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La propreté et le nettoyage s'adaptent aux nouveaux modes de travail

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La propreté et le nettoyage s'adaptent aux nouveaux modes de travail

L'épidémie de Covid-19 a accéléré la mutation des modes de travail et, par ricochet, l'entretien des bâtiments. Il doit davantage tenir compte des usages effectifs pour être optimisé.

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Avec la Covid-19, l'hygiène était devenue un enjeu stratégique pour les entreprises. Aujourd'hui, les craintes des collaborateurs se sont dissipées. Pour autant, la propreté au travail reste parmi les préoccupations collectives. « Les collaborateurs sont devenus plus exigeants et regardants quant à leur environnement de travail, notamment la propreté des locaux », constate Aurélie Fort, directrice Technique FM chez Epsa. L'étude menée par le Monde de la Propreté avec la société d'études et de conseil BVA en 2022 (auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus) le confirme, 84 % des sondés affirment que la propreté favorise la qualité de vie et le bien-être au travail. Cela explique en partie la volonté des entreprises de ne pas rogner sur le budget ménage. « Avec les nouveaux modes de travail, les prestataires de ménage redoutaient une diminution du volume d'heures. Elle n'a pas eu lieu car il était difficile d'avoir une prévisionnel des venues sur sites, et les grands groupes souhaitent globalement faire revenir leurs collaborateurs sur site, en déployant une offre de services attractifs».

Des prestations d'après les usages

Résolument, la propreté est un achat qui se responsabilise, prenant davantage en compte les critères RSE. Le recours aux produits porteurs d'un label écologique officiel progresse, diminuant l'empreinte carbone du secteur. Les entreprises se montrent aussi plus soucieuses des conditions de travail offertes aux agents de propreté. De leur côté, les prestataires encouragent la diversité des profils et la diversification des parcours pour rompre la monotonie. Lorsque l'activité et l'organisation le prévoient, des plannings en journée, et idéalement à proximité du lieu de vie, sont de plus en plus souvent proposés. « Présents durant les heures ouvrables, les agents de ménage peuvent intervenir au besoin et à l'usage, dès lors qu'un café est renversé, qu'un déjeuner se termine ou qu'une salle de réunion ou un poste de travail ne se libère. En cas de baisse de charge opérationnelle, ils peuvent se concentrer sur des tâches qu'ils jugent nécessaires et qui répondaient auparavant à une fréquence établie, offrant ainsi un meilleur niveau de qualité », détaille Aurélie Fort. Connaître précisément et en temps réel les taux de présence dans chacun des espaces est un moyen d'affiner la répartition des tâches et d'optimiser le temps de travail. « Les prestataires de ménage ont remis l'humain au coeur des interventions, en adaptant les passages au juste besoin : il ne convient plus de nettoyer chaque jour tous les postes de travail, mais d'entretenir ceux qui sont effectivement utilisés», explique Aurélie Fort. À défaut de capteurs de présence, l'important est d'avoir une compréhension aiguisée des habitudes des collaborateurs et de leur mode de fonctionnement pour que la prestation de ménage fasse sens par rapport aux usages.

Implication des collaborateurs

Dans l'air du temps, il est aussi question d'impliquer les collaborateurs dans le respect de l'environnement de travail. Ils peuvent par exemple désinfecter leur espace de travail à leur arrivée au moyen d'une lingette. « En contrepartie, il convient de gérer les déchets associés ou de fournir des lingettes réutilisables en instaurant des fréquences de récupération pour leur nettoyage », commente Aurélie Fort. Ils sont de plus en plus régulièrement incités à jeter leurs déchets via des poubelles de tri sélectif installées dans des lieux de passage. Le Clean Desk s'est aussi largement démocratisé avec la montée du flex-office. Rendre son « bureau propre » est un moyen de faciliter les opérations de nettoyage. Cette politique doit faire l'objet de communications régulières rappelant les règles en vigueur, pour généraliser sa bonne exécution. « D'autres actions de sensibilisation peuvent être menées, à condition toutefois de ne pas aller trop loin dans l'implication ; le FM ayant vocation à faciliter le quotidien des collaborateurs, et non à générer des irritants ».


La propreté, un service attendu

Depuis la Covid-19, les collaborateurs d'Up ont adopté le télétravail deux jours fixes par semaine et le flex-office. « La crise sanitaire a modifié l'organisation mais aussi les exigences en matière d'hygiène ; les collaborateurs se montrant depuis plus exigeants », constate Julien Foucher, directeur Immobilier et Environnement de Travail d'Up. La propreté impactant le bien-être, le groupe a augmenté son budget de 15 % pour satisfaire aux exigences et employer des produits écologiques. Au siège, les agents d'entretien occupent dorénavant un temps plein en journée, adaptant leurs tâches quotidiennes à l'occupation et aux demandes. « Ils opèrent des tâches plus discrètes le mardi et le jeudi, jours de forte fréquentation. Au final, leur présence ne perturbe pas l'activité et rassure quelque part les collaborateurs ». En province, Up s'appuie sur des prestataires locaux favorisant l'inclusion. En parallèle, les collaborateurs sont encouragés au clean desk pour faciliter le nettoyage et sensibilisés au respect des lieux et au tri des déchets. « Nous avons supprimé les poubelles individuelles, installant des collecteurs de tri dans les lieux de passage, nous faisant gagner en efficacité », ponctue Julien Foucher.

Julien Foucher, directeur de l'Immobilier et l'Environnement de travail d'Up


Montée en compétences et en reconnaissance

Depuis 2021, Egis évolue vers un environnement de travail dynamique, déménageant progressivement ses sites - au nombre de 60 en métropole- dans des bâtiments le favorisant. Les bureaux partagés étant intimement liés au Clean Desk, les collaborateurs prennent peu à peu le pli, d'autant qu'ils se révèlent plus pointilleux. « Ils ne conçoivent plus de partager un clavier d'ordinateur », donne en exemple Bruno Deverre, directeur de l'Immobilier et de l'Environnement de travail d'Egis. Prochainement, ils devraient pouvoir faire remonter leurs requêtes en termes de nettoyage ou faire état d'une urgence à traiter au moyen d'un logiciel de ticketing en cours de déploiement. « C'est un moyen de contribuer à augmenter la propreté générale ». Engagé en matière de RSE, le groupe fait évoluer la gamme de produits utilisés et les équipements des agents afin de leur éviter des troubles musculosquelettiques. À l'avenir, il entend appuyer la reconnaissance des métiers de la propreté, espérant notamment pouvoir favoriser le travail en journée.

Bruno Deverre, directeur de l'Immobilier et de l'Environnement de travail d'Egis


 
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