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Sourcing de talents : comment choisir la bonne entreprise d'intermédiation ?

Au regard de la pénurie persistante de compétences, les entreprises accélèrent leur recours à l'externe. Pourtant, en 2024, 71 % des ESN françaises déclaraient rencontrer des difficultés de recrutement (source : Numeum, Baromètre annuel). Plus largement, on estime que plus de 60 000 postes IT restent non pourvus chaque année en France (source : France Stratégie). La situation est d'autant plus critique que certaines expertises - cloud, cybersécurité, data, DevOps - deviennent des piliers stratégiques de la transformation numérique. Dans ce contexte, de nombreuses entreprises s'appuient sur des sociétés d'intermédiation pour identifier, engager et sécuriser des compétences rares.

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Sourcing de talents : comment choisir la bonne entreprise d'intermédiation ?
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Ce mouvement accompagne une transformation structurelle du marché du travail. Plus d'un million de freelances sont aujourd'hui actifs en France (source : INSEE, 2023), dont une part croissante dans les métiers du numérique. Par ailleurs, un nombre croissant de talents quittent les grands groupes pour créer ou rejoindre des structures à taille humaine. Selon une étude menée par OpinionWay pour l'Observatoire des Métiers du Futur (2023), près d'un cadre sur deux ayant changé d'environnement professionnel ces dernières années cite comme motivation le manque de sens, la recherche d'autonomie ou un cadre de travail plus humain. Résultat, même les grandes entreprises peinent à attirer et fidéliser en interne, et doivent adapter leurs stratégies de sourcing, pour accéder à un marché atomisé de la compétence.

Recourir à une entreprise d'intermédiation offre un nouveau canal d'accès à ces talents. Le marché des entreprises d'intermédiation est un marché jeune et très dynamique, avec plus de 50 acteurs recensés par le BRAPI. Mais comment choisir le bon partenaire d'intermédiation dans ce paysage fragmenté ? Voici les points clés à examiner.

1. Aligner les besoins métiers avec les achats

Tout commence par une coordination en interne. Les directions métiers sont les mieux placées pour définir les compétences recherchées, notamment dans les domaines en tension. Mais encore faut-il que ces besoins soient correctement partagés avec les directions achats, qui pilotent les appels d'offres et contractualisent.
L'intermédiation ne doit pas être pensée comme un canal isolé. Elle doit s'articuler avec les autres dispositifs de sourcing existants, qu'il s'agisse du référencement d'ESN, de cabinets de conseil ou d'acteurs marketing. L'objectif est ainsi de proposer un éventail cohérent et lisible de solutions complémentaires.

Enfin, il est essentiel d'accompagner les équipes métiers dans l'appropriation de ce nouveau canal. Même si les bénéfices sont nombreux (réactivité, accès à des experts pointus, transparence...), la bonne utilisation d'un dispositif d'intermédiation repose sur un cadrage clair, des processus alignés et un effort de pédagogie. Sans cela, le risque est de sous-utiliser ce levier ou de générer des tensions avec les schémas existants.

2. Évaluer la qualité réelle du vivier de talents

Entreprise généraliste ou experte d'un domaine ? Le choix dépend des besoins. Une direction marketing d'une ETI en quête d'une expertise pointue pourra privilégier un acteur spécialisé, tandis qu'un grand groupe optera peut-être pour un partenaire plus transversal. Pertinence des profils proposés, fraîcheur des données, réactivité... Le coeur du sujet demeure toutefois la qualité du vivier. Un bon test consiste à observer la qualité d'un premier sourcing. Les profils sont-ils bien ciblés ? Présentés rapidement ? Ou faut-il trier parmi des CV peu pertinents ?

3. Comprendre le modèle économique

Qui paie quoi ? Le client, le freelance, ou les deux ? Et pour quel service ? Ce point, souvent négligé, est pourtant stratégique. Le modèle économique influe directement sur la relation entre l'entreprise cliente, l'indépendant et l'intermédiaire. Certains modèles sont clairs et équilibrés ; d'autres dissimulent des frais cachés, des commissions prélevées sur les freelances ou des abonnements peu visibles. Il est essentiel de poser les bonnes questions : tarifs, marges, éventuels coûts additionnels...

4. Vérifier les garanties juridiques et financières

L'agilité ne doit pas faire oublier les fondamentaux. Une entreprise d'intermédiation est amenée à gérer des contrats, des paiements, et à s'assurer de la conformité administrative. Elle doit donc offrir des garanties solides (collecte des documents légaux, traçabilité des flux, assurances...) Autre sujet de vigilance, sa solidité financière. Dans un secteur en pleine structuration, tous les acteurs ne sont pas rentables ou pérennes. Avant de confier plusieurs millions d'euros de missions, mieux vaut vérifier la robustesse de l'intermédiaire.

5. Choisir le bon niveau d'accompagnement

Enfin, toutes les entreprises n'attendent pas le même niveau de service. Certaines privilégient une gestion autonome et digitalisée, d'autres ont besoin d'un accompagnement humain, avec des interlocuteurs capables de dialoguer avec les opérationnels et de s'intégrer dans les processus internes. Pour les grands comptes, la capacité à formaliser des engagements de service (SLA) est essentielle. Et rappelons-le : c'est à l'entreprise d'intermédiation de s'adapter aux outils et exigences de ses clients, pas l'inverse.


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