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Soigner son image grâce à sa politique papier

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Soigner son image grâce à sa politique papier

Le choix du papier en dit long sur la politique RSE d'une entreprise. Des ramettes recyclées aux outils pour imprimer moins, les bonnes pratiques durables s'invitent, peu à peu, dans les bureaux. Pour acheter moins, mais mieux, suivez ce (petit) guide "vert".

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L'ébauche d'une stratégie d'achats de papier "durable", promue dans les rapports d'activités annuels, se dessine au sein des grandes entreprises. "Depuis 2010, nous notons une prise de conscience écologique croissante dans le monde professionnel", relève Cyril Hergott, directeur du développement de Riposte Verte, qui conseille et réalise, notamment, des audits pour les entreprises. Et pour cause: "Pour le papier, les bonnes pratiques écoresponsables sont visibles, notamment car chaque collaborateur l'a quotidiennement en main. Chaque année, un salarié consomme pas moins de 55 kg de papier ramette, soit quelque 50 feuilles par jour. C'est donc le support parfait pour communiquer, fédérer et impliquer en interne", remarque l'expert.

Papier recyclé, image valorisée

Ainsi, le choix du papier serait le symbole d'une politique écologiquement et socialement responsable. En tête d'affiche, bien sûr, se trouve le papier recyclé, bon pour l'environnement, mais pas seulement. "L'argumentaire de vente du papier recyclé ne peut se faire sur le prix, ni sur sa qualité et sa blancheur - équivalentes -, mais sur l'engagement environnemental qu'il représente", analyse Deborah Dorosz, ambassadeur développement durable chez Antalis, leader européen de la distribution de papier. "L'achat est un peu plus cher, mais rentabilisé par l'image de marque positive que l'entreprise va en retirer."

Pour soigner leur RSE, les organisations peuvent donc opter pour l'alternative "acheter moins, mais mieux". À l'instar de la société de télécommunications Orange, meilleure élève de l'étude PAP50 2013 pour les achats responsables de papier - baromètre coconstruit par les organisations Riposte Verte et WWF-France -, qui a lancé, il y a un an, un sourcing des fournisseurs répondant à ses exigences d'effet environnemental positif. "Nous étions jusqu'alors sur du papier labellisé FSC(1) - dont les fibres proviennent de forêts gérées durablement - et il n'était pas envisageable de descendre de gamme", raconte Nathalie Leneve, acheteuse en charge des fournitures de bureau corporate d'Orange. Mais pas, non plus, de dépenser plus. "Le papier recyclé est, à la base, plus cher qu'un papier de fibre vierge certifiée, mais nous avons négocié avec les fournisseurs un prix moindre ou équivalent à celui-ci. Le changement ne pouvait passer que par l'aspect tarifaire", certifie l'acheteuse. Avec un succès symbolique: "Relancer le sourcing nous a fait réaliser une économie totale de 10?% sur le papier, sans baisser le niveau de qualité, avec un prix 0,01 centime moins cher que le papier de fibre naturelle que nous utilisions."

Papier recyclé, labellisé FSC ou PEFC... les producteurs et distributeurs de papier se mettent au vert, comme Clairefontaine et sa gamme Evercopy (Prestige, Premium, Performance et Plus), 100% recyclée, avec quatre niveaux de blancheur... et de prix. Ou, encore, la marque Evolve, du groupe de papier Double A, relancée sur le marché en juillet 2014 et 100% recyclée. "La performance d'un papier recyclé est la même que celle d'un papier de fibre vierge", confirme Michel Febvet, directeur commercial des Papeteries Clairefontaine, qui estime la part du recyclé entre 7 et 10 % du marché français de la ramette. "80 à 84% des fibres que nous utilisons sont certifiées FSC ou PEFC", révèle aussi Daniel Bozonnet, expert environnemental sur la France, le Benelux, l'Italie et l'Espagne chez UPM, groupe industriel forestier d'origine finlandaise aux 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013. "Notre panel va du papier 100% fibre vierge au papier 100% recyclé."

Papier cinq étoiles, RSE au sommet

"Mais attention, prévient Cyril Hergott, tous les papiers écoresponsables ne se valent pas: le papier recyclé produit un effet environnemental moindre qu'un papier FSC ou double certification." Preuve à l'appui: "Une ramette de papier de fibre vierge (2,5 kg), même certifiée, consomme 130 litres d'eau à la fabrication, 25 à 30 kWh d'électricité, 7 kg de bois, et produit 2,5 kg de CO2, avance-t-il. En comparaison, pour une même quantité de papier recyclé, il ne faudra que 20 à 30 litres d'eau, 7 à 8?kWh d'électricité, et pas de bois, pour un rejet d'un kilo et demi de CO2", relève le directeur du développement.

Un constat également fait par Deborah Dorosz, dont le programme Green Connection regroupe toute la démarche écoresponsable de l'entreprise, en particulier l'offre de papiers déclinée selon les types d'impression. "Au sein de ce projet, le Green Star System classe notre offre de produits papier selon un système d'étoiles: pour qu'un produit Antalis soit considéré comme écoresponsable, au moins trois étoiles doivent lui être attribuées", explique Deborah Dorosz. Les critères pris en compte par Antalis pour un papier durable portent sur l'origine des fibres - recyclées ou issues de forêts certifiées FSC ou PEFC -, ainsi que sur des garanties environnementales quant au processus de fabrication - usine écolabellisée et certifiée ISO 14001. Et d'indiquer: "Au top, avec cinq étoiles, nous retrouvons des produits composés de 50?% minimum de fibres recyclées, en provenance d'une usine écolabellisée."

Ainsi, outre la certification des produits, l'attention des acheteurs doit, notamment, se porter sur des usines à fortes performances économiques. Comme UPM, dont 60% de l'énergie utilisée dans les papeteries est verte et dont 95% de la gamme de produits est couverte par l'écolabel européen - fibres d'origine durable, diminution des émissions atmosphériques, gestion des déchets, non-utilisation de chlore, etc. Clairefontaine et son usine de papiers recyclés Everbal, qui est 100% biomasse, c'est-à-dire sans émission de CO2, et certifiée ISO 14001. Ou, encore, Double A, dont "la méthode de production unique, appelée méthode Khan-Na, consiste à planter les arbres à papier dans des espaces vacants en bordure des rizières thaïlandaises", fait savoir Thirawit Leetavorn, vice-président exécutif du papetier.

(1) Les labels FSC ou PEFC assurent tous deux que la production de bois ou encore d'un produit à base de bois respecte les procédures garantissant la gestion durable des forêts, avec un audit par tierce partie indépendante pour le FSC.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant : Les fabricants d'imprimantes se mettent à la page verte.


Papier moins épais, économies à la clé

Autre remède "écologique" pour dépenser moins : jouer sur l'épaisseur des feuilles. "Avec la crise économique, nous avons vu les services achats des entreprises rechercher de nouvelles options sur le marché, de façon à équilibrer leur performance économique, sans compromettre la qualité. Parmi ces solutions écoresponsables, le choix d'un papier au grammage plus faible : 75 g/m² contre 80 g/m² auparavant", explique-t-on au sein du groupe international Portucel Soporcel, dont les ventes de papier bureautique inférieur à 80 g/m² représentent la grande majorité. "Nous avons pris conscience qu'en Europe, le segment du papier de bureau de moins de 80 g/m² avait augmenté, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 10,6%, entre 2005 et 2013, selon les statistiques de l'Euro Graph, association européenne de producteurs de papier graphique. "

Orange a suivi la tendance : le choix de papier de fibre vierge à 75 g / m² s'est imposé aux achats, mais pas forcément à l'ensemble de l'entreprise. "Le papier représente 30 % des dépenses globales de fournitures de bureau, estimées entre 6 et 10 millions d'euros par an. D'où la nécessité d'instaurer une forte politique de diminution de la consommation. Mais il a fallu, avant cela, contrecarrer les idées reçues associant diminution du grammage et augmentation des dysfonctionnements des imprimante", remarque Nathalie Leneve. Michel Febvet confirme: "Notre gamme SmartPrint est un papier de bas grammage, allant de 50 à 70 g/m², ce qui réduit le poids du papier transporté et diminue les déchets à traiter. Et ce, avec la même efficacité qu'un papier plus épais : le 50 g est couramment imprimé à 125 pages par minute!"

Papier non-imprimé, papier économisé

Enfin, ultime solution, imprimer moins. "Un document sur sept n'est jamais récupéré, et quatre documents sur sept sont jetés au bout de trois jours seulement", rappellent Sofia Domingues, directrice marketing et développement durable, et Marie Valteau, responsable développement durable chez Xerox, leader sur le marché du Managed Print Services, qui fournit des technologies d'impression fonctionnant avec un large éventail de papiers recyclés et certifiés FSC, PEFC ou Blue Angel. Mettre en place une politique papier respectueuse de l'environnement passe donc aussi par un changement des habitudes des collaborateurs. À l'instar d'Axa, qui a choisi d'intégrer ses objectifs de réduction de consommation de papier de bureau à l'intéressement annuel des collaborateurs. Résultat : moins 117 tonnes, entre 2011 et 2012.

Pour remédier au gaspillage, Xerox vient de mettre sur le marché, début novembre, deux outils : Digital Alternatives et Print Awareness Tool. "Le premier vise à trouver une alternative digitale à l'impression, en donnant les moyens de faire à l'écran ce que nous aurions fait sur papier : lire, annoter et signer. Avec cet outil, on peut, en effet, convertir un document au format tablette et remplir des formulaires à l'écran", indique Sofia Domingues. "Le deuxième logiciel renseigne l'utilisateur sur ses usages d'impression. Symbolisée par une marguerite, la fleur perd ses pétales au fur et à mesure que le collaborateur imprime. Chaque utilisateur devient alors écoresponsable en participant à la diminution de la consommation de papier ", relève la directrice marketing et DD. Essentiel, lorsque l'on sait que diminuer de 10% l'impression des mails reçus par les collaborateurs d'une entreprise de 100 personnes engendrerait, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), un gain de 5 tonnes équivalent CO2 sur un an, soit l'équivalent d'environ cinq allers-retours Paris-New-York.

 
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