Prestations de sécurité : déjouer les pièges du marché
Organiser la sécurité des grands événements sportifs ou culturels ne s'improvise pas. Assurer la tranquillité de ses concitoyens implique, pour les collectivités territoriales, un bon calibrage du cahier des charges en amont. Explications.
Je m'abonnePréparer le feu d'artifice du 14 Juillet en plein hiver est monnaie courante. Assurer une prestation de sécurité pour un événement sportif ou culturel requiert de prévoir le calendrier des mois auparavant. " Cette année, l'attribution de ce marché très particulier s'est faite en février en raison des élections municipales. Mais d'habitude, c'est un marché clôturé en avril, car il nécessite une délibération du Conseil de Paris ", détaille Olivier Izern, responsable des achats de communication et d'événementiel au sein du Centre de services partagés (CSP) achats fournitures et services aux Parisiens/économie et social à la ville de Paris.
Pour d'autres manifestations, comme la Coupe du monde, la Ville anticipe la montée en puissance de dispositifs en fonction de la présence de l'équipe de France dans le dernier carré de la compétition, avec la mise en place d'écrans géants sur la place de l'Hôtel de ville. Dans ce cas de figure, la Ville organise, alors, les marchés secondaires découlant de son marché d'origine.
Une obligation de résultat
Plusieurs étapes sont nécessaires pour mettre en place un dispositif de sécurité sur les événements sportifs ou culturels de grande ampleur. Ce type d'opérations englobe également les achats de gardiennage des bâtiments publics, comme les piscines ou les bibliothèques qui dépendent de la Ville. Dans le cadre plus restreint d'une manifestation sportive ou culturelle, avant d'établir le marché, il convient de " se rapprocher des services préfectoraux bien en amont pour calibrer au mieux son cahier des charges, insiste Olivier Izern. C'est donc la Préfecture qui décide, en quelque sorte, du contenu du cahier des charges. "
Un cahier des charges qui doit définir des obligations de résultat et non de moyens. Dans les faits, si les CSP sont chargés de la passation des marchés, la Direction de la prévention et de la protection (DPP) de la ville de Paris gère l'exécution des marchés en lien avec les autres services. D'une façon générale, la sécurité de ce type d'événement est une coproduction entre l'organisateur et la puissance publique. Avant toute manifestation, il s'agit donc d'établir un dossier pour recevoir l'autorisation de la préfecture de police afin de déterminer les conditions de sécurité. Des réunions tripartites et des visites sur site peuvent être organisées entre la ville, les fournisseurs et les responsables de la police. " Cette année, pour l'organisation du 14 juillet, nous avons mis en place la visite de sites comme les jardins du Trocadéro avec le responsable de la Préfecture de police de Paris et les différents candidats afin qu'ils voient directement entre eux ce qui était réalisable ou pas ", complète le responsable des achats de communication et d'événementiel du CSP de la ville de Paris.
Si l'organisateur est un donneur d'ordres, c'est toujours l'État qui, compte tenu de sa compétence régalienne en matière d'ordre public, donne la tonalité du dispositif global de sécurité. L'organisateur est responsable de la sécurité privée à l'intérieur du site où se déroule l'événement, comme un stade de football, par exemple. De son côté, l'État apporte à l'organisateur les garanties de sûreté et d'ordre public nécessaires au bon déroulement de l'événement.
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