tout en limitant la pollution liée au transport et en prenant en compte des contraintes budgétaires ? Les entreprises ont besoin de repenser leur mobilité en partant d'une feuille blanche.

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Depuis quelques mois, l'actualité dans le secteur automobile s'enrichit. En effet, sachant que plus d'un tier des émissions de gaz à effet de serre en France sont causées par les transports et que la circulation routière ne cesse d'augmenter (+1.5% par an), les autorités ont décidé de s'attaquer à cette problématique commune. Ainsi, de nouvelles obligations réglementaires sont à l'étude afin d'inciter les entreprises à changer leur politique automobile.

Les principaux constats marché...

En moyenne, une personne passe 40 minutes par jour dans les embouteillages dans une ville telle que Paris ou Marseille. Selon, le ministère de la transition énergétique, 77% des trajets sont effectués en voiture et 40% des trajets quotidiens restent inférieurs à 3km. Les villes s'étendent plus rapidement que les réseaux de transport public, ce qui a pour conséquence une forte dépendance au véhicule et à l'auto-solisme.

Les entreprises font donc face à un nouveau challenge qui regroupe plusieurs problématiques. Comment réduire le temps de déplacements de ses collaborateurs tout en limitant la pollution liée au transport et en prenant en compte des contraintes budgétaires ? Pour cela, les entreprises ont besoin de repenser leur mobilité en partant d'une feuille blanche.

Contraints par la législation Européenne et dans le cadre de la norme CAFE (Corporage Average Fuel Economy), les constructeurs automobiles doivent respecter d'ici 2021 un taux de CO2 moyen de 95g sur l'ensemble de leur gamme. Ils ont ainsi développé un panel de motorisations permettant aux entreprises d'adapter leur flotte aux nouveaux usages. (Diesel, essence, hybride, hybride rechargeable, électriques, hydrogène.)

Quelle méthodologie suivre pour prendre en compte les nouvelles obligations réglementaires ?

Avant de fixer les règles de leurs nouvelles car policy, il est indispensable pour les entreprises de réaliser une cartographie des typologies de déplacements et de populations (techniciens, commerciales, management, direction...).

La deuxième phase est la recomposition des coûts directs et indirects liés aux déplacements dans leur globalité. L'utilisation de la méthodologie TCO (Total Cost of Ownership) permet de comparer financièrement la pertinence des types de véhicules et de motorisations. Pour aller plus loin, la vision TCM (Total Cost of Mobility) permettra d'avoir une approche sur l'ensemble des coûts et des pratiques en termes de déplacement.

La troisième étape consiste à challenger les besoins et les attentes de ses collaborateurs pour s'intéresser au TCU (Total Cost of Utilization). En effet, les remontées terrain peuvent souvent faire apparaitre un écart important entre la politique proposée et les attentes de ses employés.

Un commercial réalisant 50 000km par an pour des besoins professionnels ne pourra pas être éligible au même type de mobilité et n'aura pas les mêmes attentes qu'un directeur ayant également un véhicule de fonction, mais pour une utilisation majoritairement personnelle.

Grâce à cette matrice des besoins, l'entreprise pourra anticiper les évolutions à court et moyen terme des déplacements de ses collaborateurs et ainsi pouvoir corréler le choix de l'énergie sur la base de l'utilisation réelle des véhicules.

La future application des normes WLTP (en 2020), la loi CAFE (en 2021) ou encore la Loi d'Orientations des Mobilités vont accélérer l'évolution des mentalités des conducteurs. Ces changements commencent à se faire ressentir dans l'approche qui est aujourd'hui faite du véhicule de fonction ; anciennement considéré comme une mise à disposition d'un bien, il est associé notamment par les nouvelles générations, à une mise à disposition d'un service. Ainsi, dans cette lignée, se développe les solutions d'autopartage et de covoiturage. Selon l'Observatoire des Mobilités Emergentes, 30% des français ont eu recours, en 2018, au covoiturage. Il est donc important de ne pas négliger la sensibilisation des collaborateurs sur ces thématiques en les accompagnant dans cette phase de changement. Il n'est pas rare, aujourd'hui, de constater dans certaines entreprises, en fin de contrat, qu'un véhicule hybride rechargeable est restitué avec son câble de recharge encore dans son emballage. Les avantages de ce type d'énergie ne sont alors pas pleinement exploités.

Dans ce nouveau contexte, les gestionnaires de parc accompagné par les achats, doivent faire preuve d'une plus grande flexibilité afin de mettre en parallèle la multiplication des offres de mobilité avec les profils de consommations identifiés au sein de leur organisation.

L'objectif final est d'être en mesure de proposer à ses collaborateurs le bon moyen de mobilité pour le bon déplacement.

Comment piloter ces évolutions et ces nouveaux coûts pour les gestionnaires ?

Dans cet environnement en mutation, le métier de gestionnaire de parc évolue également. Il est désormais de plus en plus responsabilisé dans l'appréciation des enjeux des nouvelles normes lors de la phase de construction du catalogue et de la car policy, de l'évolution des besoins métiers et les solutions de mobilité mises à disposition ainsi que dans la multiplicité des parties prenantes internes et externe à l'organisation. Pour cela, la digitalisation de la flotte devient un moyen non négligeable permettant de se concentrer sur des tâches à plus grande valeur ajoutée et bénéficier d'une richesse d'informations lui permettant de challenger les usages et donc la mobilité des collaborateurs.

Marc Jaubert, consultant senior de l'offre Flotte Automobile & Mobilité, chez Ayming. Il accompagne des entreprises de tailles et de secteurs variés sur les thématiques liées à mobilité professionnelle.



 
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