CMS cloud ou CMS on premise ? 5 questions à se poser avant de choisir
Le coût d'un CMS on premise doit inclure les serveurs, les ingénieurs qui déploient et administrent la solution au quotidien, la maintenance, le support, la formation des équipes, le temps de configuration du site, etc. Il est indispensable d'envisager le coût total d'implémentation de la solution.
Je m'abonneComme bien d'autres secteurs avant lui, le CMS traditionnellement "on premise" doit faire face à l'avènement du cloud qui s'accélère depuis quelques années. Alors que les grands acteurs du CMS sont désormais en ligne, deux modèles cohabitent, portant chacun leurs spécificités. CMS cloud ou CMS on premise : voici cinq questions à se poser pour aiguiller son choix.
#1 Quelle est le deadline du projet ?
Depuis quelques années, on observe un véritable changement de culture dans l'utilisation du CMS. Si celui-ci était au préalable mis en place par les équipes techniques, désormais, le CMS devient l'apanage des équipes marketing qui entendent créer des sites et applications dédiées à un événement éphémère dans le cadre de leurs campagnes digitales, et ce, de manière complètement autonome.
Dans ce type de configuration où la solution doit être déployée rapidement, il faut nécessairement passer par un CMS cloud. En effet, seul ce type de gestionnaire de contenus permet de créer un site web en quelques minutes, en s'affranchissant complètement des paramètres techniques.
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Un CMS on premise impliquera, quant à lui, plusieurs mois de travail. C'est une option à privilégier si l'on souhaite développer un site vitrine pour une marque. Pour ce type de projet, la fiabilité du site et la rapidité d'affichage des pages sont essentielles mais comprennent toutefois des difficultés techniques (sécurité du site et des données, test de performance, responsivité, etc.) qui exigent une préparation en amont et ralentissent le déploiement de la solution, de quelques minutes... à quelques mois.
#2 Quelles sont les contraintes de sécurité ?
Certains secteurs et certaines entreprises imposent des normes de sécurité pour protéger leurs données en ligne. C'est notamment le cas de la banque, de la santé mais également des grands groupes qui ont des standards de sécurité tels que le chiffrement des données.
A quelles normes ma société est-elle assujettie ? Le CMS envisagé y répond-il ?
Un CMS cloud répond en général plus facilement à ces contraintes règlementaires qu'un CMS on premise, puisqu'il est plus aisé d'y instaurer des certifications de sécurité.
En effet, il convient de sortir des préjugés selon lesquels le cloud est moins sécurisé. Aujourd'hui, cela est de moins en moins vrai, notamment parce que les CMS cloud ont des équipes dédiées à la sécurité des données. Le critère essentiel à prendre en compte est davantage celui de la surface d'attaque : les CMS cloud peuvent être des cibles plus attractives pour les pirates car elles regroupent de nombreux sites web.
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#3 Quelle qualité de service attendre ?
Plus le temps de chargement d'une page web est long, plus la probabilité que l'utilisateur quitte le site est forte. Une étude réalisée par Google montre que le taux de probabilité de sortie d'un site après la page d'accueil augmente de 90% si le temps de chargement est de 5 secondes. Il est donc crucial de s'assurer que son CMS offre une qualité de service suffisante pour retenir l'utilisateur.
La qualité de service se traduit notamment par le taux de disponibilité du site, c'est-à-dire le pourcentage de temps pour lequel le service va être rendu. C'est un fait avéré qu'aucun CMS cloud ne peut s'engager sur une fiabilité totale. Les CMS s'engagent donc en général à hauteur de 99,9% de disponibilité - c'est-à-dire que les deux parties acceptent que le service puisse n'être pas rendu 8 heures maximum par an.
Les CMS on premise fonctionnent différemment : le temps de chargement des pages dépend d'investissements préalables, notamment concernant les datacenters et les équipements de soutien du site. C'est donc une solution davantage indiquée pour des sites d'e-commerce qui connaissent une forte fréquentation que pour un site vitrine présentant un événement éphémère.
#4 De quel degré de personnalisation a-ton besoin ?
Le besoin de personnalisation est un point critique dans le choix d'un CMS. En effet, il est possible d'appliquer n'importe quel type de personnalisation à un produit déployé on premise. En revanche, un CMS cloud implique la mutualisation de plusieurs utilisateurs qui pourraient alors tous être impactés par la personnalisation de l'outil. Par ailleurs, certaines personnalisations demandent un accès au serveur : ces fonctionnalités sont donc indisponibles dans le cloud.
#5 Quel est le budget ?
Le budget est une question complexe - mais pour autant essentielle. Deux visions s'affrontent.
Le coût d'un CMS on premise doit inclure les serveurs, les ingénieurs qui déploient et administrent la solution au quotidien, la maintenance, le support, la formation des équipes, le temps de configuration du site, etc. Lorsque l'on évalue le coût de ce type de CMS, il est indispensable d'envisager le coût total d'implémentation de la solution (TCA).
Toutefois, les décisionnaires ont du mal à adopter une vision analytique des coûts internes et ont tendance à opposer une licence cloud, qui comprend la totalité de la souscription, au coût direct du CMS, nécessairement plus intéressant, puisque incomplet. Le coût global d'une solution on premise doit être calculé par rapport au prix d'une licence cloud pour obtenir un ROI réel et prendre la bonne décision.
Les marchés américains et britanniques sont culturellement plus enclins à adopter des solutions cloud. En effet, ces pays ont toujours eu moins de réticences sur la question de la sécurité des données qui freine, aujourd'hui encore, les utilisateurs européens, très sceptiques sur la sécurité et la propriété des données dans le cloud.
Néanmoins, le marchais français est en train d'évoluer et suit le même modèle que le marché britannique, avec quelques années de retard. Dans les prochaines années, le cloud sera indubitablement un outil central pour les entreprises.
Par Julian Maurel, directeur Cloud chez Jahia