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Une diversification des activités au service des donneurs d'ordre

La diversification des activités FM donne lieu à plusieurs avantages pour l'entreprise. " De nombreux donneurs d'ordre ont déjà fait le choix de confier l'exploitation de leurs plateformes logistiques à des FMers, explique Romain Chesnin, consultant associé du cabinet Traker. Comble de cette diversification, certains acteurs de la logistique et du transport ont eux-mêmes recours à des FMers. C'est le cas notamment d'un leader de la livraison de colis en France et en Europe : toute la manutention du hub logistique central, à savoir les déchargements et rechargements de camions, est réalisée par un FMer. " Un choix qui découle d'un besoin de flexibilité des ressources, les volumes pouvant varier fortement d'un jour à l'autre ou d'une semaine à l'autre. Mais ce n'est pas l'unique raison. En effet, la pression sur les coûts incite le FMer à être moins regardant sur les conditions de travail de ses équipes, à l'inverse du logisticien, attaché à sa marque employeur, dont les tarifs seront d'autant impactés. Ainsi, les deux métiers sont de plus en plus en concurrence sur un même site.

Cette diversification est aussi à l'oeuvre chez Air France, pour des raisons de mutualisation des ressources et donc de coût. À l'escale d'Orly, cohabitent des prestations de type FM classique pour l'entretien des locaux privatifs d'Air France et, par ailleurs, des prestataires aéroportuaires pour le traitement des flux passagers et avions. " Lors de l'appel d'offres, nous avons opéré un déplacement de frontière : la logistique du salon VIP d'Orly, consistant à installer la presse et à débarrasser les déchets, a été confiée à un FMer plutôt qu'à un prestataire aéroportuaire. Au sein des aéroports, la frontière entre FM et sociétés de services aéroportuaires peut bouger au niveau de la zone passager/transit ", confie Jean-Charles Cassé, responsable des achats corporate & marketing d'Air France-KLM et ancien responsable supply chain.

Bouchra El Hayani, senior business developer de la BU Afrique d'Engie Services, confirme cette tendance. " Au sein d'Engie Cofely, une entité est spécialisée dans l'aéroportuaire et prend en charge l'entretien des passerelles, leur raccordement aux avions, l'enregistrement des passagers et toute une panoplie de services allant jusqu'à la gestion des salons VIP et des salons des différents staffs ", illustre-t-elle. Chez Engie Services, chaque filiale a ainsi une spécialité pour aborder des corps de métier et des secteurs différents. " Nous envisageons toujours le FM par rapport à nos clients, nous voulons maîtriser leur environnement et leurs process et réajustons nos connaissances en fonction ", précise Bouchra El Hayani.

Confier à un FMer des métiers qui ne relèvent pas traditionnellement de son coeur de cible se justifie par au moins deux arguments : la présence géographique, qui donne au FMer une connaissance fine du site pouvant motiver la délégation d'autres tâches. Mais c'est aussi son rôle de pilote et de médiateur vis-à-vis de la prestation qui représente un avantage certain pour les achats. " En cas de problème avec le prestataire, et c'est ce qu'il s'est passé pour le prestataire du salon VIP d'Orly, il est plus aisé de changer, car c'est le FMer qui s'en charge directement ", souligne Jean-Charles Cassé. L'acheteur reconnaît toutefois que, même s'il peut confier aux FMers des tâches pour lesquelles ils ne sont pas spécialistes, plus l'activité est stratégique et moins il serait enclin à l'externaliser. " Pour l'instant, nous ne sous-traitons aux FMers que des activités de support ou de support à la production, mais qui ne relèvent pas de la production directe. Ça changera peut-être dans quelques années ", estime-t-il. Dans le cas particulier du secteur aéroportuaire, c'est aussi dû au fait que la production directe requiert des licences particulières que les FMers n'ont pas ou ne cherchent pas à avoir.

Lire la suite en page 3 : Le stratégique reste aux mains des spécialistes



 
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Sonia Puiatti

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