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Achats publics - Comment faire monter son service achats en compétence?

Publié par Sonia Puiatti le

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Des parcours de formation sont proposés en fonction des quatre typologies d'acheteurs métier, projet, pilote de segment et responsable de groupe achats et des compétences métiers recherchées. Trois parcours composent ce dispositif : incontournable, complémentaire et à la carte. Une formation de trois jours, "Comment construire un dossier achats à la RATP" , coconstruite avec les juristes de l'entreprise et des prestataires externes, est obligatoire pour tout nouvel acheteur qui entre dans la filière. Une évaluation est ensuite réalisée par un cabinet extérieur et, en fonction notamment des résultats, l'acheteur se verra proposer un parcours individualisé et adapté (culture économique et financière, négociation, risques...). "Notre objectif est de faire monter en compétence les acheteurs par le biais de formations adaptées à leur parcours professionnel présent et à venir", insiste Soraya Araïssia, responsable formation du département valorisation immobilière, achats et logistiques du groupe RATP. Ainsi, un acheteur métier pourra devenir responsable groupe ou acheteur projet. Deux revues de mobilité annuelles viennent compléter ce dispositif, favorisant les évolutions de carrière. La filière achats de la RATP est composée de 166 acheteurs répartis dans sept unités achats décentralisées.

Le tutorat plutôt que des cours

L'Ugap souhaite pérenniser ses collaborateurs. "Un acheteur n'est pas un bon acheteur en étant junior. Une grande partie de la professionnalisation des acheteurs se fait par l'expérience. C'est pourquoi nous avons mis en place un modèle de formation par l'expérience, le tutorat, plutôt que par des modules", assure Sébastien Taupiac, directeur de la BU santé à l'Ugap. Les 70 acheteurs ne suivent donc pas de module de formation extérieur. "Nous ne pensons pas que cela soit utile. Nous les recrutons parce qu'ils ont une compétence dans un domaine technologique (pompiers, ingénieurs biomédicaux ou énergéticiens), parce qu'ils sont légitimes vis-à-vis d'une branche industrielle, qui pourra dialoguer avec les fournisseurs. Ils peuvent aussi être d'anciens commerciaux, des acheteurs ou professionnels du privé... Nous recherchons un profil expert plutôt qu'un CV, dans le contexte d'un achat public toujours plus complexe et nécessitant une certaine agilité", avoue-t-il.

L'acheteur néophyte en marchés publics est ensuite tutoré en interne dans l'appréhension et la maîtrise des processus de la centrale d'achats, démarche balisée par le département juridique de l'Ugap, fort de 15 juristes, qui s'occupe de la maîtrise du risque juridique. Ainsi, quatre profils d'acheteurs se dessinent à l'Ugap : les juniors, toujours encadrés par un référent senior, les seniors, les responsables de projet achats et les directeurs de projet achats. Le pilotage RH des achats se fait en interne. "L'achat public, c'est de la formation continue, il n'y a pas de guide officiel", poursuit Sébastien Taupiac.

Le recrutement à l'Ugap a toujours été spécifique du fait de l'obligation d'expertise de la centrale d'achats. Ces derniers mois, Sébastien Taupiac avoue prendre plus de risques en recrutant des profils encore plus déroutants ou innovants, capables d'adopter un esprit critique sur les process aujourd'hui totalement industrialisés. Par ailleurs, les acheteurs changent de famille d'achats tous les trois à cinq ans maximum, voire évoluent en transversal. "La plus grande richesse est le capital humain, surtout quand on forme nos acheteurs en interne par la pratique. Pour qu'ils s'imprègnent d'autres compétences et d'autres métiers, on ne peut pas les faire s'asseoir dans une salle à écouter la bonne parole. Nous les formons plutôt à l'environnement client, sur l'évolution des hôpitaux par exemple, ou à la loi santé, mais pas à l'achat public en tant que tel", note Sébastien Taupiac.

Pour gérer le risque lié au sourcing, l'Ugap ambitionne d'accélérer la collaboration juridique/achats, sans apprendre toutefois à un acheteur à faire du sourcing. "On peut le guider dans les bonnes pratiques, mais la pratique du sourcing et sa pertinence doivent demeurer un sujet d'expertise achats, sinon on enlève à l'acheteur ce qui fait sa qualité, c'est-à-dire sa capacité à bien sourcer, à identifier les éléments de différenciation. Si on écrit un guide du sourcing, on enlève toute intelligence et toute créativité. Un bon acheteur n'est pas un acheteur qui lit les process", conclut-il.

 
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Journaliste pour emarketing.fr, ecommercemag.fr et relationclientmag.fr, je suis toujours à la recherche d’idées marketing et retail fun et [...]...

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