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La relance par le BTP se fait attendre, faute de commandes

Publié par Fabien Humbert le | Mis à jour le
La relance par le BTP se fait attendre, faute de commandes
© 1000 Words Photos - stock.adobe.com

La crise de la Covid 19 semble avoir paralysé les donneurs d'ordres, en particulier les communes. La FNTP, propose de se concentrer sur des travaux de rénovation et d'entretien de voiries, de canalisations, de ponts, qui selon elle en ont bien besoin.

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La Fédération nationale des travaux publique (FNTP) tire la sonnette d'alarme. Sa note de conjoncture publiée le 7 octobre dernier mettait déjà en exergue que le rebond d'activité tant attendu, n'avait pas eu lieu pendant l'été. Avec une baisse de 16,2% des marchés conclus en août, de 17,2% des heures travaillées, et de 34,6% des heures intérimaires par rapport à la même période en 2019. Mais selon Pierre Berger, président de la Fédération régionale des travaux publics Auvergne-Rhône-Alpes et membre de la cellule économique régionale de la construction Auvergne-Rhône-Alpes, les choses se sont encore aggravées depuis. Faute de commandes publiques notamment. "Depuis le 1er janvier le nombre appels d'offres a baissé 34% en France et de 37% dans notre région, prévient-il. Beaucoup de nos entreprises voient leur cahier de commandes se vider et bientôt, elles ne travailleront plus."

Les communes ne commandent plus

Parmi les maitres d'ouvrage, cette pénurie de commandes publiques touche en premier lieu les communes de la région avec une baisse de -50% des appels d'offres, mais aussi les OCPI (-27%), et les syndicats intercommunaux (-38%). Seuls les conseils départementaux semblent jouer le jeu avec une baisse un peu moins sensible à 16%. "Ils ont remis la machine en route et nous les en remercions car ce sont de grands donneurs d'ordre au titre des routes ou du soutien qu'ils apportent aux investissements des communes", explique Pierre Berger. Tout se passe comme-ci la crise de la covid 19 et les deux confinements successifs avaient rendu frileuses et attentistes les collectivités locales. Or la commande publique représente environ 10% du PIB français chaque année, soit un chiffre d'affaires estimé à 240 milliards d'euros.

Relancer l'activité par la rénovation et l'entretien

Cette baisse globale de la commande publique est d'autant plus difficile à comprendre pour la FNTP que selon elles, les donneurs d'ordres disposent de fonds. "Les finances des collectivités locales n'ont jamais été aussi saines depuis 10 ans, fait remarquer Pierre Berger. Et à travers son plan de relance, l'Etat pourrait permettre aux communes d'amorcer des financements de projets." De plus, les entreprises du BTP ont été encouragées par le gouvernement à continuer de travailler et même d'accélérer la cadence, malgré un confinement dont elles sont exemptées. "Pourtant certaines de nos entreprises vont devoir faire appel au chômage partiel, regrette Pierre Berger, c'est quand même paradoxal..." Et si l'heure n'est pas au lancement de grands travaux compte tenu des incertitudes, la FNTP, propose de se concentrer sur des travaux de rénovation et d'entretien de voiries, de canalisations, de ponts, qui selon elle en ont bien besoin.

Lire en page 2 l'appel lancé par Pierre Bergé, président de la FRTP - le communiqué

Appel de Pierre Bergé

"Il faut provoquer un choc de la commande publique !"

Aucun signe de reprise des appels d'offres ! La FRTP Auvergne-Rhône-Alpes et les sections Travaux Publics des Fédérations départementales BTP s'inquiètent et écrivent à l'ensemble des élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour inciter les collectivités locales à prendre leurs responsabilités et faire les bons choix dans les semaines à venir. "Alors que les carnets de commande se vident inexorablement, il faut provoquer un véritable choc de la commande publique !", a martelé Pierre Berger, président de la FRTP

Bien entendu, la crise sanitaire actuelle, couplée au décalage du calendrier des municipales au printemps dernier, expliquent un ralentissement de l'activité. Mais rien aujourd'hui ne justifie une chute aussi importante, d'autant que tous les feux sont au vert pour que les collectivités redémarrent leurs projets d'investissement.

- Les besoins sont urgents, pour que le territoire s'engage concrètement dans une transition écologique qui ne fait plus débat : préservation de la ressource en eau, développement des mobilités décarbonées, des énergies renouvelables, déploiement du numérique, etc.

- Financièrement, jamais les dotations d'Etat n'auront été aussi importantes sur un temps aussi court, avec une augmentation d'un milliard d'euros de dotations aux investissements des collectivités via la via la Dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) et la Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) prévue dans le Plan France Relance.

Un courrier commun à l'adresse des élus, parlementaires et préfets de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Du jeudi 29 octobre au lundi 2 novembre 2020, chaque Fédération départementale BTP d'Auvergne-Rhône-Alpes a écrit à l'ensemble des élus de la région, maires, présidents d'EPCI, préfets et parlementaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec pour principal message de :

- Veiller à ce que les appels d'offres soient lancés dans de meilleurs délais, pour les projets déjà prêts ;

- Utiliser les marchés à bons de commande pour réaliser des travaux d'entretiens rapidement ;

- Lancer rapidement de nouveaux projets et ainsi utiliser les dotations du Plan de relance.

"Il dépend de nous tous de reconstruire l'économie et les élus peuvent y contribuer localement par les décisions qu'ils vont prendre", appelle Pierre Berger

Sans une relance massive des appels d'offres locaux, les travaux publics seront à l'arrêt d'ici Noël.



 
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