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Donner des avantages (crèche, conciergerie, etc.) ne suffit-il pas ?

Non, les entreprises doivent prendre conscience que le monde dans lequel on est change et que les aspirations des salariés ne sont plus les mêmes. L'idée que la réputation de la marque d'une entreprise suffit à attirer les meilleurs talents est fausse. Si donner des avantages à ses salariés (télétravail, crèche, conciergerie, ...) est bénéfique, ce n'est pas suffisant. Il faut avoir une vraie vision de la performance économique et sociale pour tous.

L'entreprise idéale n'a donc pas un profil spécifique ?

Non. On se rend compte que quand la qualité de vie au travail est bonne dans une entreprise, cela n'a rien à voir avec sa taille, son secteur, son ancienneté ou sa localisation géographique (Ile-de-France ou région). Par exemple, Saegus, entreprise qui accompagne la transformation digitale et qui occupe la 15e place du classement (catégorie entreprise 50 à 500) a été créée en 2014. Mais on trouve aussi la société Virtualexpo (29e place catégorie 50 à 500), spécialisée dans la création de salons virtuels qui a été créée à Marseille il y a plus de 20 ans.

Ensuite, on retrouve beaucoup d'entreprises de services car les créateurs français sont de haut niveau comme Accurancy (anciennement Arthur Andersen), entreprise de services créée en 2004, qui se classe 5e dans les entreprises de 50 à 500 salariés. Enfin, et c'est un combat que l'on mène auprès des entreprises de plus de 500 salariés (car sur 12 entreprises de plus de 500 salariés, seules 2 sont dans le classement) .

Peut-on lier qualité de vie au travail et performance économique ?

Oui, c'est déjà quelque chose qui a été largement et scientifiquement prouvé aux États-Unis. À notre niveau, nous avons embauché un chercheur qui travaille spécifiquement sur ce lien entre performance sociale et performance financière, et ses premières conclusions sont très porteuses.

Ce qui est sûr, c'est qu'une entreprise où il fait bon travailler recrute mieux, a un taux de turnover plus faible (-4,5 points en moyenne), un taux d'absentéisme plus faible d'environ 1 point. Au-delà de ces indicateurs RH, être une "great place to work " impacte directement la performance commerciale (car un salarié heureux fera plus facilement un client heureux, comme on le voit dans des entreprises telles que Decathlon par exemple), et la performance financière sur le long terme.

Enfin, la France doit-elle s'inspirer d'autres pays ?

Oui. Prenons l'exemple des pays nordiques comme la Norvège qui tient compte de la parentalité en accordant des congés plus longs aux jeunes parents. Ou encore au Danemark où l'efficacité de la durée du temps de travail est davantage prise en compte que le nombre d'heures travaillées. Ce sont des cultures qui, historiquement, sont moins hiérarchiques, plus " horizontales " en quelque sorte que la nôtre.

Autre exemple, en France il est plus difficile de donner un feedback positif que dans d'autres pays, les États-Unis par exemple, car nous avons une culture profondément critique - pourtant le feedback positif est le premier levier de motivation intrinsèque des collaborateurs. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir en France.

Comment se fait le classement Great Place to Work ?

Comme chaque année, l'Institut Great Place To Work, spécialisé dans l'accompagnement de la transformation managériale et culturelle des entreprises, a dévoilé le 17e Palmarès des entreprises où il fait bon travailler en France. Ce dernier distingue les entreprises françaises de toutes tailles (moins de 50 salariés, 50 à 500 salariés, 500 à 5 000 salariés et plus de 5 000 salariés) qui sont particulièrement engagées dans des démarches de transformation et se démarquent de par la qualité des environnements et des conditions de travail qu'elles offrent à leurs salariés. Alors que certaines entreprises conservent leur place cette année (comme Mars France, Salesforce ou Wavestone), d'autres font une entrée remarquée dans le Palmarès (EY France, Ubisoft). Ainsi, le cabinet d'audit EY France monte sur la première marche du podium cette année dans la catégorie des plus de 5 000 salariés et détrône Decathlon qui était en tête du classement en 2018. De même, l'entreprise Norauto, qui fait également son entrée au Palmarès, obtient la 2e place, occupée par Kiabi en 2018. Dans la catégorie 500 à 5 000 salariés, le podium reste inchangé avec Salesforce, n°1 mondial du logiciel de gestion client, qui garde la 1re place du classement, suivi par Extia (2e) et Mars France (3e).

Le Palmarès s'appuie sur une méthodologie précise basée sur deux outils complémentaires et uniques auxquels se soumettent toutes les organisations postulantes : d'un côté, l'enquête Trust Index contenant 64 questions, envoyées à l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise, qui compte pour 2/3 de la note finale de l'entreprise ; et de l'autre, le Culture Audit, un dossier visant à évaluer la qualité et la diversité des pratiques managériales mises en place par l'entreprise, et comptant pour 1/3 de la note finale.

 
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Marie-Amélie Fénoll

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