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Quand le mobilier de bureau devient flexible et connecté

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Quand le mobilier de bureau devient flexible et connecté

Cloisons connectées, bureaux flexibles, espaces configurables à l'envi... Les fabricants de mobilier de bureau tentent de redoubler d'ingéniosité pour répondre aux attentes des entreprises désireuses de plus de mobilité dans leurs postes de travail.

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Près d'un tiers des salariés (33%) affirme que le design d'un bureau influencerait leur décision de travailler dans une entreprise selon un rapport de Human Spaces, hub digital dédié à la santé et au bien-être. En d'autres termes, l'image dite de la marque employeur est un argument de poids dans les RH et, par conséquent, un élément non négligeable dans les stratégies d'entreprise.

Un constat confirmé par Isabelle de Ponfilly, coprésidente d'Actineo, l'Observatoire de la qualité de vie au bureau: "Aujourd'hui, il existe une guerre des talents au sein des entreprises. Elles cherchent à recruter les meilleurs éléments. Et la qualité de vie au travail est devenue un véritable critère RH." Or, plus d'un actif sur trois considère que son entreprise n'accorde pas assez d'importance à l'aménagement de l'espace de travail révèle le cinquième baromètre Actineo/CSA.

Changement de regard sur le poste de travail

"Les nouvelles tendances dans l'espace de travail s'inscrivent dans la durée. Ainsi, on ne peut pas parler de nouveautés dans l'aménagement de bureau chaque année. Il s'agit davantage d'un changement de regard sur l'espace de travail, avance Pierre Bouchet, directeur associé de Génie des Lieux. Ce dernier est à appréhender dans son environnement global: télétravail, tiers-lieux et entreprises, là où est le travail réel et pas seulement dans l'espace de travail prescrit du bâtiment." De fait, Génie des Lieux, cabinet de conseil en organisation par l'espace, a développé le concept de Bure@ulib, qui "raisonne en termes de services en environnement de travail, dans une logique d'efficacité, de flexibilité et de bien-être".

C'est un fait, depuis quelques années, on parle d'espaces collaboratifs, de dématérialisation, d'open space, de lieux de convivialité, etc. Le concept de tiers-lieu s'invite également dans les entreprises. Et les fabricants tentent de redoubler d'ingéniosité pour répondre aux attentes croissantes de ces dernières.

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Le concept de bureau fixe se réinvente sans cesse. La mobilité et la flexibilité sont au coeur des préoccupations des entreprises dans un souci d'efficacité et d'une meilleure organisation du travail. De plus, les salariés passant de moins en moins de temps assis à leur bureau, les entreprises, dans le but de réduire leurs mètres carrés et donc leurs coûts, misent sur les bureaux non attribués. De là naît la tendance dite du "flex office". Soit des espaces de travail individuels, collaboratifs ou de repos qui peuvent être reconfigurés et ainsi changer de fonction au cours de la journée. Le fabricant Kinnarps a bien compris la tendance et propose Nexus, une gamme de plans de travail multifonctionnelle facilement configurable, modulable et personnalisable grâce à son système baptisé "Flexrail". Ce dernier se compose de trois rails de fixation permettant d'installer ou de désinstaller aisément des accessoires sans aucun outil.

Dans les espaces partagés, le bruit devient la bête noire des salariés. Les fabricants proposent alors des bureaux pour s'isoler et se concentrer. Une nécessité quand on sait qu'un tiers des salariés dans le monde n'arrive pas à se concentrer au bureau.

Des "bulles" pour se concentrer

Voilà pourquoi Steelcase a lancé Brody Worklounge, une sorte de cocon pour tout salarié désireux de se concentrer et s'isoler des bruits ambiants. Ce mini-box peut être configuré entièrement fermé ou simplement séparé de cloisons. Quant à l'e-bulle de Leet Design, c'est un poste de travail connecté et immersif pour les espaces partagés. Ce fauteuil très innovant offre calme, intimité et ergonomie aux utilisateurs tout en maximisant leur concentration dans des espaces collectifs. Pour des vidéo­conférences en petits groupes, Steelcase a conçu la solution "media:scape kiosk", un espace coupé des bruits et distractions extérieurs, qui fait partie d'une gamme de produits plus larges baptisée media:scape.

De même, les cloisons sont toujours d'actualité, mais elles se font plus connectées et colorées. L'Allemand Assmann Büromöbel innove ainsi avec Applica, réglable en deux hauteurs et trois largeurs, qui permet à l'utilisateur de se plugger selon ses besoins. La cloison doit également être légère et amovible pour pouvoir séparer à l'envi les différents espaces. C'est le cas avec Openest Plume du Français Haworth, un système modulaire de cloisons aux tons chauds. Ces cloisons traduisent le mélange des genres et des codes entre l'habitat et le bureau avec l'apparition de matériaux et de teintes chauds apportant une touche "cocooning".

Les espaces de réunion se renouvellent également. Ainsi, T3 de l'Italien Alea, distribué par Silvera, est configurable pour les réunions comme en postes de travail. Il se compose de trois éléments de hauteurs différentes: une banquette, un plan de travail et une table haute. Chez Eurosit, les espaces de rencontre sont configurables à volonté: le mobilier Times Square, gamme à la ligne cubique, se présente comme un ensemble d'assises modulables et d'accessoires (poufs, paravents, etc.) pour composer des lieux collectifs. Tel un jeu de Lego, les espaces deviennent multifonctionnels, offrant ainsi des lieux de travail informels et de coworking.

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De la technologie pour mesurer le taux d'occupation

Côté technologie, Human Scale a présenté au show CES de Las Vegas "Office IQ", un espace de travail connecté grâce à une solution logicielle. Office IQ se présente sous une forme de boîtier portable qui se positionne sur ou sous le poste de travail. Il utilise ses capteurs pour mesurer non seulement le taux d'occupation des bureaux mais aussi la hauteur d'utilisation, puis fournit des données de ROI sur les assis-debout, calcule les dépenses caloriques, et fournit aux utilisateurs des données en temps réel sur leur activité au poste de travail. Il est utile pour les entreprises qui souhaitent avoir une idée précise de leur utilisation et pour les utilisateurs afin d' "opter pour de saines postures tout au long de la journée". Les utilisateurs pourront recevoir individuellement leurs scores d'activité et des alertes intelligentes avec des rappels pour passer en mode travail "debout". Office IQ mesure également le taux d'occupation des salles de conférence ou de réunion. "Ces informations impacteront la façon dont les entreprises gèrent ces espaces partagés et pourront avoir un effet significatif sur la conception des futurs aménagements de travail", précise le fabricant.

Enfin, qu'en est-il des bureaux assis-debout? Ces derniers bénéficient d'une notoriété relativement élevée (39% au global, 55% chez les cadres) en dépit d'un usage qui reste modeste (15% au global, 29% chez les N +2 et N +3), révèle le cinquième baromètre Actineo/CSA. Ils bénéficient en revanche d'une image favorable: 76% des répondants pensent que ce type de bureau a un impact sur la santé et 69% sur l'efficacité du travail individuel. Certaines sociétés de mobilier vont plus loin et dans un souci de santé proposent des bureaux-tapis de course! Pour Pierre Bouchet, directeur associé de Génie des Lieux, "les bureaux assis-debout peuvent être pertinents sur des postes de travail partagés". Ils sont avant tout révélateurs d'un état d'esprit qui se veut dynamique: "C'est davantage un rôle symbolique que fonctionnel. Et ces bureaux sont le reflet d'une nouvelle image que les sociétés souhaitent donner vis-à-vis de leurs collaborateurs."

Si le mobilier de bureau joue un rôle important sur le bien-être du salarié, il convient de ne pas ­négliger les à-côtés comme l'éclairage ou la présence de végétaux.

Lumière naturelle et plantes vertes

La lumière a un impact sur le cycle biologique d'après le Green Building Council. Elle joue sur la sécrétion de la mélatonine, et par conséquent sur les cycles de sommeil. Dans les bureaux, il s'agit donc d'imiter au maximum l'éclairage naturel. Or, selon Human Spaces, 47% des salariés dans le monde ne bénéficient pas d'éclairage naturel au bureau! L'Allemand Durable a bien compris l'impact de l'éclairage avec son luminaire Luctra, qui promet de s'adapter au rythme biologique de chacun. Concrètement, Luctra ajuste automatiquement la température de couleur, simulant le cours naturel de la lumière du jour grâce à son application Vitacore. Son utilisateur répond à cinq questions sur son rythme de travail afin que la lampe puisse personnaliser son profil. Cette dernière est équipée de quatre leds, deux en lumière chaude et deux en lumière froide.

Les plantes vertes sont tout aussi importantes pour rendre un cadre de travail plus agréable. Appliqué à l'environnement de travail, le design biophilique (du terme "biophilie": relation entre l'homme et la nature) consiste à intégrer des éléments naturels dans les bureaux: plantes vertes, éclairage naturel, vue dégagée... Selon le rapport Human Spaces, un tel environnement rendrait les travailleurs plus productifs (6% de plus) et plus créatifs (15% de plus). L'étude souligne que les principales attentes des collaborateurs en la matière sont la lumière naturelle, les plantes vertes et le calme. D'une façon générale, les innovations dans l'environnement de travail sont plus avancées dans les pays nordiques et aux USA. Cependant, comme le rappelle Pierre Bouchet, "l'innovation naît de la contrainte". Ainsi, en Île-de-France, en raison du prix de l'immobilier ou des questions de déplacements des collaborateurs, l'environnement de travail est plus à même de se renouveler et/ou de se réinventer.

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Well: un standard du bien-être au travail

Qu'est-ce qui rend un salarié heureux au travail?

À l'occasion du Simi 2015, salon de l'immobilier d'entreprise, le Well Building Standard, nouveau label centré sur le bien-être au travail, a été présenté par ses concepteurs. S'intéresser au bien-être et traiter de l'impact de l'immobilier sur l'occupant: tel est en substance le projet fondateur du Well Building Standard, nouveau label imaginé par l'International Well Building Institute (IWBI) et lancé officiellement à la Nouvelle-Orléans en octobre 2014. Il est le fruit de sept ans de réflexions menées par des experts scientifiques et médicaux chargés de répondre à la ­question suivante: "Qu'est-ce que vous mettriez dans un bâtiment pour garantir le bien-être de ses occupants? "

Il se décline autour de sept thématiques: air, eau, alimentation, lumière, activité physique, confort et esprit. Le Well Being Standard a obtenu le soutien de Bill Clinton. Et près de 14 000 mairies américaines ont signé une lettre de soutien à cette initiative. Un an après le lancement du standard, des homologations et des certifications sont déjà en cours. Elles concernent six continents et 150 projets: bureaux, foyers, écoles, aéroports, bibliothèques, etc. Un contrôle complet est effectué à la fin de chaque processus de certification. Pour cela, un partenaire de certification (en l'occurrence, le certificateur tiers GBCI) a été désigné afin de "placer un stéthoscope sur le coeur du bâtiment", assure le fondateur de l'IWBI, Pieter Scialla. Et pour poursuivre dans la métaphore médicale, "comme un organisme humain, pour montrer que le bâtiment est sain, il faut des examens réguliers", précise Pieter Scialla. Des bâtiments exemplaires ont déjà été certifiés comme celui du 425 Park Avenue, à New York, ou le Macquarie, au 50, Martin Place, à Sydney, mais aussi, à Paris, les tours Duo d'Ivanhoé Cambridge dessinées par Jean Nouvel ou encore l'immeuble Gecina, au 55, rue d'Amsterdam.

Pourquoi un énième label ?

"Il existe une multitude de certifications comme Breeam, HQE, mais selon la définition de l'OMS de la santé, le bien-être est physique, mental et social. Or, nous passons plus de 90% de notre temps dans des bâtiments (bureau ou habitation)", détaille Pieter Scialla, fondateur de l'IWBI. Le Well Being Standard ne vient pas supplanter ce qui existe déjà. Certaines parties du label se chevauchent avec la norme Green Building mais sont jugées "complémentaires". "Nous n'avions pas envie d'une nouvelle norme ou d'un nouveau référentiel, donc nous nous sommes alignés sur les processus de certifications reconnus du secteur", souligne Pieter Scialla. Il est possible de télécharger le standard gratuitement sur Internet. Soit un document public accessible "donné au marché", d'après les mots du fondateur de l'IWBI.

 
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