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Des vins et spiritueux de plus en plus locaux et équitables

Voyons comment les entreprises des vins et spiritueux (producteurs et fournisseurs) gèrent la pression autour des questions sociales et environnementales, et comment cela se reflète dans leurs achats.

Fair, le rhum équitable et bio

Alexandre Koiransky a créé en 2009 une marque de spiritueux en commerce équitable qui commercialise du gin, de la vodka et du rhum. Pour lui, le commerce équitable et le développement durable sont liés. "Il ne peut pas y avoir de transition énergétique pour les agriculteurs, ceux qui fournissent la matière première (quinoa, canne à sucre...), si on ne commence pas par les payer correctement, explique-t-il. Sans moyens, ils ne pourront pas transformer leurs outils de production et investir dans les énergies renouvelables ou le bio." Par exemple, Fair achète le rhum vieilli qui entre dans leur assemblage 15% plus cher que le prix moyen pratiqué au Belize.

Au lieu de faire 6% de marge sur une bouteille comme certains de ses concurrents, Fair se contente de 45%, et reverse 2,5% de son chiffre d'affaires pour que des audits sérieux soient pratiqués sur ses fournisseurs. De plus, le gin et la vodka de la marque sont désormais bio. Fair a aussi décidé de bannir toute trace de plastique sur ses packagings d'ici 2022. Par exemple, les bouchons seront désormais en liège et en bois. Reste le problème du poids des bouteilles et donc du bilan carbone, qu'Alexandre Koiransky compte appréhender en optant au fur et à mesure pour des flacons moins lourds.

Drappier, la maison de champagne zéro carbone

La maison de champagne Drappier s'est fixée comme objectif de devenir une entreprise 100% neutre en carbone il y a 14 ans et a obtenu en 2016 la certification EcoAct. Cela ne signifie pas que la maison n'émet pas de carbone, mais que son bilan est équilibré. Dans un premier temps, elle a travaillé à baisser au maximum ses émissions en optant pour l'énergie solaire (tous les toits des bâtiments sont équipés), en remplaçant au fur et à mesure les véhicules à énergie fossile par des véhicules électriques (y compris les tracteurs). Les bouteilles, allégées, sont produites en verre recyclé à proximité, dans le bassin parisien. Les barriques utilisées pour élever certaines cuvées ont été façonnées à partir de chênes locaux. Tous les effluents viticoles sont épandus sur des terres agricoles pour les amender... Tout le carbone que la maison ne peut économiser (voyages de commerce, envoi de bouteilles...) est compensé par un investissement dans un parc éolien en Inde.

Oeneo, le fournisseur responsable qui mise sur le local

Directeur juridique et RSE, Jean-Christian Lamborelle a rejoint Oeneo en mars 2019, notamment pour organiser une politique RSE transversale entre les différentes activités du groupe (élevage, bouchage, solutions de gestion de la production du vin...). Parmi les engagements pris par ce fournisseur haut de gamme de la filière vins et spiritueux : pérenniser les ressources que constituent les forêts face aux impacts liés au changement

climatique et préserver les savoir-faire traditionnels nécessaires aux métiers du groupe. "Un certain nombre de leaders à marque forte se sont engagés auprès de leurs consommateurs à améliorer leurs pratiques, réduire leurs impacts, et cela passe aussi par lechoix de leurs fournisseurs, explique Jean-Christian Lamborelle. Pour répondre à ces enjeux environnementaux et sociétaux, il nous appartient de nous transformer." Cette année, Diam Bouchage a initié un grand programme de réactivation des subéraies françaises, avec un premier projet dans le Var. Pour ses barriques, Seguin Moreau se fournit prioritairement en chênes français issus de forêts gérées par l'ONF et certifiées PEFC. Pour Oeneo, il s'agit aussi de transmettre les savoir-faire traditionnels, comme la levée du liège ou les métiers de la tonnellerie.

Bacardi, cap sur la bouteille 100% biodégradable

Bacardi, un des géants du rhum, annonce qu'il va, à partir de 2023, utiliser une bouteille de spiritueux biodégradable à 100 % en 18 mois. À partir de cette date, les 80 millions de bouteilles produites remplaceront les anciens modèles, ce qui permettrait au groupe de bannir toute trace de plastique de son packaging.

 
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Fabien Humbert

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