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Sidérurgie : la filière acier entame sa décarbonisation en Allemagne

Le nouvel acteur énergétique Verso Energy, fournira l'hydrogène nécessaire aux aciéries voisines du groupe SHS, engagé dans le plus ambitieux projet européen de décarbonation.

Publié par Denica Tacheva le | Mis à jour le
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Sidérurgie : la filière acier entame sa décarbonisation en Allemagne
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Un hangar désaffecté des aciéries de Dillingen, dans le Land de la Sarre, a retrouvé vie vendredi 5 septembre. Il a accueilli la signature d'un contrat qui pourrait redéfinir la sidérurgie européenne. Après dix-huit mois d'attente, le sidérurgiste SHS (Stahl-Holding-Saar) a choisi le Français Verso Energy pour fournir de l'hydrogène vert dans le cadre de son ambitieux projet Power4Steel.

Verso Energy, jusqu'ici plutôt discret sur le marché de l'hydrogène, avait annoncé en janvier 2023 son installation à Carling, en Moselle, avec un électrolyseur destiné à produire de l'hydrogène renouvelable. À partir de 2029, 6 000 tonnes par an alimenteront la première phase du projet SHS, via une tranche initiale de 100 MW, fruit d'un investissement de 100 millions d'euros.

Le charbon cède la place à l'acier vert

Signer ce contrat n'est qu'une étape, la vraie bataille commence maintenant. C'est l'avertissement de Stefan Rauber, président du directoire de SHS. Le projet Power4Steel mobilisera 4,6 milliards d'euros, dont près de la moitié en fonds propres, et prévoit déjà l'installation de deux fours à arc électrique qui remplaceront le charbon par l'hydrogène, réduisant de 55 % les émissions de CO2 du site dans quatre ans.

L'hydrogène, exclusivement produit à partir d'énergies renouvelables, permettra à SHS de livrer 3,5 millions de tonnes d'acier vert lors de la première phase. Mais à terme, le sidérurgiste prévoit de consommer 120 000 tonnes par an, un volume que Verso Energy ne pourra pas couvrir seul. À Carling, son voisin Gazel Energie prévoit de son côté un électrolyseur de 400 MW, illustrant la montée en puissance de l'hydrogène dans la région.

Parallèlement, la boucle transfrontalière MosaHyc, portée par Natran (ex-GRT Gaz), doit relier Moselle, Sarre et Luxembourg sur une centaine de kilomètres pour transporter l'hydrogène. Livrable en 2029, ce réseau pourrait voir la consommation de la Sarre grimper jusqu'à 120 000 tonnes à la fin de la décennie.

La coopération transfrontalière s'accompagne d'investissements massifs

Pour Xavier Caïtucoli, président de Verso Energy, ce contrat est un signal : "Alors que la France et l'Allemagne s'accordent rarement sur l'énergie, nous avons trouvé un terrain d'entente technique, juridique et commercial". Avec ce projet, Verso Energy confirme ses ambitions en annonçant 3 milliards d'euros d'investissements sur cinq ans pour consolider sa position dans l'hydrogène, la production d'énergie et l'e-SAF, un carburant de synthèse pour l'aviation.

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