Charlie Hebdo : la liberté assassinée
L'assassinat de huit journalistes de l'hebdomadaire Charlie Hebdo et de quatre autres personnes plonge notre pays dans l'effroi et jette un climat de terreur sur notre démocratie, patrie des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Je m'abonneCharb, Cabu, Wolinski, Tignous... Ce sont des noms connus de (presque) tous. Ce sont, surtout, des noms qui parlent de liberté et de démocratie. Désormais, ils en sont le symbole. Morts pour leurs idées.
En s'en prenant ainsi à un hebdomadaire satirique, symbole même de la liberté d'expression, les auteurs de ces attentats terroristes s'attaquent à la liberté la plus fondamentale, socle de toutes les autres. Au-delà de l'abjection de l'acte en lui-même, le message est terrifiant. " C'est le jour noir de l'histoire de la presse française ", a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF), dans une interview accordée à BFM, poursuivant : " C'est des choses que l'on voit dans des pays comme le Pakistan, la Somalie, le Honduras, où les rédactions sont attaquées. En France, jusque là, ce n'était pas le cas. "
A l'appel des principales organisations syndicales de journalistes, des rassemblements spontanés ont lieu, depuis hier après-midi, dans le centre de la capitale et dans plusieurs villes de France, de même qu'à l'étranger.
" Il n'y a pas de mot assez fort pour exprimer aujourd'hui la tristesse et la colère de la profession, a déclaré le SNJ dans un communiqué. Le massacre perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo est une horreur qui nous frappe toutes et tous. Quand on tue des journalistes, c'est pour faire peur à toute une profession, c'est pour faire taire. Attaquer un journal, c'est vouloir museler la liberté d'expression dans une démocratie. "
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"Face à un pouvoir fort qui interdit la liberté, on doit devenir un homme libre afin de parler et d'agir", écrivait, en 2004, le Chinois Liu Xiaobo, militant des Droits de l'Homme et Prix Nobel de la Paix. Ce sont des hommes libres qui viennent d'être assassinés. "Je n'ai pas de gosses, pas de femme, pas de voiture, pas de crédit. C'est peut-être un peu pompeux mais je préfère mourir debout que vivre à genoux", avait affirmé au Monde le dessinateur Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo. Ses idées, elles, lui survivront à jamais.