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Il existe désormais des solutions WMS (Warehouse Management System) qui permettent de sélectionner la taille appropriée de l'emballage au moment où une commande est constituée. En fonction de différents critères comme la taille, la volumétrie, on peut ainsi déterminer le packaging le plus approprié. "La boîte ajustée au produit a pour avantage de réduire le vide chez le transporteur. Nous développons aussi de l'emballage sur mesure qui s'adapte à la taille du produit, grâce à des machines spécifiques qui formatent le contenant en conséquence", souligne Guillaume Delaval.

De son côté, "Raja met aujourd'hui en avant 1 200 formats disponibles, et propose le bon conditionnement pour le bon produit. Même au-delà de ce vaste catalogue, la personnalisation et la conception sur mesure sont possibles", ajoute Henri Serre, directeur commercial grands comptes au sein de l'entreprise. Dans les stades intermédiaires de la chaîne d'approvisionnement, l'emballage a aussi une vocation de facilitation de manutention, d'optimisation des transports. En raison de leur épaisseur, certains cartons sont moins écologiques, mais ils permettent d'empiler davantage de couches, d'optimiser le chargement des camions, et donc de réduire les flux d'acheminement.

Une autre source de valeur se situe au niveau marketing. "L'emballage est la première image que l'on a du produit souhaité. C'est un point important à ne pas oublier. Il y a, en conséquence, un travail nécessaire à effectuer sur la mise en valeur : les cartons doivent être faciles à ouvrir, faciles à retourner, ne pas porter atteinte à leur contenu...", assure Guillaume Delaval.

Pour Ulrick Parfum, "l'effet "Whaou", l'impression, les propriétés écoresponsables des matériaux, c'est-à-dire leur caractère recyclé ou recyclable, l'utilisation de la juste quantité des emballages, sont un ensemble de critères devenus fondamentaux. Il faut les respecter et les faire évoluer de façon conjointe."

Focus - Des matériaux innovants qui cartonnent

Le groupe L'Occitane, spécialiste des cosmétiques, a banni le plastique au profit du carton. Pour l'intérieur de ses emballages, les papiers de type kraft ou nid d'abeilles sont devenus la règle, en plus d'une optimisation des volumes utilisés. Guillaume Delaval cite l'exemple "d'un acteur connu de l'alimentaire qui vient d'annoncer pour ses produits frais le remplacement du polystyrène par des matériaux d'emballage à base de bambou. On se tourne progressivement vers des solutions de moins en moins carbonées, si bien que l'emballage recyclé, recyclable, réutilisable, compostable est aujourd'hui au centre de nombreux projets."

L'un des enjeux consiste à recourir à matériaux aussi résistants que ceux utilisés jusque là, mais avec des épaisseurs moindres. L'un des produits phares à venir serait le paptic, une fibre innovante plus résistante que le papier, mais qui n'est pas du plastique. Certains fournisseurs d'emballages se positionnent sur des matières naturelles renouvelables, telles que l'amidon de maïs, la fibre de sucre de canne, la feuille de palmier. La pâte à papier, fabriquée à base de bois en provenance de coupes d'éclaircies nécessaires à l'entretien des forêts ou de chutes de bois et de copeaux récupérés dans les scieries, constitue une autre alternative parfaitement écoresponsable.

Les recherches sur la nature des matériaux s'accompagnent de projets d'ajustement des formats pour réduire les volumes tout en assurant la préservation des contenus. Les boîtes télescopiques, les étuis et solutions dotées de calage intégré ont ainsi le vent en poupe.

Focus - Connecter les idées et savoir-faire

Le groupe de travail intitulé Supply chain For Good a été créé par France Supply Chain pour faire avancer les projets dans ce domaine. Ce groupe rassemble des acteurs aux profils très diversifiés, tels qu'Orange, Louis Vuitton, ou des logisticiens comme FM Logisitic. "Concrètement, l'objectif est le partage de points de vue et d'expériences sur différents axes de travail complémentaires. L'éducation du consommateur à travers des messages écoresponsables, l'élimination du vide lors des transports, les types de matériaux utilisés, la qualité perçue de l'emballage qui ne doit pas faire oublier sa fonction première de protection du produit, sont autant de thématiques autour desquelles il s'agit de faire émerger de nouvelles idées", détaille Paco Ribagnac.

L'initiative intéresse déjà de nombreux acteurs qui semblent conscients de la nécessité de confronter les regards, les approches, les connaissances, pour mieux innover en matière. "À titre d'exemple, les logisticiens vont naturellement s'intéresser d'abord à l'optimisation des processus logistiques. D'autres membres se penchent plutôt sur la seconde de vie de l'emballage. Le témoignage de l'un peut être très utile à l'autre", illustre-t-il. Le groupe de travail a vocation à sortir des livrables, des POC, et à connecter des professionnels. "L'idée est de créer une communauté, en intégrant sans cesse de nouveaux acteurs ayant volonté d'innover sur ce terrain. Des fournisseurs de tous horizons se joignent à nous, y compris de petites start-up imaginatives", se réjouit Katia Michieletto.

 
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Mathieu Neu

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