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Acheter une prestation de sécurité

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Les prestations de sécurité sont une famille d'achats sensible, où la part de la masse salariale dans la structure de coûts des fournisseurs est telle qu'il est difficile de faire pression sur les prix. Des leviers existent neanmoins.

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@ FOTOLIA/JEANCLICLAC

Par définition, les prestations de sécurité sont une famille d'achats sensibles. Il s'agit typiquement de marchés de main-d'oeuvre puisque les actions de surveillance et d'intervention sont avant tout humaines. Les contrats prennent généralement la forme d'un forfait, auquel peuvent s'ajouter des prestations supplémentaires. Le taux horaire, directement lié au salaire des agents et aux charges de l'entreprise, est un élément-clé du tarif de la prestation.

Pour réduire ce prix, il est nécessaire de connaître la structure de coûts des fournisseurs qui, dans l'univers de la sécurité, est la même chez tous les prestataires: la masse salariale représente 85% des coûts, les frais de gestion 8%, le matériel 5% et enfin la marge 2%. Le pourcentage de la masse salariale rend a priori difficile la réduction des coûts. Mais l'acheteur peut par exemple s'attaquer à la taille des équipes, ce qui influencera directement le volume de la masse salariale. De même, il est possible, sur des sites peu éloignés les uns des autres, de mutualiser et donc de limiter l'encadrement. Autre alternative: la vidéosurveillance, un marché exponentiel, dont la seule contrainte est d'investir dans le matériel adéquat.

Comme pour tout achat, la prestation de sécurité requiert un cahier des charges. Celui-ci doit être établi en obligation de résultat et non de moyens. Son contenu (type et fréquence des opérations, périmètre d'intervention) a une incidence directe sur le coût de la prestation. L'application d'un plan de progrès au cahier des charges est possible, même si les prestataires de sécurité rechignent souvent sur ce point.

Un marché en crise

D une manière générale, il faut rester méfiant car le marché de la sécurité en France connaît une crise sans précédent depuis 2003: guerre des prix, chiffres d'affaires stagnants, personnels peu formés, turnover de 27% par an, salaires qui ne décollent pas du Smic, etc. On compte en moyenne 1000 dépôts de bilan par an, le travail illégal est en forte hausse et, de plus, les deux syndicats professionnels (Snes et USP) avancent en ordre dispersé. Pourtant, le marche de la sécurité est un poids lourd dans l'univers des services. Le secteur compte près de 4600 entreprises réalisant 4,4 milliards d'euros de chiffres d'affaires et employant près de 150 000 salariés.

Conscients de cette situation, les pouvoirs publics ont légiféré pour que le secteur se professionnalise davantage et entre dans une spirale vertueuse. La loi pour la Sécurité Intérieure de mars 2003, dite loi Sarkozy, devrait bientôt porter ses fruits: formation du personnel de sécurité, grille de salaires, etc. Les clients seront-ils prêts à payer le surcoût généré par cette loi? Rien n'est moins sûr.

L'expert

Olivier Wajnsztok est directeur associé d'AgileBuyer, cabinet de conseil spécialisé dans les achats opérationnels. Il propose notamment des équipiers achats qui accompagnent les entreprises dans leur stratégie achats.

Les clés

- La masse salariale représente 85% de La structure de coûts des prestataires - Les contrats sont généralement établis au forfait, auxquels viennent s'ajouter des prestations supplémentaires - Le cahier des charges doit être établi en obligation de résultat et non de moyens.

 
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