Territoires connectés et Décarbonation : Financements, ROI et solutions, le témoignage des Hauts-de-France
A l'occasion du salon des maires et des collectivités locales, Décision Achats, partenaire média de cet événement incontournable, vous décrypte les bonnes pratiques pour concilier achats IT et RSE avec les insights de la région Hauts-de-France. Le charbon est loin, les corons aussi. Bienvenue chez les Ch'tis en version décarbonée.
Je m'abonneRappel. 2050 est une date butoir à ne pas rater. La date fixée par les accords de Paris de 2016 exige une neutralité carbone atteinte à cet horizon. L'échéance met également le pied à l'étrier aux collectivités. L'exemple des Hauts de France mêle IoT, smart grids et décarbonation et démontre très concrètement comment les nouvelles technologies permettent à la fois un pilotage et une optimisation de ses ressources. La politique territoriale des hauts de France a formalisé son plan d'action décarbonation sous le nom du Rev3 (cf. encadré). « Nous développons des projets pour rendre les territoires plus intelligents. Et le fait de faire converger numérique et décarbonation émane d'une double volonté des élus : d'une part, la sobriété énergétique qui permet de et d'autre part, mettre en oeuvre une politique de décarbonation », introduit Alexandre Desrousseaux, Directeur - Mission Transition Numérique - Région Hauts-de-France
Une sobriété énergétique mise en place sur des quick wins
Dit autrement, il s'agit de connecter ce qui consomme de l'énergie pour pouvoir ainsi mieux contrôler la consommation. Cas pratique avec l'éclairage public. Une première étape a souvent consisté à remplacer le parc d'éclairage existant en recourant à la LED pour des raisons de longévité et de consommation. « Désormais les élus peuvent piloter avec granularité depuis leur smartphone l'éclairage public tout en répondant aux besoins des usagers. Nous avons identifié des gains allant jusque 15%. », explique Alexandre Desrousseaux, Directeur - Mission Transition Numérique - Région Hauts-de-France.
Idem pour les chaudières des bâtiments publics souvent en fonctionnement durant les week-ends ou les vacances scolaires. L'idée est d'aller plus loin en plaçant également des capteurs pour détecter les fuites d'eau et d'en informer les équipes avec un push mail. Côté chaudières, des gains de 35% d'économie ont été identifiés. Le ROI peut également être rapide. L'expert des Hauts de France l'illustre avec les capteurs de chasse d'eau qui peuvent être amortis en 15 jours.
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La question de l'achat, choix des technologies, financements et ROI
L'accompagnement dans ces projets numériques se situe à deux niveaux. L'accompagnement sur la partie solution. Comment choisir pour quel résultat ? Et l'accompagnement financier pour en parallèle bénéficier du ROI le plus rapide.
Investir dans le numérique crée des économies de fonctionnement mais encore faut-il pouvoir en concrétiser le ROI et la pérennité des projets de décarbonation au-delà de la dynamique des mandats. « Sur ces projets numériques, nous nous faisons aider à hauteur de 60% par le fonds européen », chiffre l'expert du numérique. Autre exemple celui de la ville de Lambersart (ville de la métropole urbaine de Lille, NDLR.). La ville a investi 200 000 euros avec une économie d'énergie en projetant une économie d'énergie de 40000 euros par an, soit un ROI en 5 ans. Le financement européen permet d'atteindre ce ROI en 2 ans et demi. « La vraie difficulté réside de trouver la bonne option entre l'expression du besoin et le champ des possibles technologique », Thierry SUZANNE Cofondateur - SEV?.
Et Alexandre Desrousseaux d'ajouter : « Pour aider les personnes compétentes sur le sujet, nous organisons des événements. Le dernier en date, organisé à Noyon portait sur l'IA et ses possibilités. Élus, techniciens du numérique, de l'eau, de l'énergie et de la gestion des déchets étaient présents ».
Trouver la bonne compétence et le bon échelon pour concrétiser
Les économies de fonctionnement sont identifiées. D'autant que la volatilité des prix de l'énergie demeure. Même s'il ne semble plus nécessaire de sortir avec son bâton de pèlerin et prêcher les nouvelles technologies en terres païennes, un obstacle demeure : Trouver le bon interlocuteur, et de pouvoir compter sur la bonne compétence.
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« Certains territoires comme la Bourgogne Franche-Comté fonctionne de la même façon que nous. Les collectivités nous appellent et un dialogue s'instaure sur ce qui est possible de faire. La bonne pratique ? Trouver un tiers de confiance, un centre de gestion, un syndicat mixte qui met en place du smart territoire semblent s'accorder les 2 experts de la table ronde. « Ensuite, il faut se poser la question du budget et de la compétence car même aidé à hauteur de 60%, il faut quand même en décaisser 40%. Et ensuite se pose la question de l'ingénierie en interne ou à recruter. Au regard de ces 3 composantes, l'intercommunalité est l'échelon le plus pertinent pour décarboner grâce aux projets de transition numériques », circonscrit l'expert des Hauts-de-France. Se pose finalement une véritable problématique achat numérique et IT. Des accompagnements sont toujours possibles et l'achat peut inclure de la prestation intellectuelle. Certaines centrales d'achats d'ailleurs telles que l'UGAP propose cette offre ingénierie et solutions connectées pour les collectivités.
Pour aller plus loin : "rev3", un modèle pour une transition durable dans les Hauts-de-France
rev3, ou « Troisième Révolution Industrielle », est une initiative portée depuis près de dix ans par la Région Hauts-de-France et la Chambre de Commerce et d'Industrie Hauts-de-France (CCIR). Elle vise à répondre aux défis de décarbonation et de durabilité en transformant la région autour de trois transitions majeures : énergétique, technologique et sociétale. Les objectifs principaux de rev3 reposent sur la transition énergétique : adopter des énergies non carbonées ; transition technologique : moderniser les processus de production grâce à l'innovation ; transition sociétale : améliorer les modes de vie, de déplacement, de consommation et d'habitat.