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Des enjeux techniques à ne pas négliger

Au sein des directions de l'innovation, la maturité technologique ne semble plus faire défaut. "Mais au niveau du ROI, les réticences sont fortes, et bon nombre de projets sont différés pour cette raison. Les décideurs techniques se rendent compte qu'il faudrait souvent plusieurs plateformes pour répondre à plusieurs besoins, ce qui se répercute sur le coût de l'investissement", constate Thibaud David.

Pour Emmanuel Privat, les coûts sont souvent sous-estimés : "un projet IoT nécessite des compétences techniques, financières, marketing, logistique. Beaucoup d'acteurs de l'organisation sont impliqués. Se faire accompagner est indispensable pour s'assurer que les déploiements soient en phase avec ses attentes et sa configuration."

Au-delà de la bonne définition du périmètre et de ses priorités, les points de vigilance à avoir sont également d'ordre technique. Une des problématiques de fond vient de la création de silos non interopérables. "Une conséquence des fabricants d'objets IoT qui ont voulu imposer leur plateforme de collecte. Leur empreinte technique chez les clients grossit à mesure que l'architecture technique en place grossit. Il s'agit aujourd'hui de pouvoir harmoniser des solutions qui n'ont initialement pas été déployées dans ce but, ce qui demande des compétences d'intégration et d'ingénierie fortes", explique Thibaud David. "Les craintes relatives aux différences entre outils, à leur incompatibilité sont l'une des causes des réticences observées à l'heure actuelle", confirme Michel Matlega.

Les volumes de données considérables à conserver afin d'alimenter les historiques de collectes constituent également un défi de taille. Si l'on considère qu'un simple capteur peut renvoyer plusieurs dizaines de messages par minute et que le nombre de sources de données va augmenter de façon spectaculaire dans les années à venir, les quantités de données générées sont sans précédent. Un travail préalable de standardisation, de nettoyage, et de classement s'avère indispensable pour une exploitation réellement constructive. "Les initiatives en amont sur ce plan ne doivent surtout pas être négligées. Il en va de la capacité à évoluer de façon agile et à n'omettre aucune catégorie importante de données", prévient Michel Matlega.

En route vers la supply chain optimale

Comme l'illustre Thibaud David, certaines failles dans les activités d'approvisionnement actuelles sont tout simplement vouées à disparaître avec des dispositifs digitaux étendus dans les organisations : "Il n'est pas rare de voir des produits embarqués dans un semi-remorque, alors que le site vendeur a déjà reçu une annulation de commande associée. Une transformation digitale des processus règle définitivement la question de ces livraisons inutiles."

En suivant à la trace les contenants (cargos, containers, remarques...) mais aussi les contenus (palettes, cartons...), on obtient une visibilité de bout en bout capable de réduire considérablement le nombre d'erreurs, les manquements, et d'anticiper les conséquences liées à d'éventuelles perturbations. "Il est fort à parier qu'on assiste à une disparition des applications fermées avec des sites Internet qui offrent systématiquement des API synonymes de passerelles entre systèmes", prédit Thibaud David.

Quel rôle pour la 5G ?

Si les technologies 5G vont bouleverser certains usages et faire émerger de nouvelles possibilités, les réseaux de plus faible débit semblent avoir de beaux jours devant eux. "Bien sûr que le passage à la 5G est une avancée pour de nombreuses activités nécessitant de l'image, de la vidéo et des échanges volumineux en temps réel. Mais dans la plupart des cas, la 4G fait largement l'affaire. Tous les processus n'ont pas besoin de transferts à grande vitesse. Loin s'en faut", souligne Emmanuel Privat, responsable de développement commercial chez l'éditeur de solutions de transformation digitale Software AG..

Même les protocoles réseaux plus anciens (2G, 3G, Bluetooth, Wifi...) ont largement leur place. Pour une majorité des tâches industrielles, l'envoi de petits paquets de données par des réseaux bas débit est suffisant. "Nul besoin d'attendre la 5G et d'envisager des investissements lourds pour lancer des projets IoT. Tout dépend des activités et des objectifs. Les réseaux bas débit à très large bande sont sont incroyablement économes en énergie tout en conservant une portée de plusieurs kilomètres. Ce type d'application permet d'envisager l'utilisation d'un grand nombre de capteurs à grande distance et d'avoir des points de collectes situés loin du point d'exploitation des données", assure Thibaud David, Territory Manager France Maghreb au sein du fournisseur de solutions d'IoT Ivanti Wavelink. Les problématiques de gestion de l'alimentation, de batteries et de câblages ne sont pas non plus des inquiétudes à avoir dans ces cas.

 
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Mathieu Neu

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