[Point de vue] Mon clin d'oeil sur les Salons Solutions
"Aussi surprenant que cela puisse paraître, les sujets et conférences touchant à la qualité des données sont restés étrangement timides et peu courus. Il est vrai que dans ce domaine, l'outil ne remplace pas encore l'homme !"
Je m'abonneLes Salons Solutions- rendez-vous annuel des éditeurs de logiciels et leurs intégrateurs (qui se sont tenus du 26 au 28 septembre dernier, à Paris) - ont été l'occasion de faire le point sur les nouveaux venus, sur les nouvelles solutions et sur les améliorations apportées par les majors (les Big 4 du Magic Quadrant) sur les solutions du marché. Clarans accompagnait pour cet événement, l'éditeur de solutions achats, Ivalua.
J'ai pu constater que les acteurs de l'écosystème des SI Achats restaient très mobilisés sur leurs conquêtes commerciales et la convivialité de leurs outils. Quelques points notables de cette édition :
- J'observe une tendance lourdes vers des offres sur le cloud. La maturité des entreprises à accueillir ce format de solution permet aux éditeurs de sécuriser leurs développements et de plus facilement cibler les innovations.
- Les innovations entrevues sont séduisantes : numérisation des factures (la digitalisation des achats se concrétise), l'assistance par de l'intelligence artificielle;
- Même si les véritables solutions et outils de SRM permettant de développer des démarches réticulaires sont encore dans les cartons;
- Les absences remarquées de certains leaders tels que l'américain Coupa et de l'Indien Zycus.
Ces salons m'ont offert l'occasion de côtoyer des visiteurs de tous bords, aussi bien les grands groupes que des entreprises de taille intermédiaire. Preuve que la maturité et la densité des offres de solutions achat sur le marché français, permet aux entreprises de toutes tailles, d'équiper leurs fonctions achats, d'outils agiles capables de porter des processus plus ou moins complexes sur des activités très diverses, d'optimiser leurs programmes d'optimisation des coûts et de montée en compétence de leurs organisations, mais également d'accéder à des innovations intéressantes telles que les plateformes de marchés.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, les sujets et conférences touchant à la qualité des données sont restés étrangement timides et peu courus. Il est vrai que dans ce domaine, l'outil ne remplace pas encore l'homme ! Mais il est aussi vrai que le meilleur des outils ne serait se satisfaire de données improprement traitées. Gageons que les acheteurs 4.0 de nouvelle génération auront à coeur d'aller encore un cran plus loin dans la réelle digitalisation de la fonction achats en se donnant tous les moyens de gérer au mieux leurs portefeuille achat par une plus grande maîtrise de la donnée, de leurs activités de sourcing, des démarches de "co" (co-développement, co-innovation, coresponsabilité) ou, plus simplement, de gestion des risques.
Même si le mot est très à la mode, on attend de ces outils et de leurs utilisateurs qu'ils permettent la mise en oeuvre de véritables "écosystèmes" qui seuls seront en capacité de réinventer les business models de demain.
Pour conclure, je me dois de saluer les initiatives d'éditeurs de tailles plus modestes, à l'image de Per Angusta ou d'Oxalys, intensifiant leurs développements et leur visibilité sur un marché en fort développement, à l'aide d'approches innovantes et agiles très centrées sur les problématiques opérationnelles et facilement déployables.
Par Guy Elien, associé principal du cabinet de Clarans Consulting, est professeur de stratégie achats à l'Université Paris-Sud. Il a notamment exercé en tant que CPO de Suez Environnement (sept. 2004 à mai 2007), vice-président achats et logistique chez Degremont (1999-2004) et directeur achats de Standard Products Co.