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Le déménagement se veut plus global et plus vert

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Le déménagement se veut plus global et plus vert

Le transfert physique n'est souvent que la partie émergée de l'iceberg. En amont, les acheteurs doivent considérer des problématiques aussi variées que complexes.

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Ces dernières années, les grands groupes français ont changé leur fusil d'épaule, misant dorénavant sur la concentration de masse pour réaliser des économies d'échelle, d'après Kevin Manchon, directeur général de Démépool. "Avant, ils avaient la volonté de séparer géographiquement chaque direction. À présent, ils réfléchissent à regrouper plusieurs services pour réduire les frais inhérents au fonctionnement et à l'organisation de travail en réunissant ceux qui ont vocation à collaborer. Ils cherchent à acquérir, ou à louer, non plus un ou plusieurs étages d'un immeuble mais le bâtiment en son intégralité. Ils le veulent, dans l'idéal, économique, à proximité de leurs clients, proche des transports en commun pour faciliter les liaisons, ­pourvu d'un parking, etc."

Preuve en est avec Carrefour qui a déménagé son siège social de Levallois-Perret (92) pour le quartier Atlantis de Massy-Palaiseau (91), dans des locaux s'étendant sur 85000 m². À cette occasion, le géant de la distribution a regroupé les services achats et les fonctions support, soit 4200 salariés. Et a mis à leur disposition une crèche, un service de conciergerie, une salle de sport... Ou avec Microsoft qui a implanté son nouveau siège social Europe-Moyen-Orient-Afrique dans un bâtiment labellisé haute qualité environnementale (HQE) à Issy-les-Moulineaux (92). Pour faciliter la cohésion des équipes et le bien-être des 1600 collaborateurs, le géant de l'informatique a imaginé des "box" pour permettre aux individus travaillant en bureaux ouverts de s'isoler, des salles de réunion équipées d'écrans et de détecteur de présence pour avertir de leur disponibilité, etc.

Internaliser ou externaliser?

Lors d'un transfert, l'aménagement des espaces de travail est, le plus souvent, repensé. Et peut se solder par l'acquisition d'un nouveau mobilier plus adapté aux contraintes des nouveaux locaux et aux habitudes de travail. "Les grands groupes en profitent généralement pour harmoniser leur mobilier, en se tournant vers une gamme esthétique et fonctionnelle, particulièrement si le site a vocation à recevoir des clients. Ce n'était pas le cas il y a encore cinq-dix ans", remarque Nathalie Ledemé Pütz, responsable commerciale et communication chez Gamblin.

Si les volumes à transférer sont d'autant allégés, les acheteurs doivent gérer en parallèle un autre lot, celui de l'évacuation du mobilier obsolète. Selon l'ampleur du projet, les acheteurs peuvent gérer des problématiques très diverses, comme la commande et le suivi de travaux d'aménagement, pour lesquels ils n'ont pas forcément le temps ni les compétences. Conséquence de quoi, ils se tournent plus massivement vers des sociétés d'ingénierie de transfert, des cabinets d'architecture ou tout autre prestataire spécialisé. "Pour que cela reste transparent, il faut que ces acteurs référencent un nombre suffisant de prestataires, et ce dans chaque branche, afin de faire jouer véritablement la concurrence", soutient Marie-Christine Bouvier, présidente de l'Agence française du déménagement d'entreprises (AFDE) et directrice générale de Partner.

Missionner un tiers pour prendre en charge son projet constitue un moyen de veiller au respect des législations et aux règles en vigueur et aussi, d'une certaine façon, d'espérer tirer les prix vers le bas; un critère qui pèse toujours son poids dans la balance, surtout dans un contexte économique en berne. Mais cela permet aussi de jouir de leurs réseaux de compétences et de conseils. "Les acheteurs recherchent un interlocuteur unique à leur écoute qui les accompagne tout au long du projet, depuis sa définition, en passant par la réalisation de l'inventaire et la rédaction du cahier des charges, à l'après transfert", résume Pierre-Antoine Thieulin, président du groupe i2T.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant: Une seconde vie pour le mobilier obsolète?


Déménager plus vert

Autre tendance émergente: la prise en compte progressive des enjeux environnementaux et sociétaux par les grands groupes dans cette famille d'achats. "Depuis cinq-six ans, nos clients nous demandent de calculer l'empreinte carbone de leur déménagement", illustre Philippe Chiche, président du groupe Mobiliteam. Le critère "vert" s'est progressivement invité dans les cahiers des charges, encourageant les déménageurs, d'une part, à investir dans des flottes de camions moins polluantes et satisfaisant aux normes antipollution Euro 5 et Euro 6 et, d'autre part, à former leurs chauffeurs à l'éco-conduite. "Le camion électrique peine à démarrer en raison de son coût d'acquisition élevé et de sa faible autonomie", souligne Jérôme Jaman, gérant de D-Max.

De même, les emballages recyclables ou se targuant d'une durée de vie plus longue sont fortement plébiscités. "Demander à ce que le mobilier soit enveloppé dans des couvertures réutilisables est plus fréquent", pointe Christophe Mottu, directeur associé au cabinet Asteria Conseils. À cette fin, D-Max déménagement a imaginé la Dbox, un emballage synthétique réutilisable au moins trente fois, recyclé et recyclable avec fermeture rapide sans adhésif pour réduire le temps alloué aux cartons. Et Christophe Mottu de conclure: "Plus globalement, les acheteurs souhaitent une rupture de charge la moins longue possible et tendent à simplifier le déménagement pour leurs collaborateurs."

Les prestations en vogue

En matière de déménagement, les prestations sont très variées. De plus en plus, la déconnexion et la reconnexion du parc informatique sont sous-traitées au déménageur pour dédouaner l'équipe informatique ou par manque d'effectif. Son surcoût peut être largement amorti par le temps économisé par l'équipe, surtout si cela nécessite de la faire travailler en soirée ou le week-end.

L'option "SAV déménagement" est également appréciée des acheteurs pour résoudre des aléas rencontrés le jour J, comme de réacheminer d'un carton récep­tionné au mauvais étage ou de déplacer de quelques centimètres un ou plusieurs bureaux. "L'équipe qui gère cette assistance doit être celle qui a réalisé le déménagement. Dans le cas contraire, cela doit vous alerter sur le fait que le prestataire a pu faire appel à des sous-traitants. Il faut donc vous assurer que le transfert sera réalisé par la même équipe de début à la fin", met en garde Philippe Chiche, président du groupe Mobiliteam.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant: Déménagement: le prix n'est pas le seul critère.

 
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