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L'incertitude pèse sur les chaînes d'approvisionnement

Publié par Audrey Fréel le | Mis à jour le
L'incertitude pèse sur les chaînes d'approvisionnement

Le dernier baromètre de Qima l'atteste : les tensions sont de plus en plus nombreuses sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Face à ce climat de grande incertitude, les acheteurs privilégient des partenariats plus solides avec leurs fournisseurs ainsi qu'une diversification des sources. Objectif : être moins dépendant de la Chine.

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Perturbations portuaires, confinement en Chine, hausse des coûts des matières premières, pénuries... Au cours du premier semestre 2022, 95 % des entreprises ont été confrontées à des perturbations sur leurs chaînes d'approvisionnement dans le monde. Tel est le constat du dernier baromètre de la société de contrôle qualité Qima. Ce dernier s'appuie sur une enquête réalisée en juin 2022 auprès de plus de 400 entreprises s'approvisionnant à l'international. "Les tensions avaient déjà démarré avant le Covid, avec la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine", rappelle Mathieu Labasse, directeur général de Qima France. La crise sanitaire et le conflit en Ukraine ont ensuite plongé les chaînes d'approvisionnement dans la tourmente. Et les perspectives pour les prochains mois ne sont guère réjouissantes. "Nous observons un pessimiste ambiant, l'incertitude fait désormais partie du paysage", constate Mathieu Labasse. Selon le baromètre, au moins deux tiers des entreprises s'attendent à ce que les perturbations se poursuivent, voire s'aggravent, d'ici la fin de l'année.

Des tendances paradoxales

Pour maintenir le cap, les acheteurs se concentrent sur l'établissement de relations plus solides avec leurs fournisseurs. "Il s'agit d'un atout considérable dans le contexte actuel. Cela permet aux entreprises de pouvoir s'appuyer sur leurs fournisseurs en cas de problème", analyse Mathieu Labasse. D'autant que les défis sont nombreux. Parmi les préoccupations majeures, les répondants pointent le respect des calendriers de production et d'expédition (pour 71 % d'entre eux), la prévision de la demande et gestion des stocks (50 %) et la garantie d'une capacité de production suffisante (46%).

Qima

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Les défis des chaînes d' approvisionnement

En parallèle, la diversification des sources d'approvisionnement se poursuit. "D'un côté, il est important d'instaurer des relations partenariales avec les fournisseurs mais, de l'autre, il est nécessaire de chercher de nouveaux fournisseurs. Les acheteurs doivent jongler avec ces deux tendances paradoxales", résume le directeur général de Qima France. Les entreprises poursuivent notamment leurs efforts pour réduire leur dépendance à l'égard de la Chine. En début d'année, elles ont été fortement pénalisées par les blocages d'usines et de ports maritimes liés au Covid-19 dans l'Empire du Milieu.

Qima

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Les perturbations des chaînes d'approvisionnement


La Chine reste, malgré tout, la principale source d'approvisionnement des entreprises. Selon le baromètre, le marché chinois représentait 48 % des parts d'approvisionnement des acheteurs européens et américains au premier semestre 2022 (contre 56 % en 2021 et 60 % en 2020).

L'Inde gagne des points face à la Chine

Ce désengagement croissant profite à d'autres zones géographiques en Asie. L'Inde a ainsi vu sa côte de popularité grimper ces derniers mois. Le pays fait désormais partie du top 3 des marchés d'approvisionnement des entreprises américaines et européennes. Le Vietnam reste également un marché important, bien qu'il ait moins suscité l'attrait des acheteurs mondiaux en début d'année. "Ce marché avait explosé en 2021 mais l'engouement est un peu retombé car le pays a subi une grosse phase de reprise de Covid-19 à la fin de l'année dernière", informe Mathieu Labasse.

Qima

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les principaux marchés d approvisionnement

Par ailleurs, le near-shoring (mouvement qui consiste à acheter dans son pays d'origine ou dans des régions proches) gagne également du terrain, notamment sur le Vieux-Continent. Selon le baromètre, la moitié des entreprises européennes et 40 % des répondants américains citent le near- shoring parmi leurs stratégies d'approvisionnement pour 2023 et au-delà`. "Les acheteurs cherchent à diversifier leurs sources et quittent doucement la Chine, mais cela reste un reflux très lent. Le pays n'est pas près de se faire détrôner", note cependant Mathieu Labasse. Mais une chose est sûre : les entreprises ont pris conscience de la nécessite de restructurer leurs chaînes d'approvisionnement.

 
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