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Le travail en mode PaaS comme levier de performance

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Le travail en mode PaaS comme levier de performance

Après les offres SaaS (Software as a Service), c'est au tour des projets en mode PaaS (Platform as a Service) de se multiplier. Un choix stratégique qui peut être un véritable tremplin en faveur de l'efficacité et de l'innovation.

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Pour la jeune société Treeptik, 2015 fut une année synonyme de victoire. À l'occasion de la Cloud Week, elle a été récompensée dans la catégorie "Meilleur service de migration Cloud", grâce à une offre atypique positionnée sur le PaaS (Platform as a Service) comme levier de simplification des process et de gains de productivité pour les développeurs. Trois ans plus tard, à l'heure où les innovations qui se passent de technologies deviennent rares, le recours aux prestataires proposant des avantages en mode PaaS semble prêt à se démocratiser. Cette catégorie de services cloud fournit la plateforme et l'environnement informatique nécessaire aux développeurs pour la mise en place de leurs différents services et applications sur Internet. Les utilisateurs y accèdent simplement, par leur navigateur web et créent des applications logicielles en utilisant les outils fournis par le fournisseur.

Après des années d'essor des solutions SaaS, 2018 pourrait bien être placée sous le signe des PaaS. Le cabinet d'études indépendant Markess souligne la progression constante du marché des solutions PaaS et des services associés. Il estime sa croissance à 36 % entre 2014 et 2016. "Les avantages de ce type de plateforme deviennent de plus en plus évidents pour les entreprises. On constate un intérêt toujours plus marqué à cet égard", indique Bertrand Masson, directeur stratégie de Moskitos, qui propose une offre PaaS, spécialisée dans l'intégration de la donnée et des API. La société héberge une solution d'intégration inter­applicative dans un cloud public et permet de gérer les nouvelles problématiques que sont les échanges entre des applications cloud to cloud et les échanges entre le cloud et le système d'information hébergé à demeure.

Une réponse à des échanges en mutation

L'une des grandes raisons qui conduit une entreprise au recours à une offre PaaS dans un système d'information est la refonte du parcours client et de l'expérience client. On est alors dans un contexte d'innovation, d'omnicanalité, de création de nouveaux services. "Nous accompagnons L'Oréal depuis quatre ans, car ils ont ajouté à leurs offres " cosmétiques classiques " des objets connectés, des applications mobiles, des services cloud supplémentaires qui amènent davantage de valeur perçue par le client, ce qui permet de mieux justifier ses prix et de facturer davantage. Chez La Roche Posay, une marque du groupe, la vente d'un pass connecté s'ajoute ainsi à la vente de crème solaire en pharmacie. L'outil mesure en temps réel la consommation de rayons UVA et UVB de l'utilisateur. Via une plateforme PaaS, l'information brute est alors transmise en temps réel au système d'information et transformé en un conseil de consommation et d'exposition au soleil", illustre Bertrand Masson.

Lire la suite page 2 : Des atouts pour tous les secteurs


Mais les solutions PaaS permettent également de mettre sur pied des relations fournisseurs innovantes. Ces plateformes d'intégration font évoluer significativement les relations avec les partenaires B to B en les intégrant beaucoup plus stratégiquement dans l'exécution des processus. CAFPI, courtier en prêts immobiliers, est un des clients de Moskitos. Ce dernier s'est rendu compte qu'il pouvait amener la notion de temps réel dans sa relation avec ses banques partenaires, dans la consultation des données que sont les offres de prêts. " La plateforme permet alors de rapprocher fortement les deux systèmes d'information et d'échanger en temps réel, en rupture totale avec les conditions existantes jusque-là qui indiquaient au client qu'on lui donne un accord théorique lors d'une demande et qu'une confirmation lui sera envoyée sous 24 heures. On ouvre ainsi la porte à de nombreuses innovations ", explique Bertrand Masson.

" Nous cherchions une plateforme d'intermédiation entre un cloud public et notre système d'information interne. Avec la plateforme de Moskitos, nous avons trouvé ce lien indispensable à la mise en place de notre nouvelle solution basée sur des échanges dynamiques, et qui a vocation à accompagner l'ensemble de nos conseillers en termes d'outil commercial ", témoigne Christian Prevotat, directeur des systèmes d'information de la société CAFPI. Il ajoute avoir rapidement perçu l'importance d'une telle plateforme pour sécuriser et améliorer l'ensemble des flux vers l'écosystème de la société, tout en automatisant des processus d'échange existant entre l'entreprise lors de la mise en place d'un crédit et le système d'information des banques. Et de poursuivre : " Ces atouts sont précieux. Nos partenaires bancaires sont aussi bien nos fournisseurs que nos clients. On se doit d'avoir vis-à-vis d'eux une qualité de service irréprochable. "

Des atouts pour tous les secteurs

Le groupe automobile PSA fait partie des acteurs de renom qui ont franchi le pas. La solution permet un rapprochement entre la marque Peugeot, Citroën, son réseau de distribution et des tiers, comme un tiers financier qui gère les flux financiers lorsque la marque va abonder certaines opérations marketing. Le temps de remboursement entre la marque et le réseau peut ainsi être réduit drastiquement. Dès la mise en place, celui-ci est passé d'environ huit semaines à J+1. L'impact sur les trésoreries des partenaires du réseau est donc extrêmement positif. Il s'agit aussi d'un important gain d'agilité et de source de valorisation des données. Sur l'année 2017, cette plateforme innovante a généré au sein du groupe PSA un million d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire.

Un autre exemple concerne un industriel, également client de Moskitos, qui sous-traite des tâches ­scientifiques. Là encore, l'offre PaaS a favorisé le ­rapprochement entre deux systèmes d'information, et rendu beaucoup plus efficace les process en évitant les resaisies coûteuses en temps et en argent. " Dans ce type de collaborations, lorsqu'un problème survient, on a la possibilité de s'en rendre compte bien plus rapidement. Classiquement, les échanges d'information se font au début, au milieu et à la fin de chaque étape de projets de ce genre. Si l'une d'entre elles se passe mal, elle se ­déroulera jusqu'au bout de la phase, occasionnant une perte de temps importante. Grâce à la nouvelle plateforme, les remontées d'information peuvent se faire en temps réel. Le donneur d'ordre se rendra donc compte tout de suite d'une difficulté existante ", confie Bertrand Masson.

Lire la suite page 3 : Un levier d'innovation et de performance


Pour Christian Prevotat, se tourner vers une solution extérieure de ce type est " une configuration plus ­intéressante que de disposer de sa propre plateforme, car nous bénéficions de l'expérience du prestataire, de ­l'évolution technologique et du dimensionnement de la plateforme par rapport à notre activité, ainsi que d'un niveau de sécurisation très important. Avoir en interne des compétences analogues est très complexe. Nous avions fait une étude en amont en envisageant la solution interne. L'option s'est rapidement avérée plus chère, plus complexe, sans compter le manque de retour d'expérience dans un tel cas d'usage et l'absence d'expertise qu'apporte un ­éditeur spécialiste ".

Mouloud Dey, directeur de l'innovation de SAS, un éditeur de logiciels innovants pour l'analytique et la business intelligence, souligne quant à lui la pertinence des contenus d'information enrichis : " Des services permettent de ne pas se contenter d'un volet ­descriptif des données, qui consiste à élaborer des tableaux de bord, des indicateurs de performance d'achats, financière, mais de bénéficier d'une lecture prédictive, afin d'anticiper des évolutions, voire prescriptive, ce qui signifie recommander la meilleure prochaine action. "

Un levier d'innovation et de performance

Des changements de fond s'opèrent actuellement dans les organisations, à l'image du secteur bancaire. " Nous sommes dans une période d'instauration de l'ensemble de ces flux d'automatisation des échanges, tant en descente d'information, c'est-à-dire de transmission de données et de documents liés à la mise en place de crédits, qu'en matière de retours d'information (accusés de réception, retour de scoring...). La plupart des grandes banques françaises oeuvrent dans ce domaine, dans un objectif global d'automatisation, alors que ces flux avaient jusque-là lieu par voie papier. C'est une logique générale de digitalisation à marche forcée dans laquelle s'inscrit le développement des offres PaaS ", estime Christian Prevotat.

Les profils concernés par le recours à ces plateformes sont les grands comptes et les ETI. Les motivations peuvent être relativement variées. " Certains acteurs utilisent ce type de solutions intégrant des outils de business analytics pour évoluer sur la question de la profitabilité et les coûts liés aux achats en s'appuyant sur des critères ­permettant de sélectionner les meilleurs fournisseurs. Il est par ailleurs tout à fait possible de travailler sur des modèles de segmentation de fournisseurs comme on travaille sur des modèles de segmentation des clients, pour cibler les acteurs les plus appropriés ", décrit Mouloud Dey. L'accompagnement et l'accélération d'une innovation importante peuvent également justifier un tel choix stratégique, tout comme la recherche d'une meilleure efficacité économique.

Lire la suite page 4 : [ENCADRE] Des freins tenaces


Des freins tenaces

L'adoption des fonctions technologiques avancées que proposent souvent les acteurs du PaaS se heurte à des obstacles, malgré les promesses alléchantes qu'elles représentent. " Aujourd'hui, dans une logique de direction achats, les outils facilitateurs permettant d'acheter le bon produit au bon moment au bon interlocuteur devraient s'imposer naturellement. En réalité, dans la pratique, la maturité technologique et culturelle n'est souvent pas au rendez-vous pour que les entreprises se tournent massivement vers ces solutions. Il n'est par ailleurs pas simple à accepter qu'un algorithme propose une décision plus pertinente qu'une analyse d'experts humaine ", indique Mouloud Dey, directeur de l'innovation de SAS.

Il subsiste dans les entreprises des fonctionnements très verticaux, avec un cloisonnement important des fonctions. " La finance ne communique pas avec le marketing qui lui-même ne communique pas avec les achats... ", poursuit-il. " Le désir de mieux rapprocher les forces en présence est pourtant présent, mais la mise en oeuvre n'a rien d'évident. Le fonctionnement avec une plateforme extérieure peut être un tremplin vers le décloisonnement et de meilleures collaborations. "

Mais il est à noter que les DSI adoptent peu à peu une nouvelle culture. Il y a quelques années encore, le cloud en général était souvent perçu négativement, comme une informatique qui leur échappait. " La direction marketing décidait par exemple d'adopter une solution "Cloud as a service", avec ses propres budgets, sans en informer la DSI, ou alors au dernier moment. Une telle situation pose fatalement des problèmes de gouvernance. Aujourd'hui, les DSI ont compris qu'il était préférable d'accompagner ces initiatives en les gouvernant plutôt que de lutter contre elles, en faisant en sorte que le cloud soit une solution à part entière du catalogue de l'entreprise qui permette d'offrir une agilité supplémentaire. On entre également dans une autre logique de coût de l'informatique, en remplaçant les investissements par des abonnements ", explique Mouloud Dey.

 
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