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Les pôles de compétitivité commencent à structurer leurs achats

Publié par Florent MAILLET le

25% des pôles de compétitivité ont déjà pris des initiatives pour améliorer leurs achats, révèle une étude menée par HEC et AFM Performance Booster sur le niveau de maturité achats de ces pôles.

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25% des pôles de compétitivité ont déjà pris des initiatives pour améliorer leurs achats. Tel est le principal constat d'une étude menée par HEC et AFM Performance Booster sur le niveau de maturité achats de ces pôles. Un résultat encourageant même s'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

La France compte 71 pôles de compétitivité. Ces derniers regroupent, sur un territoire donné, des entreprises, des centres de recherche et des organismes de formation, engagés dans une démarche partenariale et destinée à dégager des synergies autour de projets innovants.


Des maturités achats très hétérogènes

Le niveau de maturité achats des pôles de compétitivité est très hétérogène. Certains pôles, comme Arve Industries, Pégase et EMC2 apparaissent comme très matures. « Ces pôles ont mis en place beaucoup de projets et d'initiatives visant à améliorer leurs achats et qui portent leurs fruits, observe Olivier Bruel, professeur à HEC. Ils interviennent notamment lors de conférences organisées par d'autres pôles afin de faire partager leur expérience et transmettre leurs bonnes pratiques. »

Par exemple, le pôle EMC2 a mis en place début 2008 un programme d'actions baptisé Innov'Achat et destiné à aider les membres de ce pôle à professionnaliser leurs achats.


D'autre part, quelques pôles proposent à leurs entreprises adhérentes de mutualiser leurs achats, à l'image de Cosmetic Valley. « Ce genre d'initiatives est très intéressant pour les PME membres du pôle car cela leur permet de réaliser des économies d'échelle et de bénéficier du poids d'un grand groupe dans une négociation », indique Françoise Odolant-Missant, fondatrice du cabinet de conseil AFM Performance Booster. Toutefois, la mutualisation n'est pas toujours possible. « Les acteurs et les métiers peuvent être relativement différents au sein d'un même pôle, ce qui ne favorise pas les collaborations entre les membres», reprend Françoise Odolant-Missant. C'est le cas, par exemple, du pôle S2E2.

Par ailleurs, la maturité achats des pôles de compétitivité s'apprécie également à travers la nature de leurs relations avec les grands donneurs d'ordres. Sur ce point, les pôles les plus avancés recherchent avant tout des pratiques de coconception ou de codéveloppement entre leurs membres et les grandes entreprises, à l'image d'Arve Industries ou de EMC2. « Les pôles essayent de travailler en plus étroite collaboration les uns avec les autres, indique Olivier Bruel (HEC). Ils ne parlent plus alors de clients ou de fournisseurs, mais de partenaires, choisis pour leur expertise dans un domaine bien particulier. »


Un contexte difficile

Reste que les politiques achats des grands donneurs d'ordres risquent de freiner la maturation des achats des pôles de compétitivité. En effet, l'heure est actuellement à la réduction du nombre de fournisseurs chez les grands comptes, ce qui pénalise les PME et notamment celles ayant intégré un pôle de compétitivité. Les stratégies de délocalisation, de même, ne vont pas dans le sens des pôles implantés, par définition, en France. Certains observateurs insistent également sur le risque d'une trop grande dépendance des pôles de compétitivité vis-à-vis des donneurs d'ordres, un risque surveillé de près par les directions achats.

De plus, il est aujourd'hui très difficile pour les grands donneurs d'ordres de mesurer les gains d'un partenariat ou d'une innovation. « Certaines entreprises ne voient pas l'intérêt de travailler en partenariat avec des fournisseurs tant qu'elles n'ont pas de résultats chiffrés sur ce que cela pourrait leur apporter, indique Françoise Odolant-Missant (AFM Performance Booster). Or, il n'existe pas encore de technique pour mesurer rationnellement le gain économique d'un partenariat. » Par ailleurs, la question de la propriété de l'innovation pose également problème : l'innovation appartient-elle au donneur d'ordres et/ou au fournisseur ?



Pour aller plus loin : lire notre article sur la conception collaborative

 
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