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"Notre processus achat à l'international est mature", Pascal Garnero, directeur achats du groupe Daher

Publié par Anne-Sophie David le
'Notre processus achat à l'international est mature', Pascal Garnero, directeur achats du groupe Daher

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Quelle est votre stratégie en matière de gestion des risques achats ?

à l'instar d'un certain nombre d'autres fonctions, les achats sont inclus dans un processus global de gestion des risques du groupe Daher. Il y a donc une entité centrale qui gère les risques. Au sein de la direction des achats, nous avons un processus d'"escalation des risques" depuis les personnes en charge de l'achat opérationnel. Lorsqu'un problème sérieux est identifié, nous remontons des "red flags" à la direction générale, puis des "top down" sont mis en place sous la forme d'actions opérationnelles. Les risques techniques sont donc gérés après avoir fait du "top down" et, au niveau de la direction des achats, nous faisons appel à l'équipe en charge du développement et de la performance fournisseurs, afin qu'elle mette en place des actions ciblées et opérationnelles.

Nous pouvons également mettre un expert à demeure chez un fournisseur pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, afin qu'il contrôle la mise en place de méthodes "lean", par exemple. La gestion des risques financiers se fait en binôme avec l'acheteur en charge du fournisseur et la finance. De façon régulière, nous avons une revue des risques où nous étudions la criticité éventuelle et nous mettons une alerte si nous constatons une dégradation de la situation financière d'un fournisseur.

Avez-vous une stratégie de "double sourcing" à l'international ?

Oui, et nous cherchons à la développer davantage, et en particulier dans les pays à bas coûts. Nous faisons appel à des fournisseurs français de Daher ayant des filiales ou des accords de coopération avec des partenaires à l'étranger. Nous demandons à ces fournisseurs français de mettre en place une double source dans la mesure du possible, à condition qu'ils continuent à produire en France 50 % des volumes et développent la source internationale pour les autres 50 %, soit avec un partenaire, soit avec une filiale. Cette stratégie nous permet de prévoir un transfert de la production à 50 % et de manière sécurisée.

Par ailleurs, Airbus, dans le cadre de la montée en cadence de certains de ses gros programmes, comme celui de l'A320, nous demande aussi de mettre en place deux sources pour certaines pièces.

Daher est un acteur de la troisième révolution industrielle. Comment les achats y participent-ils ?

Nous avons mis en place une équipe innovation au sein du groupe Daher, et les achats sont partie prenante avec un acheteur dédié à l'innovation qui travaille avec la R&T [recherche et technologie, NDLR] et le "Daher Lab", pour apporter l'innovation via une démarche de codéveloppement avec les fournisseurs. Nous le faisons notamment dans le domaine de l'impression 3D.

La direction de Daher nous demande aujourd'hui d'être proactifs pour parvenir à dénicher l'innovation en allant à la rencontre de pépites innovantes et nous y travaillons. Dans la mission des acheteurs "familles" dédiés à la stratégie et aux partenariats, il y a aussi l'innovation. Pour y parvenir, ils doivent avant tout bien connaître les besoins technologiques de Daher et donc avoir une compréhension technique. Nous recrutons pour cela des ingénieurs Bac+5 ayant suivi une formation complémentaire en achats.

Pour la veille technologique, nous faisons aussi appel à l'équipe marketing pour qu'elle nous fournisse des informations, en attendant que les acheteurs du groupe soient suffisamment matures pour être capables, eux-mêmes, d'avoir cette vision proactive sur les besoins technologiques de Daher. C'est un vrai axe de progrès pour la direction des achats dans les années à venir.

 
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