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Dégradation de la relation clients-fournisseurs

Publié par Gilles Naudy le

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L'arbre qui cache la forêt

L'autre versant de cette réalité serait donc moins satisfaisant. L'indice de confiance de l'enquête Peak, mesuré sur 5 points (note la plus élevée), fondé sur le long terme et l'ancienneté de la relation client-fournisseur, indique une altération au fil du temps : soit une note de 3,9/5 quand la relation a moins de 5 ans et de 3,7/5 avec plus de 15 ans d'ancienneté. La note de confiance est également plus faible quand la relation s'établit avec une grande entreprise (3,5/5). "Nous ne nous singularisons pas en France par la très bonne qualité de la relation fournisseurs et je me demande dans quelle mesure la financiarisation accrue de notre économie a une influence dans cette dégradation", s'interroge Jean Breton.

Il est vrai que nous sommes loin d'atteindre à la qualité collaborative du "Mittelstand" allemand. Pour Jean Jacques Nillès, conseiller scientifique pour le cabinet conseil Socrates, et co-concepteur de l'enquête, "les entreprises vont devoir investir dans le management de la relation fournisseur. La question de l'équité dans le partage des bénéfices est clé, de même, celle de la gestion des conflits".

Le niveau des interlocuteurs n'est pas toujours le bon pour établir la confiance : "parce que nous avons beaucoup affaire, côté fournisseurs à des chefs d'entreprises ou des directeurs généraux et côté clients, à des responsables achats", observe Céline Vareille, déléguée générale Rhône-Alpes de la Fédération des industries mécaniques.

De son côté, François Girard, délégué général de la Cdaf, déplore que cette relation clients-fournisseurs ne bénéficie pas d'une implication plus forte au sein des entreprises : "La volonté de la politique achat est porté par une à deux personnes dans nombre de sociétés. Il faudrait que le soutien à cette relation soit beaucoup plus collectif. Notamment quand il s'agit d'accompagner cette relation dans un processus international, à l'export".

Conscient de la nécessité de porter remède à cette situation, Denis Boissard, directeur général du fonds pour l'innovation dans l'industrie à l'UIMM propose "d'aider les PME immatures à innover, quand, le nez dans le guidon, elles ne sont pas assez novatrices. A terme, si ce travail n'est pas fait, ces PME sont condamnées à disparaître, notamment parce qu'elle ne pourront pas suivre à l'international. Notre approche est modeste. Nous soutenons actuellement 42 PME qui n'ont pas été en mesure de produire des innovations depuis longtemps, faute de temps, mais aussi, parce qu'elles ne disposent pas des compétences en interne".

*NB METHODOLOGIE: Le secteur métallurgie représente 33,3 % des réponses, les services 21,9 %, matériel électrique et électronique 9,3 %, pharmacie-chimie 6,8 %, pour ne citer que les plus importants. Ce travail couvre un large spectre du cycle de vie de l'offre cycle de vie de l'offre (40% e répondants positionnés sur la création, 60 % sur la production).

Le point crucial de Jean Breton

Voilà ce que tient à nous dire le directeur du programme Peak au sein de l'association Thesame, après 30 ans de carrière dans des centres de R&D et 10 ans passés comme directeur de stratégie innovation pour la société de conseil Erdyne :

"Aujourd'hui, la relation clients-fournisseurs et les risques qu'elle comporte est très encadrée par les acheteurs, avec des indicateurs et un contrat qui envisage tous les scénarios de difficulté. Cette approche de grande maîtrise tend à immobiliser les parties prenantes, ne permettant pas une relation vivante et novatrice. S'il ne faut pas abandonner la relation contractuelle, il conviendrait cependant de la restreindre pour laisser place un tissage plus créateur. Particulièrement dans ce moment où les entreprises ont un besoin si pressant d'innovation et donc de processus créatifs".

 
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Gilles Naudy

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