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Le respect des délais de paiement pourrait faire revenir 16 milliards d'euros dans les caisses des PME

Publié par Mallory Lalanne le - mis à jour à
Le respect des délais de paiement pourrait faire revenir 16 milliards d'euros dans les caisses des PME

Selon l'observatoire des délais de paiement remis lundi 07 mars 2016, plus d'une grande entreprise sur deux règle ses fournisseurs avec retard, contre une PME sur trois. Une situation qui plombe la trésorerie des PME. Le manque à gagner s'élèverait à 16 milliards d'euros.

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Les chiffres sont encore critiques. Le rapport de l'observatoire des délais de paiement remis à Bercy lundi 07 mars 2016 révèle qu'en 2014, malgré une baisse des délais de paiement clients et fournisseurs de l'ordre d'un jour (respectivement 44 jours de chiffre d'affaires et 50 jours d'achats), 32 % des entreprises ne respectent toujours pas le délai légal (fixé par la loi LME). La répartition des retards de paiement par taille d'entreprise met en évidence l'avantage des grandes structures qui bénéficient d'un rapport de force favorable pouvant les inciter à retarder un règlement. En effet, plus d'une grande entreprise sur deux règle ses fournisseurs avec retard, contre une PME sur trois.

De même les "grands retards", supérieurs à 2 mois, sont proportionnellement deux fois plus nombreux chez les grandes entreprises que chez les PME. En revanche, les PME subissent moins de retards de règlement de la part de leurs clients (32 %) que les ETI et les grandes entreprises (39 % et 36 % respectivement), mais ces résultats doivent être relativisés du fait de la proportion importante de PME dans les secteurs du commerce et de l'hébergement-restauration.

La situation s'aggrave encore dans la construction

L'analyse sectorielle montre que la situation du secteur de la construction s'est encore aggravée en 2014. Ce secteur se heurte à des difficultés structurelles, accentuées par la crise, du fait des règlements fournisseurs encadrés par la LME (règlements sur factures), alors que les règlements clients ne relèvent pas de cette loi. Le solde du crédit interentreprises dans la construction (16 % des entreprises) se détériore de près d'une journée à environ 28 jours de chiffre d'affaires.

Les entreprises du secteur font un effort notable pour régler leurs fournisseurs 3 jours plus tôt qu'en 2013, à 55 jours d'achats en moyenne. Mais dans le même temps, leurs clients ne payent leurs factures qu'un jour plus tôt, à 63 jours de chiffre d'affaires.

16 milliards d'euros de manque à gagner

Ces retards impactent la trésorerie des entreprises. La trésorerie qui serait libérée dans l'hypothèse d'un strict respect de la loi est estimée à 12 milliards (+ 2 milliards sur un an). Ventilée par taille, cette différence représente les transferts de trésorerie entre catégories d'entreprises si la loi était respectée. Le transfert s'effectuerait ainsi en faveur des PME pour 16 milliards.

"La persistance de nombreux comportements retardataires fait peser sur l'ensemble de l'économie un risque de multiplication des retards et des défaillances", note le rapport. En effet, les entreprises victimes de retards de paiement de leurs clients peuvent être incitées à reporter les paiements à leurs propres fournisseurs, transférant ainsi leurs difficultés vers d'autres entreprises, entraînant des comportements de paiement retardataires en chaîne. Ainsi, selon Altares, la probabilité de défaillances augmente de façon exponentielle à partir de 30 jours de retard.

À l'occasion de la remise de ce rapport, Emmanuel Macron a souligné que la réduction des délais de paiement constituait une priorité de son action. Comme annoncé en novembre dernier, plusieurs mesures entreront bientôt en vigueur : un plafond par amende porté à 2 millions d'euros, la possibilité de prononcer et d'exécuter cumulativement plusieurs amendes contre les entreprises auteurs de multiples manquements, ainsi que la publication de toutes les sanctions.



 
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