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Environnement de travail : Dépenser plus pour gagner plus ?

Publié par Christelle Magaud le - mis à jour à
Environnement de travail : Dépenser plus pour gagner plus ?

La course à la réduction des coûts empêcherait de se projeter vers des investissements. Ne serait-ce pas plutôt la difficulté à en évaluer le ROI ? Avis d'experts.

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"Pour ma part, j'évoquerai plutôt maîtrise des coûts que réduction", précise d'entrée de jeu Franck Douau, directeur pôle achats et services chez LVMH & président de l'ACA. Reste que tous les professionnels réunis sur une table ronde organisée par l'Arseg lors du salon des achats et de l'environnement de travail s'accordent à dire que leurs fonctions restent bien soumise à une forte pression des coûts. "Beaucoup d'entre-nous avons toujours du mal à demander un complément de budget pour réaliser un projet : nous préférons dire "je maîtrise le budget", reconnaît Luc Monteil, directeur immobilier, Bolloré Transport & Logistics.

D'ailleurs, selon l'étude socio-économique Arseg de 2016, l'enjeu numéro un des directeurs de l'environnement de travail (DET) pour les prochaines années reste la réduction des coûts. L'enquête révélant que la part moyenne des budgets environnements de travail dans le CA global des entreprises s'élève à ... 6%. Même son de cloche du côté des achats : 77% des directions achats font de la réduction de coûts leur priorité tandis que la part des achats indirects dans le CA global des entreprises s'élève à 10% (source Ivalua, 2015).

Mais les fonctions évoluent : de l'intendance à l'environnement de travail pour les DET, en première ligne désormais avec les RH pour évoquer la qualité de vie au travail, repenser les open-spaces et prendre conscience que les grands changements doivent être accompagnés. "Par exemple, les rapports que nous avons avec les directeurs immobiliers s'améliorent avec le temps", souligne Joël Larousse, directeur développement et opérations environnement de travail, Optim'Services à la Sncf. Nous parvenons à intégrer des éléments plus immatériels au sein des investissements. Et même si un environnement de travail adapté coûte plus cher en facial, en prenant en compte les TCO, nous arrivons à un coût maîtrisé". Du coup, ces investissements ont du sens et sont bien perçus comme tels. Ce qui amène vers du plus qualitatif.

Lire la suite en page 2 : Le métier d'acheteur s'anoblit


Le métier d'acheteur "s'anoblit"

De la même manière, le métier d'acheteur "s'anoblit" : il devient celui qui permet à l'entreprise de conserver ses marges (pas seulement en supprimant des prestations, mais aussi en réalisant des calculs de TCO, de cycle de vie...), de nouer des partenariats stratégiques avec ses fournisseurs (dans une démarche de co-construction) et de rechercher l'innovation. Egalement, il devient celui qui contribue à la bonne image de l'entreprise à travers le développement d'une politique d'achats responsables. Même si Le ROI en développement durable s'avère bien plus long que dans d'autres domaines.

Pour obtenir des retours plus rapides, Il faut procéder à des ajustements sur les équipements, comme la climatisation, regarder de près le structurel de l'immeuble et en procéder par étapes, pour valider des POC (proof of concept) au fur et à mesure.

Quid alors de la norme Iso 20 400, sur les achats responsables, adoptée en 2017 ? "Cette norme dit qu'il faut réfléchir aux TCO (les fameux coûts de possession), décrit Luc Monteil, directeur immobilier chez Bolloré Transport & Logistics. Elle pose une référence sociétale. Mais nous n'avons pas d'indicateur. Dans ces conditions, comment mesurer l'apport de l'investissement ? Nous ne savons pas le faire. C'est pourquoi nous parlons d'investissement immatériel. Avec Bolloré, nous contribuons à une étude pour mesurer l'efficacité d'environnements de travail différents, ajoute Luc Monteil. "Jusqu'à aujourd'hui, on parlait surtout d'énergie et de consommation de gaz à effet de serre quand on évoquait les bâtiments écologiques, mais on n'évoquait pas le lien avec la nature. Or, aujourd'hui, la biodiversité est à l'ordre du jour. Mais c'est une notion qui se mesure moins aisément que la consommation d'énergie ou d'eau".

Le mot de la fin revient à Franck Douau : "la maîtrise des coûts n'a jamais été la source de l'innovation : il est de notre responsabilité de donneur d'ordre de créer les conditions pour que le contrôle ne tue pas la vie". Cqfd.

 
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