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[Tribune] Où sont nos leaders ?

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Sur le plan environnemental, nos industries qui n'ont cessé de fabriquer des produits et services dont les départements de marketing se sont saisis pour mieux nous vendre tout ce dont nous n'avions pas besoin, ont pollué la planète et nos cerveaux. Aucun accord de mise en oeuvre réelle d'une politique mondiale qui consisterait à réduire les effets négatifs de nos modes de fonctionnement sur la planète n'a été concrètement mis en pratique à ce jour. À titre d'exemple, la conférence sur le climat (COP 21) qui aura lieu en France en fin d'année 2015 constitue une chance extraordinaire pour les leaders de démontrer qu'ils ont le courage nécessaire de changer le monde.

Et pourtant, au-delà de ce tableau noir de la réalité, il existe partout sur le terrain des potentialités créatrices de développement émergeant de personnes et de petites communautés exceptionnelles. Les nouvelles générations s'adaptent différemment, elles ne manquent pas d'idées et fonctionnent déjà sous un mode de rejet tribal de la société de globalisation. Les réseaux sociaux démultiplient les possibilités d'expansion du savoir culturel, ils mobilisent une intelligence collective, des modèles d'économie collaborative, sociale et solidaire.


Certaines entreprises créent de nouveaux modèles de leadership éthique et responsable, respectueux de la nature et de l'être humain. Plusieurs ont déjà, avec urgence, envisagé une croissance différente intégrant une économie revue et corrigée misant sur les technologies vertes, sur l'imposition d'un prix sur le carbone et sur l'entrepreneuriat social. Une partie de l'humanité croit en l'humanité. Mais la majorité de nos leaders actuels ne croient pas en l'humanité. Ils croient en leur réussite, en leur réélection, en leur performance. Ils croient aux cours de bourse. Ils se laissent dicter le chemin de l'avenir par la finance.

Un vrai leader ne se laisse rien imposer. Il écoute, il invente, il crée, il oriente, il prend conscience que son rôle est au service du destin de l'humanité. Il dessine un plan de bataille révolutionnaire dont la source émerge de lui-même, de son entourage et d'une énergie créatrice qui lui est donnée pour servir ses citoyens, ses employés, ses semblables. Le leadership ne s'improvise pas, il s'élabore pas à pas, dans la confrontation à soi, aux autres et au monde. La mauvaise connaissance de soi est l'un des échecs majeurs du leadership. Comment nos leaders se préparent-ils à affronter les temps de changement et de mutation qui viennent ? Combien de temps nos leaders consacrent-ils à la conduite de leurs peurs et de leurs angoisses existentielles ?

Une tendance générale consiste à croire que le leadership s'exerce à travers la maîtrise de la communication. La meilleure communication qui soit, pour un leader, est de dire la vérité. Leurs conseillers en communication ne vont pas en ce sens. La croissance telle que nous l'avons connue n'est plus possible, la réalité est que nous devons changer nos habitudes de pays riches, habitués à consommer et à gaspiller sans compter, achetant des objets inutiles. Comment redonner le sens commun aux autres si nous ne l'avons pas déjà pour nous-mêmes ? Comment être au service de quelque chose de plus grand que soi, si nous nous centrons sur notre réussite individuelle ? Comment mettre en pratique la solidarité et la loyauté si nous ne développons pas des modèles de leadership participatif et collaboratif ?

Le temps n'est plus, ni aux propositions, ni aux négociations, mais à l'action. Le leadership n'est pas une proposition mais une révolte contre l'optimisme irréaliste. Un vrai leader a la capacité à rassembler ceux qui sont prêts à le suivre pour envisager une nouvelle vision pour le monde, pour la mettre en oeuvre et redonner ainsi confiance à l'humanité, et ici en l'occurrence à l'Occident. Et là pour le moment, à ce sujet, sur le terrain, très peu de leaders de ce type se font jour. Bergson disait : " le futur ce n'est pas ce qui va se passer mais ce que l'on va faire ", je pose la question : qu'allons-nous faire ? Qui va le faire ?

Retrouvez l'intégralité de cet article d'E.Toniutti ainsi que sa version en anglais sur le blog d'IECG

 
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Emmanuel Toniutti, International Ethics Consulting Group (IECG)

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