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NFC : le paiement sans-contact s'invite dans notre quotidien

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NFC : le paiement sans-contact s'invite dans notre quotidien

Encore balbutiante en B to B, la technologie NFC gagne rapidement du terrain auprès du grand public. Intégrée au smartphone, elle a su composer avec un allié de choix.

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Invention française, le NFC se répand comme une traînée de poudre. Cette technologie, développée au début des années deux mille, est d'ailleurs devenue une norme internationale. Embarqué soit sur une carte, soit sur un téléphone compatible, le NFC est un moyen de cryptage informatisé de données stockées dans une carte à puce, qui permet à deux appareils électroniques de se "parler", sous réserve d'une distance inférieure à 5 cm entre les deux terminaux. Son usage, qui demeure pour l'instant cantonné au B to C, concerne un nombre croissant d'agglomérations et d'entreprises. À noter que le développement a été assuré à parité entre l'État et les collectivités territoriales, à hauteur de 25 millions d'euros pour chaque partie.

Le paiement en ligne de mire

Avec près de 6 millions de mobiles équipés et plus de 23 millions de cartes de paiement sans contact circulant en France, le potentiel NFC est énorme. Un paiement sans contact qui représente la première grande famille d'usage, aussi bien avec une carte qu'un téléphone. " Il est également possible d'y intégrer des services de carte de fidélité ou de couponing ", souligne Pierre Métivier, délégué général du SMSC (association qui aide au déploiement des services mobiles sans contact, intégrant des industries dans le domaine du paiement, du commerce, des banques, etc.). De tels services de paiement, via les horodateurs, par exemple, ont été mis en place dans des villes pionnières telles que Lyon (1 600 horodateurs) ou Strasbourg (1 700). Paris, qui accuse un certain retard, doit mettre à niveau ses horodateurs en technologie NFC.

Deuxième grande famille : le transport. La carte Navigo, utilisée dans le métro parisien, en est le parfait exemple. " Développée, dans un premier temps, sur une technologie propriétaire, cette carte fonctionne désormais sur la technologie NFC ", précise Pierre Métivier. À Nice ou à Strasbourg, les tramways et les vélos en libre-service sont également dotés de tags NFC (petite antenne intégrée dans un sticker pour communiquer via une connexion internet). À Marseille, ce sont plusieurs milliers de tags qui équipent les abribus.

Enfin, les "accès" représentent la troisième grande famille d'usage. Le NFC permet en effet d'entrer dans sa chambre d'hôtel, son bureau, sa voiture, son parking... et bientôt sa maison. À ces trois grandes familles s'ajoutent de nombreuses autres applications, à commencer par le tourisme. Il est ainsi possible d'écouter (ou visionner sur le Web) des infos complémentaires en approchant son mobile d'un tag NFC dans de nombreux musées. " À la différence des QR codes, il n'est pas utile de lancer une application, puisqu'il suffit d'approcher son smartphone... qui s'occupe du reste ", remarque Thibault de Dreuille, délégué général de l'AFSCM (association créée à l'initiative des opérateurs télécoms pour mettre en place des solutions NFC).

Campus SFR : 20 000 tags déployés

SFR n'a pas lésiné sur les moyens, avec le NFC, dans son nouveau siège social, le "Campus". " Initialement prévu pour remplacer les badges, le projet NFC déployé a changé le quotidien de nos collaborateurs ", affirme Vincent Diego, le responsable NFC. Équipés d'un smartphone Samsung S4 par l'opérateur, les collaborateurs peuvent ainsi non seulement accéder au Campus, mais aussi faire des réservations de salle, régler les lumières et la température, baisser les stores de leurs bureaux ou encore lancer des demandes d'intervention en cas de panne de matériel (TV, machine à café, etc.). " À la cantine, le paiement est assuré "sans contact", à l'aide d'un smartphone. Le tag lance l'application SFR Campus, qui gère les activités quotidiennes ", explique Vincent Diego.


Et le B to B, dans tout ça ?

Les exemples dans un environnement purement professionnel ne sont pas légion, à ce jour, mais le potentiel est important, comme avec GrDF, qui va remplacer, d'ici à 2022, 11 millions de compteurs à gaz par des modèles dits "intelligents" à base de tags NFC. Baptisé "Gazpar", ce projet, d'un coût estimé à 1 milliard d'euros, permet, notamment, la transmission automatique des relevés de consommation aux fournisseurs de gaz. Par ailleurs, il est très facile d'imaginer les applications pour les sociétés de ménage ou de gardiennage : équipés en NFC, les employés se contenteraient d'approcher leur téléphone d'un tag NFC pour accéder aux immeubles. " Cela permettra surtout de tracer les heures d'arrivée et de départ du personnel ", souligne Thibault de Dreuille. Nul doute que les projets vont se multiplier au regard de la plus-value potentielle représentée par une telle technologie.

Caen, ville pionnière du NFC

Caen fait partie des villes pionnières en matière de NFC. Tout a commencé en 2010 avec le parcours touristique "Guillaume le Conquérant", parsemé de cette technologie. " Le principe est simple : à divers endroits du parcours, une information complémentaire est disponible en approchant son smartphone compatible NFC ", souligne Pierre-André Martin, directeur de la direction de l'organisation des systèmes d'information et de l'innovation de la ville de Caen. L'opération a été renouvelée récemment avec "Un été 44", à l'occasion du 70e anniversaire du débarquement, et le parcours des balades littéraires (juillet 2014).

Outre le volet touristique, la ville de Caen a mis en place dès 2011, dans ses 1 145 arrêts de bus et trams, le couple QR code et tag NFC, qui fournit les horaires du passage des bus (ou trams) de la station aux voyageurs. Le succès est au rendez-vous, puisqu'après les 1 000 connexions du premier mois, le rythme se situe désormais entre 15 000 et 20 000. " Nous avons réussi à changer les habitudes en apportant un service simple et gratuit pour l'usager ", constate Pierre-André Martin. Un service qui a été renforcé par des informations complémentaires, notamment concernant la disponibilité des vélos du programme V'éol.

Le troisième grand projet NFC a porté sur la billettique dématérialisée. Depuis juin 2013, avec l'application Twisto, il est possible d'acheter un billet, qu'il suffit de présenter devant le valideur du bus pour qu'il le comptabilise. " Le stress lié à l'achat de billets à la dernière minute disparaît, selon les nombreux retours positifs des utilisateurs ", commente Pierre-André Martin. Ce dispositif devrait être prolongé sur les TER SNCF locaux ainsi que les bus verts du conseil général. Enfin, plus ludique cette fois, l'application "Museum Quest" est un jeu de piste fondé sur des indices dissimulés dans le musée de Normandie. La V2 a été présentée lors des Universités NFC des territoires les 26 et 27 juin. " Au final, la technologie n'a ni valeur ni sens, c'est l'usage qui en décide : il s'agit de répondre à des questions simples tout en facilitant le quotidien des habitants ", conclut Pierre-André Martin.


 
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