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Médicaments : améliorer les politiques d'achat dans les hôpitaux publics

Publié par Anne-Sophie David le - mis à jour à
Médicaments : améliorer les politiques d'achat dans les hôpitaux publics

UniHa et le Leem ont décidé de créer un observatoire commun pour tenter de quantifier, préciser et améliorer les pratiques de commandes et délais de paiement des établissements membres d'UniHa auprès des entreprises du médicaments.

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Le 7 octobre dernier, le réseau coopératif d'achat groupé UniHa - regroupant 58 hôpitaux publics - et les Entreprises du médicaments (Leem), présentaient les résultats de leur premier observatoire commun, résultant de leur convention de partenariat d'échange de données, signée en 2012.

La mission de cet observatoire : quantifier, préciser et améliorer les pratiques de commandes et les délais de paiement des établissements membres d'UniHA auprès des entreprises du médicament. L'objectif : alimenter les conduites d'amélioration et les réflexions en cours sur les leviers d'efficience à l'hôpital, dans un contexte de maîtrise des dépenses de médicaments et de la performance des achats à l'hôpital.

Et le constat est sans appel: "Tous les modèles économiques hospitaliers sont aujourd'hui obsolescents", a lancé Félix Faucon, chef de service adjoint du directeur général de la DGOS (Direction générale de l'offre de soins au ministère de la Santé). Il faut donc initier le changement. "On ne montre pas du doigt le mauvais élève, mais on lui explique qu'il peut obtenir des économies très importantes en mettant en place des mesures rapides, avec peu d'obstacles", ont ainsi expliqué les porteurs du projet.

Première mesure: diminuer la fréquence des commandes. Les résultats font en effet apparaître que la fréquence mensuelle moyenne de commandes s'établit à 9,1 commandes, variant de 3,3 à 24,9 selon les établissements.

L'exemple du CHU de Besançon

Pour tenter de diminuer le nombre de commandes et alléger dans le même temps la lourdeur administrative, le CHU de Besançon a déployé un certain nombre de mesures. Dans ce CHU qui compte 1300 lits actifs, le budget d'achat de médicaments s'est élevé à 53M€ en 2013. L'optimisation du nombre de commandes a conduit le pharmacien, Christian Cornette, à préconiser qu'une seule commande ne soit passée par mois et par fournisseur (deux pour les solutés massifs). Autre objectif atteint : une diminution de 30% des commandes urgentes non justifiées.

Des économies sont aussi à réaliser en jouant sur les délais de paiement. L'établissement a désigné ses 20 laboratoires prioritaires auprès desquels il obtient un pourcentage de remise en cas de paiement rapide, et liquidation sous trois jours. Une remise qui atteint tout de même 136 470 € en 2013.

Un système qui a enfin des répercutions sur les ressources humaines du CHU car il permet d'économiser des postes : un mi-temps de pharmacien (sur 10.3 équivalents temps plein), 2 emplois de préparateurs, 1.5 temps de personnel administratif.


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Des gisements d'économies a tous les niveaux

La fonction logistique hospitalière représente un coût d'environ 1 milliard d'euros par an, en grande partie lié aux effectifs. L'UniHa et le Leem ont rappelé qu'il existe des gisements de productivités importants : regroupements des PUI (pharmacie à usage intérieur) et magasins, mutualisation, création de plateforme...)

Exemple à Carcassonne avec la plateforme médico-logistique multimétiers du groupement Audois de prestations Mutualisées (GAPM). Avec un chiffre d'affaires de 30 M€, un volume d'achat de 25 M€, les économies réalisées reposent sur la massification des volumes d'achat, la réduction des coûts d'approvisionnement et des volumes de stock, la sécurisation du circuit du médicament, la concentration des compétences et la mutualisation des transports. "J'ai fais ce métier pour soigner des gens, pas pour faire de la logistique, mais l'expérience de Carcassonne montre que cette mutualisation influence le suivi des soins", appui Jean Sentenac, le directeur pharmaceutique du GAPM.

Pour Christian Goetguebeur, le directeur grands comptes et relations institutionnelles du laboratoire pharmaceutique MSD, "la logistique est un "principe d'excellence", et sécuriser les approvisionnements et la distribution peut épargner des surcoûts aux deux parties, fournisseurs et clients". MSD a ainsi mis en place des indicateurs de suivi de stocks, d'anticipation des risques ou encore d'exactitude des prévisions de ventes.




 
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