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Air France se lance dans la bataille du rail

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Dans le cadre de la libéralisation du rail en 2010 et de sa volonté de récupérer la frange de sa clientèle absorbée par la SNCF, Air France se prépare à exploiter des trains à grande vitesse.

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La libéralisation du rail va changer la donne sur le marché des voyages. Prévue en 2010, l'ouverture des liaisons ferroviaires internationales à la concurrence se présente en effet, pour Air France, comme l'opportunité de préparer sa contre-attaque face à la SNCF, vers qui une partie de sa clientèle s'était tournée.

Le transporteur aérien mise sur la diversification de ses activités et s'apprête à affronter la société ferroviaire sur son propre terrain. Air France a lancé une réflexion stratégique avec Veolia Transport, opérateur privé de rail, afin d'étudier la faisabilité d'une exploitation de trains à grande vitesse à ses couleurs via une filiale commune. L'enjeu est de taille: en 2005, déjà, le TGV s'adjugeait 78% du trafic intérieur, laissant Air France à la traîne, avec 19% des parts de marché. Bien loin de l'ambition annoncée il y a vingt ans par son p-dg, Bernard Attali, de maîtriser ce marché.

Jean-Cyril Spinetta, Air France

«Tout groupe de service qui perd le contact direct avec ses clients sur son marché principal court un risque.»

Mille emplois supprimés

La concurrence du TGV n'a cessé de se confirmer. «Il est voulu et soutenu par les pouvoirs publics, tant en France qu'en Europe, a estimé l'actuel p-dg d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, en septembre dernier. Et cela exerce un phénomène d'éviction.» Au printemps 2008, la société a d'ailleurs annoncé la suppression d'un millier d'emplois sur son marché domestique d'ici à 2016, en raison de l'invincibilité du TGV sur les axes qu'elle investit. L'emprise commerciale de l'entreprise aérienne, sur certains trajets comme Orly-Lyon, Avignon, Rennes ou Nantes, a disparu. L'exploitation de ces lignes a donc été arrêtée. «Tout groupe de service qui perd le contact direct avec ses clients sur son marché principal court un risque, redoute le p-dg d'Air France. Nous voulons l'éviter. Et nous souhaitons que les racines de notre groupe restent profondément ancrées.» Air France mise gros dans l'exploitation de ses trains. Le lancement de ses propres lignes serait aussi l'occasion, pour le transporteur, de concurrencer les compagnies aériennes low cost, qui visent le même marché et rendent la concurrence d'autant plus importante.

stratégie

Une alliance ferroviaire pour contrer l'aérien
La création de l'alliance ferroviaire Railteam, en juillet dernier, ne tient pas du hasard. Officiellement, les sept principales compagnies ferroviaires européennes (SNCF, SNCB, Deutsche Bahn, Eurostar UK, NS Hispeed, OBB et CCF) annoncent vouloir «révéler à la clientèle l'existence d'un véritable réseau européen de la grande vitesse et faciliter les voyages internationaux grâce à de nouveaux services», sur un réseau de 15 000 km en 2010. Mais l'initiative d'Air France - KLM d'exploiter des trains à ses couleurs n'est pas étranger au regroupement de ces transporteurs désireux d'unir leurs forces pour asseoir leur activité. D'autant que British Airways et Lufthansa pourraient également venir chasser sur les terres des compagnies ferroviaires.

 
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ROMAIN RIVIERE

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