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L'impression 4D, nouvelle (r)évolution industrielle ?

Publié par Marion Perroud le

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Révolution industrielle

Pour les industriels, elle présenterait les mêmes atouts que la 3D, mais en mieux. Prototypage rapide, production de petites séries personnalisées, réduction du gaspillage de matières premières, meilleure gestion des stocks, disparition des coûts de montage... "En simplifiant la phase d'assemblage, l'impression 4D va optimiser la chaîne de production tout en réduisant la facture énergétique des entreprises et le coût de la main-d'oeuvre. On tend vers une remodélisation complète du monde industriel où la robotique serait poussée jusque dans ses retranchements", analyse Mathilde Berchon.

Des initiatives commerciales émergent déjà. Ainsi, le studio de design américain Nervous System travaille sur les capacités d'auto-assemblage de matériaux dans l'univers de la mode (lire l'encadré ci-dessous). "La 4D peut induire des évolutions profondes en termes de métiers et de compétences dans les usines, pressent Loïck Roche. Reste à savoir dans quelle mesure les entreprises seront capables de remettre en question leurs pratiques et de réinterroger leurs produits à l'aune de l'ensemble de leurs cycles de vie."

Applications limitées ?

Car, comme le souligne Pierre Renaud, professeur à l'INSA de Strasbourg et chercheur au Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie (ICube), "les imprimantes 3D multimatériaux ne sont déjà pas autant utilisées qu'elles le pourraient, notamment du fait de leur coût très élevé. Avec l'impression 4D, la difficulté ne viendra pas tant de la maîtrise des machines que de la modélisation, sur la durée, du comportement des matériaux exploités. Cette technologie n'en est qu'à ses prémisses et représente, d'après moi, une évolution parmi d'autres de l'impression 3D. "

D'autres pistes d'expérimentations sont empruntées, telles que l'impression 3D hybride, permettant à la machine d'être multitâche, de la fabrication à l'assemblage en passant par l'usinage. "On peut aussi citer les opportunités de l'impression 3D électronique, qui est en passe de produire d'un bloc un produit et son système électronique, tel que les bracelets connectés ", souligne Mathilde Berchon. Révolution ou simple évolution, la 4D et ses consoeurs semblent donc vouées, pour le moment, à un avenir tout sauf tracé d'avance.

Zoom

Quand la mode prend le pli de l'impression 4D

Créé en 2007 à Somerville, dans le Massachusetts, le studio de design Nervous System a mis au point Kinematics, son propre système d'impression 4D, pour fabriquer une collection de bijoux personnalisables dont les composants rigides s'auto-assemblent sans étape de montage préalable. Fabriqués avec des imprimantes 3D, les colliers, bracelets et boucles d'oreilles s'adaptent par ailleurs à la morphologie de la personne qui les porte. Leurs prix oscillent entre 25 et 350 dollars (19 à 274 euros). Ses fondateurs, Jessica Rosenkrantz et Jesse Louis-Rosenberg, planchent désormais sur une nouvelle application commerciale : l'impression d'une robe en un bloc, à la structure évolutive.


 
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Marion Perroud

Marion Perroud

Journaliste

Entre 2012 et 2016, Marion Perroud a suivi, au sein de la rédaction de Chef d’Entreprise, l’actualité des TPE (artisans du bâtiment et [...]...

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