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RSE : supplice de la supply chain ?

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RSE : supplice de la supply chain ?

Un rapport mondial d'EcoVadis souligne le long chemin qu'il reste à parcourir sur la route de la supply chain décarbonée

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Un rapport mondial d'EcoVadis souligne le long chemin qu'il reste à parcourir sur la route de la supply chain décarbonée. Tout ou presque est à construire en matière de décarbonation des chaînes d'approvisionnement. C'est ce qui ressort des conclusions du rapport mondial que vient d'éditer EcoVadis. Le spécialiste de l'évaluation et de l'amélioration de la performance RSE des entreprises a mené pour la première fois une vaste enquête internationale en passant au crible 15 000 notations carbone. L'étude se base notamment sur son outil Carbon Action Module (CAM), lancé au printemps 2021, une solution qui permet aux organisations de mener une action climatique à grande échelle en engageant leurs partenaires commerciaux dans un parcours de décarbonation.

70 % des chaînes d'approvisionnement mondiales...toujours au point mort

61% des PME analysées, qui représentent plus de 70 % des chaînes d'approvisionnement mondiales, se situent actuellement au niveau « Insuffisant », selon un barème fixé sur 5 échelons : « Insuffisant », « Débutant », « Intermédiaire », « Avancé », « Leader ». Les organisations étudiées ne sont que 3 % à être auréolées d'un niveau de maturité « Avancé » ou « Leader ». Les entreprises commencent à mettre en place les différents composants d'un système efficace de gestion du carbone. Quelle que soit leur taille, elles se fixent de plus en plus souvent au moins un objectif de réduction de Scope 1 et/ou 2, mais les objectifs de réduction de Scope 3 restent pour l'heure bien moins courants. A noter que seulement 8,8 % des entreprises évaluées disposant d'un bilan carbone, ont fixé au moins un objectif en matière d'émissions de réduction des gaz à effet de serre.

« Fin 2021, plus de 21 % des émissions mondiales étaient couvertes par une forme ou une autre de tarification du carbone, contre 15 % seulement en 2020. Cependant, les choses ne changent pas assez vite », estime Sylvain Guyoton, Chief Rating Officer au sein d'EcoVadis. Il insiste sur le fait « qu'au niveau des chaînes d'approvisionnement, collaborer pour décarboner est une approche au potentiel colossal. Les grandes entreprises sont les chefs d'orchestre d'un réseau complexe de fournisseurs dont les ramifications s'étendent à toute la planète. L'une des clés de la lutte contre le changement climatique consiste à trouver de nouveaux moyens d'interagir et de collaborer avec tous ces partenaires pour réduire les émissions à grande échelle. »

L'outil Carbon Action Module (CAM) prend de l'ampleur, si bien qu'EcoVadis peut désormais s'appuyer sur des entreprises qui ont déjà été notées une deuxième fois depuis l'adoption de la solution. Les résultats montrent que 50 % des entreprises ont obtenu un score plus élevé lors de leur deuxième évaluation, et une entreprise sur trois s'est suffisamment améliorée pour gagner un échelon sur le barème de la maturité RSE (en passant par exemple, de « Débutant » à « Intermédiaire »). Parmi les transformations les plus importantes que les organisations adoptent pour diminuer leur empreinte carbone figurent l'utilisation des énergies renouvelables (26,5 %), l'utilisation de technologies pour améliorer l'efficacité énergétique (19,5 %) et la formation des employés aux économies d'énergie et à l'action en faveur du climat (21,5 %).

Décarboner l'amont : vers une nécessaire collaboration

Chercher les réductions massives en termes d'émission carbone est un objectif qui trouve un terrain de jeu sur les supply chain. Selon le baromètre mondial édité par EcoVadis, seul 1,1% des entreprises interrogées affirment collaborer avec leurs partenaires de rang 2 et supérieurs pour parvenir ensemble à réduire les émissions de GES. Dit autrement, la décarbonation des chaînes d'approvisionnement n'en est encore qu'à ses prémisses. Au palmarès des actions mises en place sur le sujet, le code de conduite à l'intention des fournisseurs, les clauses contractuelles ou bien encore les systèmes d'incentives sur les GES demeurent les pratiques les plus répandues. Cela dit, le rapport d'EcoVadis soulève qu'il est nécessaire de faire : « monter cette ambition d'un cran en impliquant leurs fournisseurs de façon plus active et en évaluant régulièrement leur maturité carbone. Un tel degré de collaboration avec les partenaires, comprenant à la fois un soutien technologique ou une participation à des projets communs de réduction massive des GES mais aussi une sélection des partenaires priorisés selon leurs émissions réelles, reste rare. » Cette collaboration passe bien évidemment par une stratégie RSE portée par des membres du comité de direction, sponsors de la RSE. Dans cette optique, le Forum économique mondial souligne « qu'une bonne gouvernance doit inclure la gouvernance climatique ». Dans la même veine, les récents travaux du Ceres sur le sujet démontrent que les entreprises dont le conseil d'administration supervise la RSE - avec notamment une part de la rémunération des cadres incentivés sur le sujet - sont deux fois plus enclines à se fixer des objectifs datés pour réduire leurs émissions de GES.


 
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