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Aménagement de bureaux : réinventer un espace plus cloisonné

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Aménagement de bureaux : réinventer un espace plus cloisonné

L'open space n'aurait pas toutes les vertus qui lui sont prêtées. Cloisonner l'espace en prenant en compte les besoins de l'activité et des différents services contribuerait davantage au bien-être des salariés et, in fine, à la bonne marche de l'entreprise.

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Petit rappel historique : c'est dans les années quatre-vingt-dix qu'une équipe allemande, à Hambourg, conçoit l'open space, ces bureaux ouverts voués à faciliter la circulation d'idées et la communication entre collaborateurs. Ce concept est rapidement dupliqué dans le monde entier. Jusqu'à devenir une référence en matière d'environnement de travail. " Beaucoup d'entreprises l'ont préféré aux traditionnels bureaux individuels, car il sied à une politique de réduction des dépenses. Persuadées de son bien-fondé, la plupart n'ont pas appréhendé les contraintes associées ", analyse Olivier Alibaud, directeur d'exploitation d'Espace Aménagement, spécialisé dans l'aménagement d'espace et de cloisons de bureau.

L'open space est-il toujours roi ? Le concept a des détracteurs, qui l'accusent de générer du stress et de diminuer la concentration ainsi que la motivation des "open spacers". C'est pourquoi de nombreuses sociétés ont un peu revu leur copie, sans pour autant effectuer une marche arrière brutale. " En matière d'environnement de travail, il ne faut jamais être trop tranché. La meilleure option consiste à trouver un compromis entre le tout open space et le tout cloisonné, qui colle avec la manière de travailler de chacun de vos services et leurs missions ", explique Patrick Tayar, directeur qualité, développement durable et relations institutionnelles au sein de la société MTOP, experte en aménagement de bureaux et d'espace tertiaire.

Un open space cloisonné selon les besoins

Il n'est pas nécessaire de renoncer aux bureaux ouverts. Mais plutôt de les rendre fonctionnels, en les cloisonnant selon les besoins des différents services de l'entreprise. " Regrouper dans des bureaux partagés une équipe d'une vingtaine de salariés ayant véritablement vocation à travailler ensemble, en veillant à définir pour chacun un espace personnel, semble plus vertueux. En veillant toutefois à installer leur responsable dans un bureau individuel fermé et accolé, afin d'éviter d'éventuels tensions et conflits entre les salariés ", conseille Olivier Alibaud (Espace Aménagement). Toujours dans le but d'améliorer les conditions de travail, il est conseillé de privilégier les meubles à mi-hauteur afin de préserver le confort et l'intimité de chacun.

Lors du projet d'aménagement de son entreprise, mieux vaut interroger chaque équipe sur ses besoins quotidiens, son organisation du travail et sur le niveau sonore toléré pour ne pas entacher sa productivité. Idéalement, la rédaction du cahier des charges doit être participative. " Il faut mettre la fonction et l'utilisateur au centre pour que l'aménagement soit réellement efficient et productif. Le niveau acoustique satisfaisant pour l'utilisateur peut être très différent d'un lieu à l'autre ", rappelle Patrick Tayar (MTOP).Afin d'altérer durablement la circulation naturelle du bruit, repenser la structure des matières et matériaux qui habillent vos locaux peut se révéler nécessaire. " Plus les matériaux présents dans vos locaux sont durs, plus ils vous renvoient le bruit, résume Jean-Marc Cantrelle, directeur général d'Espace Aménagement. Souple, la moquette est ainsi plus acoustique que le parquet, mais incontestablement moins hygiénique. Installer un sol PVC avec une sous-couche acoustique peut être efficient. En ce qui concerne les cloisons, préférez le plâtre à l'acier, en y ajoutant au besoin des matières absorbantes pour limiter la diffusion du bruit. "

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant : 1994-2014 : l'environnement de travail se recompose.


Des "bulles" individuelles pour s'isoler...

En complément, l'ajout de "work box" peut venir pallier le manque d'intimité ressenti dans des bureaux ouverts. Il s'agit d'un espace clos équipé d'une table, dans lequel chaque salarié peut venir traiter des dossiers personnels à sa guise. " Installer deux "bulles" dans un open space de 25 personnes permet à chacun de s'isoler selon ses besoins ", préconise Jean-Marc Cantrelle. Ces espaces individuels, qui doivent être parfaitement isolés phoniquement, peuvent également avoir une autre fonction : servir de bureaux aux salariés évoluant sur plusieurs sites. " Posséder des espaces de travail tournants pour des collaborateurs de passage est une tendance actuelle très forte, qui répond à une nouvelle manière de travailler, plus délocalisée. L'espace de travail n'est plus unique, mais se multiplie pour coller à la mobilité ", rapporte Patrick Tayar (MTOP). Dans la pratique, cela se traduit également par une augmentation des espaces collaboratifs sous différentes formes. " On peut imaginer des endroits dotés d'une table de réunion classique pour les entrevues formelles traditionnelles et un espace détente-café avec des tables de réunion hautes installées à proximité pour des points brefs et ponctuels. Une autre solution consiste à agencer des coins banquettes avec cloisons intégrées pour encourager la convivialité et la créativité ", énumère Patrick Tayar. Dans cette optique, les entreprises tendent à réhabiliter les espaces longtemps déclassés, comme les restaurants d'entreprise, les cafétérias ou les jardins, de façon à favoriser les échanges et le partage entre leurs collaborateurs.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant : Salon Orgatec : décryptage des tendances de mobilier de bureau.

Témoignage

Olivier Alibaud, directeur d'exploitation d'Espace Aménagement

Il est important de faire réaliser une étude acoustique

Réaliser une étude acoustique ne s'improvise pas. Et se contenter de se référer à une application disponible sur smartphone pour améliorer son acoustique est un leurre. "?Ces applications"gadgets" servent uniquement à donner une indication du bruit?", indique Olivier Alibaud, directeur d'exploitation d'Espace Aménagement. Une étude acoustique nécessite le recueil de données d'un point de vue constructif et d'utilisation. "?Si l'on souhaite des résultats tangibles, il faut faire appel à un acousticien?", rappelle Olivier Alibaud. Au terme de son étude, ce garant de la performance acoustique est en mesure de fournir des préconisations et d'élaborer des solutions d'amélioration. Le coût de ce type de prestation varie selon la superficie concernée et le niveau d'exigence attendu. "?En moyenne, il faut compter entre 2?000 et 5?000 euros HT pour une étude d'une durée de deux heures avec rapport complet?", selon Olivier Alibaud. Indispensable pour appréhender l'étendue des travaux à amorcer, l'étude acoustique doit impérativement intégrer l'aspect social. "?Je me souviens d'une maison de retraite qui avait voulu améliorer son acoustique sans s'être entretenue au préalable avec ses pensionnaires. Une fois à l'abri des nuisances sonores, ces derniers se sont sentis très isolés?: ils avaient perdu leurs repères quotidiens, majoritairement sonores?", illustre Patrick Tayar. Les efforts doivent être portés en priorité sur les services les plus affectés par les nuisances sonores. "?Cela peut consister à éloigner les imprimantes qui peuvent être placées dans un local cloisonné jusqu'au plafond ", avance Olivier Alibaud.


 
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