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Des hausses de salaire jugées insuffisantes par les acheteurs

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
Revenus des entrepreneurs
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Revenus des entrepreneurs

Dans un contexte inflationniste, de nombreuses entreprises ont revalorisé les salaires des acheteurs en début d'année. Mais ces augmentations ne suffisent souvent pas à retenir les collaborateurs, dans un marché de l'emploi qui leur est particulièrement favorable.

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70 %. C'est la proportion de cadres de la fonction achats et supply chain ayant été augmentés en début d'année, selon une étude du cabinet de recrutement Robert Walters faisant le bilan à la mi-année des hausses de salaire. Celle-ci a été menée au cours du premier semestre 2023 auprès de plus de 600 cadres en France, dont 100 cadres des fonctions achats et supply chain. Si la majorité des entreprises ont revalorisé les salaires, plus de la moitié des cadres répondants (56 %) déclarent ne pas être satisfaits. Selon l'étude, 87 % de ces cadres insatisfaits souhaitent démissionner. Il existe toutefois une différence entre les volontés de départ et les démissions réelles. Les acheteurs ne semblent pas déroger pas à la règle. "Les entreprises ont fait un effort mais ce n'est pas forcément suffisant pour retenir les acheteurs dans un marché de l'emploi extrêmement dynamique", constate Cléo Gouiffes, manager de la division achats pour le bureau parisien de Robert Walters.

Un marché de l'emploi dynamique

Selon Cléo Gouiffes, qui travaille avec des profils juniors ou expérimentés (présentant un salaire annuel égal ou supérieur à 50 K€), les acheteurs sont actuellement très sollicités à l'externe. "En général, leur niveau de rémunération progresse de 10 à 15 % lorsqu'ils changent d'entreprise. Dans ce contexte, c'est très compliqué pour les entreprises de s'aligner, il faudrait une enveloppe interne énorme pour les retenir", indique-t-elle. Certains profils sont particulièrement recherchés, comme les acheteurs IT ou encore les acheteurs indirects.

Les acheteurs juniors très convoités

Le niveau d'expérience compte également et les jeunes profils suscitent particulièrement la convoitise. "Nous observons beaucoup de turnover chez les acheteurs juniors d'environ 30 ans", confirme Cléo Gouiffes. L'étude de Robert Walters montre d'ailleurs que 74 % des cadres de moins de 39 ans ont été augmentés en début d'année, contre 60 % des plus de 40 ans. "Les cadres plus juniors sont davantage susceptibles de percevoir une augmentation, puisqu'ils sont au milieu de leur parcours professionnel et seront amenés à prendre de nouvelles responsabilités. De leur côté, les cadres de plus de 40 ans peuvent avoir déjà atteint des niveaux de rémunération élevés, et sont donc moins revalorisés", analyse Aude Boudaud, directrice associée chez Robert Walters. Selon Cléo Gouiffes, le niveau de rémunération ne représente d'ailleurs pas forcément la première motivation de démission pour les acheteurs expérimentés (gagnant 80 K€ et plus). "Ces profils sont plutôt à la recherche de nouveautés et souhaitent découvrir d'autres secteurs ou catégorie d'achats", explique-t-elle. Les acheteurs, tout profil confondu, demandent aussi de la souplesse dans l'organisation de travail et des perspectives d'évolution claires. Les entreprises doivent aujourd'hui jongler avec différents leviers pour attirer et retenir les talents.

 
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