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Connecter les écosystèmes pour diminuer le risque

Au cours de 20 derniers mois, une multitude de donneurs d'ordre ont constaté à leurs dépens la gravité des répercussions que peut avoir le manque de connaissances des profils fournisseurs et de visibilité sur les chaînes d'approvisionnement. "Nous avons développé un outil pour aider les clients à faire du sourcing en France, quel que soit le domaine d'activité. L'intérêt est aujourd'hui beaucoup plus porté sur ce type d'outils, notamment de la part de clients ayant une dépendance forte vis-à-vis de fournisseurs étrangers", souligne Isabelle Carradine.

"La prochaine étape pour notre développement est l'intégration de partenaires dans notre démarche de digitalisation : le but est d'avoir une vue exhaustive et structurée du processus, du fournisseur à la livraison en passant par les intermédiaires, ce qui suppose de faire adhérer des partenaires à des initiatives technologiques communes", décrit Joseph Peterle. Avoir une vue de bout en bout sur les données est une étape intermédiaire chez Alcatel Lucent Entreprise, avant d'intégrer dans un second temps des fonctionnalités d'intelligence artificielle capables d'apporter des idées nouvelles. "En gestion du risque, l'évaluation des actifs en temps réel, en tenant compte des livraisons possibles, du degré de qualité, du prix peut être optimisée grâce à l'IA. La connaissance du meilleur fournisseur à un temps donné en fonction de tous les paramètres essentiels est l'une des grandes attentes futures", poursuit-il.

La notion de "Demand planning", qui rapproche les différents services, existe depuis de nombreuses années. Mais la synchronisation entre la supply chain, la logistique et les achats devient de plus en plus essentielle comme l'a montré la crise des approvisionnements en semi-conducteurs et en matières premières. Pour Joseph Peterle, "la digitalisation est le levier à disposition pour faire tomber les barrières subsistantes entre ces services".

La RSE, futur grand sujet pour les achats

Les développements de pratiques écoresponsables semblent rencontrer les enseignements tirés de la crise sanitaire. Pour Isabelle Carradine, il n'y a pas de doute, "la RSE sera le sujet majeur des prochaines années au sein des directions achats. Mais on ne sait pas trop pour l'instant qui dans l'entreprise prendra le leadership sur ce sujet stratégique." Elle se dit "peu confiante" quant à l'idée que les directions achats prennent les rênes dans ce domaine. "Le sujet est critique, notamment dans le retail par exemple, où nous avons un gros client du CAC40 en pleine évolution sur ce plan, et où la direction achats est bien plus mature que d'autres entités, qui peuvent pourtant se sentir plus légitimes. Dans l'industrie manufacturière, c'est plutôt les directions opérationnelles qui s'en emparent de la question", ajoute-t-elle.

L'enquête annuelle Révélation UX Achats souligne également l'émergence de ce sujet. Les fonctionnalités de gestion des informations RSE, des indicateurs de développement durable sont citées dans 37% des projets initiés très récemment, contre 32% pour les projets ayant débuté il y a plus d'un an.

Certains fournisseurs ont d'ores et déjà changé leur fusil d'épaule face à la demande grandissante de critères écoresponsables du côté des donneurs d'ordre.

Ulrick Parfum, directeur achats de Raja

"Nous avons élaboré des emballages avec une deuxième bande adhésive intégrée, permettant de gérer les retours de colis de façon plus écologique. Il est ainsi inutile de récupérer un autre carton, un autre élément adhésif, dans les cas de renvoi de marchandises", illustre Ulrick Parfum, directeur achats et marketing produits chez Raja, l'un des leaders européens spécialisé dans les solutions d'emballage. "86% des produits pour nos fabrications sont achetés en Europe. 95% de nos fournisseurs sont européens. Ce contexte devient aujourd'hui une valeur ajoutée pour nos clients, dans leur dynamique de développements RSE", se réjouit-il.

La technologie à la rescousse de l'écoresponsabilité

Qui dit RSE, dit également vigilance en termes d'origine de produits, de pratiques de fabrication chez les fournisseurs et en matière d'achats de prestations. Dans ce domaine, certaines marketplaces spécialisées offrent des réponses alliant pertinence et garanties. Julien Clouet, fondateur et président de LittleBigConnection, une plateforme destinée aux achats professionnels de prestations informatiques, constate que "le recours à des collaborations extérieures le temps d'une mission est en passe d'entrer dans les moeurs. La vague de digitalisation des tâches dans les organisations, ainsi que la pénurie de certains profils ont contribué à un essor important à partir de 2018. Aujourd'hui, 70% des sociétés du CAC40 sont utilisatrices de LittleBigConnection."

La plateforme a mis au point un système de contrôle automatique de la conformité des profils en ligne (validité des documents Urssaf, des extraits K-bis... "Toute personne disponible pour une prestation est forcément en accord avec les règles en vigueur", assure Julien Clouet. Soucieuse d'être pertinente quant aux compétences fournies, elle propose également des tests techniques dans le but d'affiner les profils : si l'objectif est de trouver d'un développeur Java, les compétences de la personne sont évaluées en Java par de petits exercices en ligne que l'entreprise cliente peut compléter par l'une ou l'autre question additionnelle.

"Le sourcing doit être plus créatif aujourd'hui, et les plateformes mettant à disposition des experts dans différents domaines jouent un rôle important dans ce but. Dans une étude que nous avons menée, 83% des grands groupes interrogés disent ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs de croissance, juste parce qu'ils ne trouvaient pas les bonnes compétences dans le temps imparti", explique Julien Clouet.

La gestion des achats de prestations intellectuelles est citée dans 39% des cas par les décideurs comme une fonctionnalité en cours de digitalisation. Il y a un an à peine, ce pourcentage n'atteignait que 25%.

Lire la suite en page 3 de cet article: Des aspects à peaufiner pour favoriser l'adoption utilisateurs - / - Des investissements insuffisants - / - Vers une signature électronique 2.0


 
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Mathieu Neu

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